Acteur majeur de l’écosystème économique des Hauts de France, Finorpa est certes un fonds d’investissement… mais pas que ! Et selon son Président Jean-Louis Guérin (X 91), c’est même ce petit supplément d’âme qui fait toute la différence. Rencontre avec un X heureux.
En quoi la diversité de votre actionnariat représente-t-elle une grande force ?
La diversité de cet actionnariat (public, privé, banques, mutuelles, acteurs de l’ESS…) reflète notre ADN : plus qu’un simple fond d’investissement, nous incarnons un véritable pacte local scellé pour soutenir le développement territorial. Cette diversité impacte aussi positivement notre fonctionnement. Etant reliés à l’ensemble des acteurs locaux, nous en retirons un puissant effet de levier qui renforce notre pouvoir opérationnel.
On vous surnomme « l’actionnaire patient » de l’économie régionale ?
Acteur financier soucieux du développement local, nous endossons également un rôle extra-financier : quand les choses vont mal, nous sommes toujours là, aux côtés des entreprises, pour les aider à surmonter ces mauvaises passes. Car nous visons le long terme et construisons dans la durée.
Qu’est-ce qui vous a, vous, impressionné en arrivant à la tête de cette structure ?
D’abord, une histoire ayant marqué le territoire. Avec plus de 2000 entreprises accompagnées, vous croisez toujours quelqu’un qui vous dit : « Vous avez aidé mon oncle », ou « Vous financez la boite de mon ami » ! Ensuite, le sens. Nous sommes un acteur financier, certes, mais pas que ! Notre engagement au service de la réussite locale constitue une vraie, une belle mission. Enfin, j’ai immédiatement été saisi par ce devoir de perpétuer et transmettre ce que l’on me confiait.
Longtemps économiste et enseignant, que vous apporte ce contact direct avec les acteurs du terrain ?
J’avais approché cette dimension en tant que consultant et lorsque j’étais directeur de la Chambre de commerce. Mais le fait de côtoyer chaque jour des entreprises qui sont autant d’histoires humaines différentes se révèle d’une richesse extraordinaire.
Enseignant en universités et grandes écoles, sur quels aspects de l’économie aimiez-vous mettre l’accent ?
Sur le lien existant entre la modélisation enseignée et la réalité du terrain. L’économie est merveilleusement complexe, mais sa modélisation n’est pas une fin en soi. Plutôt un outil. J’aimais mettre en évidence combien ces modèles doivent avant tout servir à nous y retrouver dans le fonctionnement concret des entreprises et de la société.
Quand on sort de Polytechnique, les compétences sont là. Au regard de votre expérience, qu’est-ce qui fait, ensuite, la différence, pour s’épanouir ?
Les rencontres humaines. On m’aurait dit que je travaillerais dans des structures aussi variées que je l’ai fait, je ne l’aurais ni cru ni même voulu. Et puis, on rencontre quelqu’un et une opportunité se présente. Alors, si on écoute son cœur plutôt qu’une espèce de plan fantasmé préétabli, cela se révèle passionnant. Notre diplôme constitue un formidable matelas : on a le droit de se tromper, se réaiguiller, etc. Le meilleur m’étant arrivé des rencontres les plus improbables.
La « leçon d’avance »
Qu’avez-vous appris de la vie professionnelle dont vous n’aviez aucune idée, étudiant ?
On connait le proverbe : « Seul, on avance plus vite ; ensemble, on va plus loin ». Autant les études sont une performance individuelle, autant le succès professionnel nait du travail d’équipe. Il n’y a pas de métier noble ou pourri. Tout peut se révéler passionnant et l’on peut avoir un impact considérable quelque soit le métier ou la structure.
Petites madeleines de Proust (promo 91)
Mon triptyque : Les mouflons, des goûts musicaux (de grande qualité !) pour la vie – le plus important ! – des amis… pour la vie aussi !
Chiffres clés :
- 25 collaborateurs
- 2 000 entreprises accompagnées en 20 ans
- Des dizaines de milliers d’emplois préservés
Contact : jlguerin@finorpa.fr