LE RÉSEAU, LES RÉSEAUX, ON A TOUS ET TOUTES, DÉSORMAIS CE MOT À LA BOUCHE. DE FAIT, C’EST BIEN SOUVENT PAR LE « RÉSEAU » QU’ON TROUVE UN NOUVEAU JOB, QU’ON DÉVELOPPE LES ACTIVITÉS COMMERCIALES DE SON ENTREPRISE, QU’ON TROUVE UN MANDAT D’ADMINISTRATRICE, ETC. ALORS VOUS, C’EST PLUTÔT RÉSEAU FÉMININ GÉNÉRALISTE OU SECTORIEL, RÉSEAU INTERNE DE VOTRE ENTREPRISE OU RÉSEAU EXTERNE, RÉSEAU MIXTE, RÉSEAU RÉEL OU RÉSEAUX SOCIAUX ? COMMENT FAIRE LA PART DES CHOSES, USER DE SENS POLITIQUE POUR CHOISIR DE MODULER SA PRÉSENCE DANS LES RÉSEAUX, EN FONCTION DE SES BESOINS, SES OBJECTIFS, LE TEMPS À Y CONSACRER ?
DÉVELOPPER VOTRE RÉSEAU N’EST PAS UNE PERTE DE TEMPS
Faire du réseau n’est pas perdre son temps. La visibilité est aujourd’hui un élément incontournable de votre carrière et celles qui n’ont pas saisi l’intérêt de « réseauter », disent qu’elles n’ont pas le temps, que le networking les intéresse peu, pourraient s’en mordre les doigts. L’absence dans les réseaux coûte cher car elle limite la visibilité et freine ainsi la capacité à occuper les places de leader dans les entreprises et les organisations, à développer le business, et à trouver un autre job. Le réseau c’est aussi un moment de respiration permettant de rencontrer des personnes différentes et de partager des idées. Désormais bien faire son travail n’est plus suffisant ; il faut le faire savoir d’une part (visibilité), et d’autre part créer son réseau personnel de relations (soutien).
LE RÉSEAU EST UN INSTRUMENT DE MISE EN VISIBILITÉ
Il apparait que la plupart des femmes n’ont pas développé leur capacité à se faire remarquer, sans doute du fait d’une éducation qui leur a appris « à être la gentille fille bonne élève, studieuse plutôt que se bagarrer et se préoccuper d’être leader du groupe à la récréation ». Une majorité de femmes demeure concernée par le complexe de l’Imposteur. Dans son livre S. Sandberg1 témoigne de cette autocensure féminine. Il existe clairement une ambivalencefondamentale entre le désir des femmes de réussir et de se réaliser, et leur capacité à se mettre en valeur2. En 2012, l’étude d’Egon Sehnder International sur les solutions de la diversité de genre3 a mis l’accent sur le besoin de repérer autrement les femmes qui demeurent « sous le radar ». Consacrer un certain temps à participer à des évènements réseaux, adhérer à certains choisis en fonction de ses préoccupations et centre d’intérêts fait partie intégrante de sa stratégie de carrière.
FOCUS SUR L’USAGE DES RÉSEAUX SOCIAUX ?
Les RSS constituent aujourd’hui une formidable tribune offerte aux femmes, notamment parce que ce sont des outils qui s’affranchissent des contraintes de temps et d’espace ou d’argent. De plus, être visible sur LinkedIn par exemple est plus facile pour celle qui a du mal à se mettre en avant et se valoriser, l’écran de la virtualité que le web lui servant de protection. Réfléchir à l’adoption d’une stratégie sur cet espace virtuel est donc incontournable. Il faut d’abord faire une cartographie de son identité numérique comme un état des lieux pour savoir où l’on en est, puis se fixer des objectifs d’évolution en choisissant parmi la multitude d’outils, au moins les incontournables comme LinkedIn. Il s’agit de monter progressivement en gamme : posts réguliers, partage d’informations, demandes de mises en relation, adhésion à des groupes, et peut-être en créer un ? Relayez sur votre compte Twitter avec la même démarche : partage d’informations, liens avec des personnes, puis devenir une référence sur un thème spécifique. Bien souvent le contact virtuel devient réel car si les personnes apprécient ce que vous partagez, elles proposent de vous rencontrer.
LE RÉSEAU POUR PARTAGER, ÉCHANGER, S’ENTOURER
Le réseau c’est aussi un espace d’échanges non formels autour d’une thématique ou d’un engagement commun. Selon son tempérament, son degré de maturité, le temps dont on peut disposer, on peut être consommatrice, adhérente ou animatrice, voire fondatrice d’un réseau. Il est évident qu’il ne faut pas se contenter du réseau d’entreprise. S’« égarer » parfois dans un réseau féminin généraliste ouvre des perspectives et peut aider à décrypter des problématiques posées aux femmes (négocier son salaire, trouver un mentor, rencontrer des role models…). S’il y a un réseau mixte professionnel, y aller fait sens pour monter en gamme dans son secteur, sa discipline ; et participer à des évènements de réseaux permet de capitaliser. Bref, de manière agile, il s’agit de tenter d’articuler un peu de tout à la fois. En conclusion, créez votre noyau dur de confiance et essayez de le développer au gré des rencontres. Restez ouvertes aux possibilités. Vous faites erreur si vous pensez qu’appartenir à un réseau ne fait pas partie de votre parcours professionnel. Au contraire, il faut intégrer le réseautage dans votre planning. Soyons honnêtes : Le temps passé hier soir à corriger pour la 15e fois le PPT de votre présentation de demain n’est pas rentable !
1 http://www.atlantico.fr/decryptage/femmes-en-font-elles-trop-peu-pour-imposer-viviane-beaufort-marie-helene-bourcier-671937.html#xc4qRMo3Pz4lzGGj.99 •
2 http://knowledge.essec.edu/points-of-view/women-and-their-relationship-to-power.html et https://sites.google.co /a/essec.edu/viviane-de-beaufort/engagement-women/ leadership-au-feminin • 3 “Board Diversity: From Problem to solutions”, The FOCUS magazine, Egon Zehnder Inernational, November 2012
Par Viviane de Beaufort,
Professeur, Co-Directrice du Centre Européen de Droit et d’Economie (CEDE), Fondatrice des programmes Women ESSEC, ESSEC Business School