Établissements d’enseignement supérieur en quête de ressources propres

© Yannick Perrin
© Yannick Perrin

Alors que la concurrence internationale s’exacerbe et que les deniers de l’Etat se font plus rares, l’enseignement supérieur est contraint de repenser son financement et se lance à la recherche de ressources propres. Par Ariane Despierres-Féry

 

Antoine Rousseau, avocat chez Alérion Crédit Antoine de Roux

La raréfaction des ressources publiques affecte les établissements dépendants de subventions et dotations de l’Etat et des collectivités. « Repenser le modèle de financement est devenu une nécessité et même une préoccupation majeure des établissements depuis 4 ans », affirme Antoine Rousseau, avocat chez Alerion, il conseille des écoles de management (fusions, rachats) et des universités (création de fondation, accords internationaux). Cela implique de repenser les modèles de développement alors même que les marges de manœuvre sont réduites.

 

M&A académique

Ces enjeux financiers ont pour conséquence la concentration des acteurs. « Après les écoles de management (SKEMA, KEDGE, NEOMA…), c‘est au tour des écoles d’ingénieurs de se rapprocher (écoles de l’IMT), observe Antoine Rousseau. L’argent manque, il faut s’unir pour se développer, voire survivre ». Les groupements dégagent des synergies, des économies d’échelle, des capacités de financement.

Un nouveau statut pour s’émanciper financièrement

Les écoles consulaires subissent de plein fouet les baisses de dotations des CCI. Le passage au nouveau statut d’Etablissement d’Enseignement Supérieur Consulaire (EESC) devrait créer un appel d’air en permettant aux écoles d’ouvrir une partie de leur capital et ainsi d’élargir leurs sources de financements pour nourrir leur croissance.

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Les fonds entrent dans l’arène

Des fonds d’investissements prennent déjà des parts dans le supérieur. « Ils sont français comme Apax Partners (INSEEC, écoles du groupe Laureate), américains comme Providence Equity Partners (Studialis), ou chinois comme Weidong Cloud Education (Brest Busines School), précise Antoine Rousseau. Les fonds semblent attentifs à la logique d’investissement sur le long terme. Il est stipulé dans les contrats que le fonds ne s’ingère pas dans les questions académiques et pédagogiques ».

 

Et l’Etat se laisse tenter

L’Etat n’est pas totalement absent de ce mouvement. Ainsi, Bpi France a pris des parts à hauteur de 10 % dans le rachat par Apax Partners des écoles du groupe Laureate en avril 2016. Bpi France, par ailleurs allié au fonds Cathay pour racheter AD Education (Ecoles de Condé).

Derrière cette course aux ressources, le véritable enjeu est bien de maintenir le rang des établissements français dans la compétition mondiale. Il est impératif de se développer, d’investir pour rivaliser avec des systèmes éducatifs depuis longtemps alimentés par des fonds propres bien supérieurs à nos dotations publiques.

 

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