Attention, zone de turbulences ! Le directeur général a été en première ligne pour gérer les urgences dès le début de la crise Covid-19. Son motto en 2021 ? « Après-crise nous voilà ! ». Découvrez l’évolution de ses fonctions dans cette fiche métier du directeur général.
Il est au cœur de la tempête depuis le début de la crise sanitaire. Mais le directeur général n’a pas attendu la Covid-19 pour tenir la barre. « Le directeur général a une fonction exécutive. C’est lui qui s’assure que toutes les actions soient coordonnées pour mettre en place la stratégie de l’entreprise » expose Alexandre Tissot, professeur affilié à l’ESCP.
Le métier de directeur général : prévoir et transformer
Pour cela, il a d’abord une fonction de prévision. « On dit que prévoir c’est gouverner mais cela comporte un danger : passer du temps à prévoir des choses qui souvent n’arriveront pas », analyse Alexandre Tissot. Deuxième fonction : impulser l’innovation, d’autant plus en période de crise. « Dans le monde d’incertitudes dans lequel nous vivons, les DG qui ont saisi ce moment pour pousser l’innovation ont fait un pari gagnant. Mais attention, ce n’est pas quelque chose de naturel pour le directeur général qui a l’habitude de prévoir. Aujourd’hui, il doit prévoir mais aussi transformer. » En effet, si la fonction est au départ très orientée gestion et structuration, le défi ces dernières années a été pour le DG de conserver sa fonction stratégique mais aussi de veiller à garder le contact avec le terrain.
« Redécouvrir le pouvoir du collectif »
Et la Covid-19 a encore amené le directeur général à évoluer. « La crise l’amène à se dire qu’il faut faire évoluer en profondeur les manières de fonctionner, expose Alexandre Tissot. De nombreuses études montrent que la crise a permis aux DG de redécouvrir le pouvoir du collectif, la nécessité de déléguer et non plus être dans l’omnipotence et d’être acteur du va-et-vient entre la stratégie globale de l’entreprise et le contact avec le terrain. » Le must-have du DG en 2021 ? « Engager des transformations très profondes. C’est la première fois qu’il va devoir se poser clairement la question de l’organisation concrète du travail. Depuis des années, les entreprises sont dans les mêmes préceptes. C’est au DG de s’emparer à présent de ces sujets : reprendre la puissance organisationnelle, auprès des équipes. ». De nouveaux défis qui collent à la peau de cette fonction. « Etre DG est un job de passion : il faut aimer prendre des risques, avoir le goût de l’entreprise, avoir des convictions et convaincre. »
Le DG fait-il toujours rêver les jeunes ?
Avec plus de 200 écoles de management sur le territoire, les étudiants français n’ont que l’embarras de choix. Un potentiel vivier de futurs managers, puisque 44 % des directeurs d’entreprise sont issus d’une école de commerce, selon une étude Investors Gold Index. Mais les jeunes talents se voient-ils en futur dirigeant ? « Diriger, c’est quelque chose qui plait aux étudiants et qui leur donne envie. En tout cas, il y voit un potentiel », remarque Alexandre Tissot. A CentraleSupélec où il a également enseigné, l’expert a observé que les jeunes diplômés se tournaient davantage vers le conseil ces dernières années, avec l’idée, pour une partie d’entre eux, de se préparer à des fonctions de direction. Autre tendance : la voie de l’entrepreneuriat. « Encore peu choisie il y a quelques années, elle attire beaucoup aujourd’hui. » Des tendances qui pourraient changer la typologie des DG. « Il y a une notion d’entrepreneuriat très importante dans la fonction de DG. Elle est partout dans une entreprise et le DG doit avoir cette donnée en lui. Cela pourrait faire évoluer à terme le profil des DG, avec des cursus plus atypiques. »