Mercredi 23 novembre a eu lieu la sixième édition du FinTech Innovation Challenge organisée dans le cadre du Master 224 Banque et Finance de l’Université Paris-Dauphine – PSL. Au programme : cinq groupes d’étudiants motivés comme jamais pour présenter leur startup technologique dans le secteur de la finance. Tous ont un point commun : avoir bluffé le jury par leur professionnalisme.
Un seul semestre de préparation
Le FinTech Innovation Challenge du Master 224 Banque et Finance de l’Université Paris-Dauphine – PSL est un événement qui vient clôturer un semestre d’enseignement et de travail acharné. Organisé dans l’enceinte de l’Observatoire de la FinTech, au sein du mythique Palais Brongniart, il permet aux concurrents de présenter leur startup imaginée en seulement deux mois. Business plan, financements, développements techniques… Les étudiants doivent ainsi présenter leur projet comme s’ils s’adressaient à des potentiels clients ou investisseurs. Pour cela, ils ont été fortement préparés grâce aux cours de Mikaël Ptachek, responsable de l’enseignement de la FinTech du Master 224 et président de l’Observatoire de la FinTech. « Ils ont reçu un semestre d’enseignement qui inclut un panorama des FinTechs, le cadre légal de la création d’entreprise et l’environnement réglementaire. Mais aussi tout un tas d’agréments qui ne s’appliquent pas à toutes entreprises mais essentiellement aux FinTechs, les subtilités de la levée de fonds, l’identification et la quantification des besoins de financement, la préparation du business plan, les RH dans la FinTech, etc. »
Les cinq groupes ont ensuite bénéficié de deux mois de préparation pour trouver une idée, faire les recherches nécessaires pour leur business plan, contacter des professionnels pour les épauler et réaliser une présentation digne d’une startup s’apprêtant à être incubée. Mikaël Ptachek a ainsi été convaincu par ses élèves, qui sont, au fil des ans, davantage « aguerris à ce langage startup. Ils ont fait un travail très développé, très professionnel à travers les slides. On a franchi un monde ! » Même constat pour Hervé Alexandre, le directeur du Master 224 Banque et Finance et également directeur de la chaire Fintech de l’université. Au fil des années d’organisation du FinTech Innovation Challenge, il remarque un niveau de plus en plus soutenu des participants. « Un nombre significatif d’étudiants a envie de se tourner vers ces métiers-là, donc ils jouent vraiment le jeu, ils sont très impliqués. Les premières années, c’était davantage académique. Je suis désormais très heureux que ce challenge existe depuis six ans et qu’il devienne une marque du 224. »
Jury exigeant, étudiants convaincants
Pour challenger les candidats, un jury de véritables experts de l’écosystème startup et des finances a pu les challenger lors de séances de questions pertinentes et bienveillantes. Etaient notamment présents Thomas Courtois, CEO du service bancaire Nickel, Guillaume Eymar, associé de la banque d’affaires Cambon Partners, Emmanuel Papadacci -Stephanopoli, CRO La Fabrique by Crédit Agricole, ou encore Arthur Moraglia, Président de Villyz, une plateforme de financement citoyen dédiée aux collectivités et établissements publics territoriaux. Du côté de l’université, Mikaël Ptachek et Hervé Alexandre étaient également accompagnés de Camille Anglade, responsable de la House of Entrepreneurship de Paris-Dauphine, et d’Oriane Kerleguer et Alexiane Protheau de l’incubateur de l’université.
Pour Oriane Kerleguer, responsable de l’incubateur dauphinois, c’est toujours un plaisir de collaborer avec les masters de l’université. « Nous avons l’habitude de voir des entreprises se monter, nous portons donc un regard beaucoup plus généraliste sur la question de l’entrepreneuriat, et moins sur l’aspect finance qui était bien représenté dans le jury. J’ai été bluffée par le niveau et par leurs jouxtes oratoires ! » A ses côtés, Camille Anglade assistait pour la première fois au FinTech Innovation Challenge en tant que représentante de la House of Entrepreneurship. Véritable hub entrepreneurial, la structure a pour but de valoriser, booster et coordonner toutes les initiatives entrepreneuriales avec l’université, y compris les actions de l’incubateur. Elle aussi a observé une « vraie maturité, aussi bien sur le fond que sur la forme. Les pitch decks étaient très beaux, ils auraient eu leur place pour être présentés à l’incubateur ! »
« Le FinTech Innovation Challenge a changé nos perspectives »
Les différents groupes ont eu des idées bien distinctes dans des domaines variés, allant de la santé à l’investissement à impact. Parmi les cinq projets présentés, seulement trois ont été distingués. Le Trophée Fintech a ainsi été attribué à BlockTix, une solution de billetterie sportive sous forme de NFTs. EasyGreen, web application d’investissement à impact, a remporté le prix de la startup la plus prometteuse. Et enfin, Fidel, l’application qui dépoussière le système de fidélité pour les petits commerces, a remporté le Prix coup de cœur du jury pour sa présentation énergique et engageante. Des récompenses qui ont parfois fait naître de vraies réflexions pour les participants, heureux d’avoir été primés pour un travail si intense. C’est notamment le cas de Valentine, CEO de BlockTix. « On était super contents des retours qu’on a eus. Nous espérons rester en contact avec certains jurés, car nous sommes en cours de réflexion pour savoir si on développe BlockTix dans la vraie vie. En tout cas, cela nous a donné des envies d’entrepreneuriat, et ça a changé les perspectives d’avenir de certains ! »
Du côté d’EasyGreen, Alexandre, un des membres, émet plus de réserves pour le lancement de leur projet entrepreneurial. « Le postulat me plaît beaucoup, mais le problème c’est que nous devons avoir l’agrément de gestionnaire d’actifs. C’est extrêmement contraignant, avec énormément d’informations à fournir et un an d’attente. Pour l’instant, nous n’avons pas toutes les compétences nécessaires, mais je garde l’idée dans un coin de ma tête ! » Quant au FinTech Innovation Challenge, il ne tarit pas d’éloges sur le concours. « Je recommande totalement l’expérience, surtout si on a l’envie d’entreprendre » témoigne-t-il. Prochaine étape pour ce concours emblématique du Master 224 Banque et Finance : voir une startup issue du challenge être incubée !