Markus Spiske pour Unsplash

[Expert Digital School of Paris] L’écosystème de la data en plein Big Bang

Avec une prévision à 9 milliards d’euros et 137 000 emplois dès 2020, le marché de la Data est devenu incontournable, d’autant plus qu’il séduit de plus en plus d’entreprises par des gains de productivité, de rentabilité et d’efficacité avérés. Encore faut-il être précis en sachant de quoi on parle en évoquant cet écosystème de la data. Une évolution rapide qui ne devrait pas se ralentir, avec un avenir que nul ne peut encore prédire. 

 

137 000 emplois et 9 milliards d’euros, la réalité du marché de la data en 2020

Que l’on parle de DSI pour directeur ou direction des Systèmes d’Information, de Data Scientist, qui a la charge de traduire une problématique de l’entreprise en une solution mathématique/statistique à partir de données collectées, de DPO pour Délégué à la Protection des données, la data n’est pas un épiphénomène réservé aux geeks mais concerne bien tout le monde et toutes les entreprises. Et cette prépondérance de la data va se renforcer encore dans les années à venir. Je ne suis pas le seul à le dire, puisque le magazine Capital estime le marché du Big Data à 9 milliards d’euros à l’horizon 2020, c’est-à-dire demain. 137 000 emplois en découlent plus ou moins directement.

Les données collectées par les entreprises existent déjà, mais elles se multiplient de façon exponentielle. Les spécialistes de la data, quel que soit leur titre ou leur spécialité, ont la mission de s’appuyer sur ces données pour les exploiter afin d’accompagner tous les services de l’entreprise. On a ainsi beaucoup parlé du Data Scientist et du Data Analyst. Ces experts des modèles mathématiques et des calculs statistiques utilisent de puissants outils pour exploiter rapidement et à des fins utiles et bénéfiques cette masse de données. Les travaux du Data Scientist sont progressivement automatisés, et selon Gartner Inc., cette automatisation devrait concerner 40 % des tâches de ces professionnels de la Data dès 2020.

Avec le Cloud Computing, le Big Data est l’évolution technologique principale et le premier levier de croissance pour les entreprises.

L’ingénieur de données maitrise toutes les technologies de la Data, ce qui lui impose une veille permanente pour parfaire son savoir-faire. Les outils sont aussi nombreux qu’innovants, et il serait impossible de tous les citer même si on peut en lister quelques-uns qui apparaissent incontournables : Hadoop, Spark, SQL, Hive, Pig, Nifi, HBase… C’est cette hyper spécialisation et cette course à l’innovation, qui a longtemps participé à donner une image de Geek à ces pros de la data. Mais les données doivent être compréhensibles et utilisables par tous les services de l’entreprise, qui doivent pouvoir s’appuyer sur elles pour prendre les décisions en toute connaissance de cause.

L’art graphique et la science des données au service du décisionnel

La Dataviz ou Datavisualisation, couplée à l’architecture des réseaux d’information, permet cette appropriation des données par l’entreprise et par tous les utilisateurs. Rendre la complexité de ces données recueillies simple et accessible, voilà une des missions de la data visualisation.
L’univers de la data est donc bien plus vaste qu’on pourrait le croire au premier abord d’autant plus qu’il implique aussi l’intervention d’experts, initiés à ce Big ou Smart data, que ce soit au niveau de l’Administration Système avec la nécessité de prendre en compte les problématiques de sécurité, de MCO… ou encore de l’application des normes légales comme avec le RGPD , qui induit une parfaite connaissance du droit applicable.

66 % des organisations prévoient de déployer la 5G d’ici 2020 (Gartner)

Bien évidemment, l’IoT (internet des Objets) implique aussi les développeurs logiciels dans cette évolution de l’univers de la Data. Une évolution plus importante encore avec le déploiement de la 5G, qui doit considérablement améliorer les applications utilisant les données IoT. Et que dire de la Blockchain, dont les caractéristiques reconnues en termes de sécurité doivent contribuer plus fortement encore au recours à la data, notamment en rendant cette dernière plus « acceptable » par les utilisateurs.

C’est bien tout un écosystème, qui s’est développé autour de la donnée au sens large, un écosystème, dont personne, et surtout pas moi, n’est en mesure de prédire l’avenir ou le devenir. Une seule certitude s’impose : la Data a quitté son rang d’antre du Geek pour devenir un véritable socle de développement pour toutes les organisations, et cela ne pourra que s’accroître dans les mois et les années qui viennent.

L’auteur est Jean-Michel Olifirenkoff. Intervenant au sein de la Digital School of Paris pour l’analyse de la donnée sur des cours de data science en Master 1 et 2. Consultant en projets internationaux. Directeur Associé de Neoviz.