Sa place de choix au sein du ComEX et sa position stratégique pour impacter les grands projets dans l’entreprise font du directeur des systèmes d’information un arbitre particulièrement observé et écouté en entreprise. On dresse le portrait du métier de DSI avec Jean-Charles Huet, Responsable de la Majeure Digital Transformation & du pôle IT à l’EFREI.
A la gauche du terrain : la compétitivité, les investissements technologiques de pointe et le développement des nouveaux outils du travail à distance. A la droite du terrain : la sustainability, les impératifs de coûts et de sécurité informatique. Dans un contexte aussi mouvant qu’aujourd’hui, le DSI est LE nouvel arbitre de l’entreprise. « Le DSI a en effet deux casquettes. Le rôle technique, fondamental, puisque le métier exige de maîtriser les dernières tendances des systèmes d’information comme le cloud et d’établir la stratégie des systèmes d’information en adéquation avec la stratégie globale de l’entreprise, introduit Jean-Charles Huet. Et de l’autre, la casquette de manager, puisque le DSI a une équipe sous sa responsabilité. »
Une double casquette qui en fait aussi un métier très riche, touche-à-tout. Le DSI doit être capable de communiquer en interne avec l’ensemble des équipes et départements de l’entreprise, mais également en externe avec les clients. « C’est indispensable pour récolter et comprendre les besoins des collaborateurs et des clients, proposer les bons outils et diffuser aussi les bonnes informations en interne. Le côté humain est capital dans le métier de DSI, parfois davantage même que l’aspect technique. »
Un métier ancré dans son époque et ses enjeux
Le métier de directeur des systèmes d’information est également ancré dans son époque et tourné vers les enjeux économiques, sociaux ou environnementaux d’aujourd’hui. Parmi les enjeux forts du DSI, le Green IT ne peut plus être laissé sur le banc de touche. Les chiffres sont parlants : le numérique représente 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, alors que la croissance du numérique pourrait augmenter de 60 % d’ici 2040. Le rôle du DSI ? Faire du numérique un outil pour atténuer l’ensemble des impacts environnementaux sans dégrader la qualité des services. « Les entreprises ont un gros travail à faire sur ce sujet encore souvent balbutiant » prévient Jean-Charles Huet. Une préoccupation qui devrait prendre davantage de place ces prochaines années à en croire L’état des lieux des pratiques numériques responsables publié par BearingPoint qui nous apprend que 77 % des répondants indiquaient avoir déjà lancé, ou prévoyaient de lancer dans les prochains mois, une démarche numérique responsable. Parmi les réflexions à mener sur le sujet pour Jean-Charles Huet : le choix du data center ou du fournisseur cloud en fonction de leurs investissements green, la gestion énergétique des serveurs pour éviter de les sous-solliciter et ainsi gâcher de l’énergie ou encore la réflexion sur le cloud computing (faire le tri entre les données qui sont enregistrées sur le cloud et celles, plus sécurisées, que l’on conserve en interne).
Cloud, data, IA… au cœur du métier de DSI
Autre enjeu pour le DSI, celui des nouvelles technologiques. « Il faut toujours se mettre à jour car de nouveaux services naissent constamment, assure Jean-Charles Huet. Par exemple, on parle beaucoup aujourd’hui du système multi-cloud qui n’existait pas il y a quelques années, ou encore de l’arrivée de l’Intelligence Artificielle (IA), qui peut être utile dans certaines entreprises, comme dans les assurances par exemple pour estimer les coûts de réparation après un accident à partir d’une photo. » En conclusion, au sein de la direction des systèmes d’information, la formation et la mise à jour des connaissances sont un travail quotidien !
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Qui était le DSI en 2022 ?
Il avait déjà un rôle clé avant la crise, il est aujourd’hui l’indispensable de chaque entreprise. Le directeur des Systèmes d’information anticipe les changements technologiques, adapte l’environnement technique, innove et déploie des projets de grande ampleur. Fiche métier du DSI 2022 – Article paru en mars 2022
La crise a fait sortir de l’ombre cette fonction souvent associée à tort au « geek » de l’entreprise. Aujourd’hui aucune structure ne peut faire l’économie du DSI. « Il faut cependant bien dissocier la nécessité d’avoir un DSI et le poste, indique en préambule Nicolas Rauber, responsable pédagogique programme web, mobile et transformation digitale à l’IIM. Le besoin de DSI est partout, dans n’importe quels PME, grands comptes etc, mais la tâche n’est pas toujours effectuée par une personne dont c’est l’unique fonction. »
La technologie, c’est bien, associée à l’humain, c’est mieux
Une fois passée l’urgence d’adapter les habitudes de travail durant la crise Covid-19, le DSI va plutôt être challengé en 2022 sur de nouvelles technologies. Parmi les grandes tendances à introduire dans le débat : l’IA générative, la data fabric, l’entreprise « distribuée », les plateformes cloud native, les systèmes autonomes, l’intelligence décisionnelle, les applications composables, l’hyper automatisation, l’informatique confidentielle, le maillage de la cybersécurité, l’ingénierie de l’IA et l’expérience totale (TX). Mais la vraie tendance à suivre pour les DSI n’est pas forcément celle que l’on croit. La technologie oui, mais en 2022, le DSI va devoir inclure encore davantage l’humain dans ses investissements. Selon le cabinet américain Forrester, 10 % des responsables IT concentreront leurs investissements sur des initiatives technologiques centrées sur l’humain. « Il ne faut surtout pas oublier tout le pan axé sur la vision et le management dans le métier de DSI. Il répond avant tout aux besoins de clients, en interne et en externe et il est intéressant de se dire qu’en 2022 le côté humain va avoir son importance, expose Nicolas Rauber. L’expérience clients recentre le débat, ce qui n’empêche pas des avancées technologiques, notamment en cybersécurité. »
Quid du numérique durable pour le DSI en 2022 ?
Parmi les grands défis du DSI en 2022, la transition écologique devient un incontournable. L’objectif ? Faire du numérique un outil capable d’atténuer l’ensemble des impacts environnementaux sans dégrader la qualité des services. « Le green IT est déjà évoqué depuis plusieurs années et il commence à y avoir une vraie conscience et une formation des développeurs sur ces sujets, confirme Nicolas Rauber. Mais le DSI ne peut pas porter ces questions tout seul. C’est à la direction générale de prendre les décisions. »
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Quelles formations pour devenir DSI ?
Une formation technique est indispensable pour envisager d’accéder un jour au poste de directeur des Systèmes d’information. Tournez-vous vers des études d’ingénieur en informatique, intégrez une école du digital ou des télécoms. « On ne demande pas à un DSI d’être expert dans tous les domaines (machine learning, green IT, NFT…) mais il est important qu’il soit en capacité de comprendre les enjeux techniques afin d’avoir une vision et de pouvoir échanger avec chaque expert » expose Nicolas Rauber. Pour lui, avoir des notions de code est également indispensable. Enfin, l’aspect management n’est pas à mettre de côté. « Il y a un gros volet management pour gérer les équipes et intégrer les organes décisionnels, comme un comité de direction par exemple » prévient Nicolas Rauber. Un bon ingénieur ne fera pas automatiquement un bon DSI : il faut du charisme, de l’empathie, être capable de prendre la parole… Bref, une dose supplémentaire de soft skills ! »
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