Adjoint mais surtout essentiel, le DGA prend le lead de divers secteurs clés : administration, RH, juridique, finance… Et il se doit aussi de représenter l’entreprise à l’extérieur. Marche ultime franchie après une belle carrière, ce poste n’a pas toujours le même sens en fonction de la structure de l’entreprise. Décryptage.
« Le DGA a un rôle de renforcement et de crédibilité au niveau de la stratégie d’entreprise. Il participe aux décisions au niveau du conseil d’administration et partage des pouvoirs avec le PDG. C’est même parfois une place qui permet de préparer le transfert des pouvoirs dans les entreprises familiales, pour devenir plus tard DG ou PDG. Pour des entreprises non-familiales, ce sont des postes de très grande confiance, au cœur du réacteur » introduit Philippe Pelé-Clamour, spécialiste de la stratégie et professeur à HEC Paris.
DGA vs directeur délégué
Si on retrouve des DGA dans les ETI et PME, le professeur explique que « dans les grands groupes cotés en bourse, nous parlons plus facilement de directeurs généraux délégués ou de DG de divisions. » L’appellation n’est pas la même, pourtant les fonctions sont similaires, à savoir, la gestion d’une ou plusieurs entités stratégiques de l’entreprise. Dans les ETI et PME, la plupart des DGA prennent en charge le bloc administration, finance, IT ou encore RH de la structure. « C’est la délégation de ces fonctions qui es donnée au directeur général adjoint, c’est-à-dire tout ce qui est de l’ordre du back-office » résume Philippe Pelé-Clamour. Grâce à son expertise, le DGA s’illustre comme un véritable acteur de la réflexion de l’entreprise, afin de challenger le directeur général sur la vision globale à court, moyen et long terme.
Numéro 2, vraiment ?
Seconder le directeur, telle est donc la mission du DGA ? Pas uniquement ! En travaillant main dans la main avec le DG et le Président, le DGA est directement impliqué dans la gestion quotidienne de l’entreprise. En fonction de la taille de la structure, il peut également être membre du conseil d’administration. Mais le DGA a une position à double lecture. « Il n’a pas forcément la position du Numéro 2 et peut avoir pour mission de renforcer une compétence, notamment dans les domaines du commerce et du développement » précise le spécialiste. Ce qui explique certains postes de DGA en charge du développement international, par exemple. En clair : il y a autant de DGA différents que d’entreprises… Et c’est ce qui fait tout le charme de cette fonction !
Quels postes viser pour devenir DGA en 2022 ?
Poste à responsabilités, le DGA doit faire preuve d’un esprit d’initiative, d’une grande capacité d’organisation et, bien sûr, d’un appétit entrepreneurial prononcé. Un poste qui s’obtient après une belle carrière et de nombreuses expériences réussies en entreprise. Pour atteindre ce grade en PME ou ETI, il faut « d’abord se former sur une fonction marketing ou financière, par exemple. D’expérience, ce type de poste s’ouvre assez naturellement aux financiers. Un DAF peut être appelé à devenir DGA, c’est une manière de reconnaître sa position. Car quand on est DGA, on devient un mandataire social de l’entreprise. Notre exposition juridique est beaucoup plus forte qu’un cadre supérieur qui a une fonction de dirigeant. » Une notion importante qu’il faut avoir en tête si on se destine à une telle carrière. Mais pas de panique ! Il est possible de devenir directeur général adjoint sans passer par la case DAF. « Dans des PME, on peut trouver des DGA de 30 ans, qui pilotent le commerce et sont très bon en développement » remarque Philippe Pelé-Clamour. D’après lui, se démarquer à un poste de directeur commercial, export ou financier est d’ailleurs la meilleure façon de parvenir à cette fonction.