Les réseaux catégoriels comme les réseaux de femmes ont le vent en poupe depuis quelques années. L’objectif de ceux-ci consiste à promouvoir l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, dans un contexte organisationnel. Pourquoi cet engouement pour les femmes, soi-disant le sexe faible dans notre société ? Aujourd’hui, une femme accomplie peut tout à fait gérer de front sa vie familiale et professionnelle, pour peu qu’on lui ait donné toutes les clés pour le faire. Et savoir négocier son salaire est une compétence qui s’acquiert, comme tant d’autres, et se développe au long d’une carrière.
Se défaire des idées préconçues
En début de carrière, beaucoup de femmes ne veulent pas paraître impolies voir agressives. Encore aujourd’hui, on éduque les jeunes filles à être modestes et ne pas se mettre en avant. La peur du rejet et la peur de perdre son emploi sont des angoisses bloquantes dans leurs négociations. Certaines femmes pensent qu’on va remarquer qu’elles font un bon travail et qu’on leur proposera spontanément l’augmentation qui va avec. Mais dans 95 % des cas, cela ne se produira pas. Un travail de fond doit donc être réalisé auprès des (jeunes) femmes afin de les informer de ces biais cognitifs, avant de se lancer dans une négociation.
L’inégalité femme/homme toujours aussi prégnante
En France, en 2020, les femmes gagnent 10 % de moins que les hommes pour le même poste et les mêmes qualifications, en travaillant dans le même secteur. Bien souvent, elles sous-estiment la valeur monétaire de leur travail et, selon plusieurs études, si elles n’ont pas le réflexe de négocier, c’est parce qu’elles ne l’ont jamais appris. Une étude de l’Université Carnegie Mellon montre que seulement 7 % des jeunes diplômées négocient leur premier salaire… contre 57 % chez les hommes ! Beaucoup de femmes ignorent ces statistiques et ne savent pas qu’elles pourraient négocier davantage. À cela s’ajoute bien souvent un manque de confiance en soi et un manque d’appréciation de leurs propres talents.
#NégoTraining révèle des points de repère indispensables
Selon la seconde étude d’impact de notre dispositif #NegoTraining *, nous constatons une forte évolution du niveau de confiance des femmes qui ont participé à ces ateliers. Les chiffres sont là : avant la formation, seulement 22 % des femmes se déclarent confiantes pour évaluer le salaire auquel elles pourraient prétendre. Six mois après l’atelier, le chiffre passe à 70 %, et 1 an plus tard, 71 %. On observe la même tendance concernant la négociation salariale : seulement 6 % des femmes se disent confiantes dans leur capacité à négocier un salaire avant la formation, 57 % six mois après l’atelier et 1 an plus tard, 57% des femmes formées le sont toujours. Encore mieux, 7 femmes sur 10 ont utilisé les outils proposés dans la formation et ont obtenu une amélioration de leur rémunération ou situation professionnelle !
Bien se préparer à une négociation
Les étapes d’un processus de négociation restent les mêmes pour tous : une préparation en amont est garante d’une négociation constructive et réussie. D’abord, il faut connaitre sa valeur et évaluer son employabilité. Ensuite, il convient d’évaluer son salaire et les avantages souhaités (dans un package de rémunération). Puis se trouver dans une position favorable à la négociation et définir sa stratégie.
Faites-vous confiance
Il est important de gagner en confiance et en maturité pour se sentir à l’aise dans une situation de négociation. Alors pourquoi attendre ? Lancez-vous Mesdames et soyez exigeantes ! Parce que vous le méritez !
L’auteur est : Christine Naschberger, Professeure de Ressources Humaines à Audencia
*#NégoTraining est une formation proposée par Audencia à destination des femmes dispensée sous forme d’ateliers gratuits de 3 heures en petit format (20 participantes maximum par atelier) et animés par un binôme de formateurs.