Héritière de centrales thermiques des Charbonnages de France, GazelEnergie entame depuis 2020 la transformation de ses sites industriels pour en faire des hubs au service de la transition énergétique. Directrice de cabinet de la Présidence, Camille Jaffrelo (Sciences Po Lille 19) dévoile les grands projets à venir et la place que peut occuper un jeune diplômé dans l’entreprise.
GazelEnergie a longtemps été associé au charbon. Comment faire pour réussir la transition vers les énergies vertes ?
Nous voulons réussir la transition énergétique de nos sites industriels mais surtout, une transition socialement responsable. Il ne s’agit pas seulement d’arrêter le charbon, mais de réindustrialiser nos sites en impliquant les équipes déjà en place. J’ai souvent entendu des discours simplistes du type Il faut tout fermer et licencier le personnel, mais ce n’est pas notre vision. Nous transformons nos centrales à charbon en sites plus écoresponsables – comme à Saint-Avold ou Gardanne – et nous investissons dans des énergies alternatives : éolien, hydrogène, solaire. Ces investissements ne visent pas seulement à verdir notre activité, mais aussi à préserver et créer des emplois.
Dans un contexte inflationniste, comment accompagnez-vous concrètement vos clients afin de maintenir des prix raisonnables ?
Nous travaillons exclusivement en BtoB, avec des grands industriels et des PME. Notre objectif est de leur garantir les meilleurs tarifs grâce à un accompagnement personnalisé sur le long terme. Nous avons une expertise approfondie du marché et de leurs besoins, ce qui fait de nous un véritable partenaire stratégique pour leur développement. Par ailleurs, nous sommes à la fois producteur, fournisseur et industriel. Cette maîtrise de la chaîne énergétique nous permet d’instaurer une relation de confiance durable avec nos clients.
Vous avez connu de nombreuses expériences en politique. Pourquoi cette réorientation vers le privé et le secteur de l’énergie ?
L’énergie m’a toujours passionnée, aussi bien pendant mes études que lors de mon passage en politique. En tant qu’assistante parlementaire, j’ai été confrontée à ces enjeux avec la centrale de Cordemais qui se trouvait sur ma circonscription et était menacée de fermeture en 2016. Je me suis peu à peu détachée de la politique, un milieu certes très enrichissant mais aussi très violent. Rejoindre le secteur privé et de l’énergie me permet de continuer à avoir de l’impact mais dans un climat plus apaisé.
Quelles sont vos opportunités pour les jeunes diplômés en 2025 ?
Avec 35 ans de moyenne d’âge, nous sommes une entreprise jeune et dynamique ! Nous recrutons régulièrement des stagiaires et recherchons des talents dans de nombreux domaines, notamment dans le commercial, afin de renforcer la relation avec nos clients. Nous avons mis en place un comité carrière pour accompagner les évolutions professionnelles et proposer des parcours sur mesure. J’aimerais terminer en adressant un message aux femmes : n’hésitez pas à rejoindre l’industrie ! Ce secteur vous est totalement accessible.
« Les Sciences Po ne reflètent plus la société »
Quand je suis entrée à Sciences Po Lille, l’admission se faisait à 100 % sur concours, ce qui garantissait une meilleure mixité sociale. Aujourd’hui, avec l’introduction des dossiers de candidature, je constate une sur-représentation de certains milieux et une réduction de la diversité des profils. Ce qui est synonyme d’une diminution des débats. À mon époque, les débats étaient ouverts : chacun pouvait exprimer son opinion, même si elle était minoritaire. Aujourd’hui, j’ai le sentiment que les étudiants qui pensent différemment de la majorité sont marginalisés. Et je ne suis pas certaines que la position majoritaire des étudiants soit la même que celle de la société.
Chiffres-clé :
500 collaborateurs
3 milliards € de CA
4 sites industriels en développement
Contact : communication@gazelenergie.fr