La différenciation : voilà le leitmotiv de GEM (Grenoble Ecole de Management) depuis sa création en 1984. Comment cette école qui est passée du modèle de la business school à celui d’une School for Business for Society, compte-t-elle se différencier d’ici 2025 ? Retour sur les grandes lignes de son nouveau plan stratégique.
« En 2025, GEM aura défini et proposé un nouveau modèle de business school qui se veut une plateforme d’échanges, d’expérimentations et de co-constructions, pour répondre aux besoins actuels et futurs des organisations, des entreprises, des apprenantes et des apprenants. Elle sera reconnue dans le monde pour le développement et le déploiement de la paix économique, sa marque ancrée à l’international et comptera de nouveaux actionnaires » introduit Loïck Roche, directeur de GEM, dessinant ainsi quelques traits du visage de GEM en 2025. D’ici 5 ans, l’établissement devrait ainsi être école triple accréditée, faisant partie du Top 25 en Europe, dotée d’un budget de 88 M€, de trois campus en France et d’un campus virtuel où devraient évoluer 10 000 apprenant.e.s (dont 30 % de boursiers) et 200 enseignants-chercheurs.
Pour y parvenir, GEM a co-construit avec l’ensemble de ses parties prenantes un plan stratégique ambitieux reposant sur quatre grands projets.
GEM, la 1ère business school à devenir société à mission
En février 2021, GEM a choisi de devenir la première business school française à s’engager pour le futur en devenant une société à mission. Et qui dit société à mission, dit formalisation d’une raison d’être : « Apporter des réponses, par la formation et la recherche, aux grands défis de la transition écologique, sociétale et économique, et contribuer à un monde plus résilient, plus juste, plus pacifique, plus responsable ».
Une raison d’être confortée par cinq objectifs et grandes causes que l’école souhaite défendre dans les prochaines années : éthique et intégrité, égalité entre les personnes, éducation pour toutes et tous, paix économique (sa marque de fabrique) et transition écologique. Elle s’engage ainsi, entre autres, à multiplier par 5 le nombre d’intégrés sur le concours Post bac Diversité, réduire son empreinte carbone, créer un certificat Leadership responsable ou atteindre le score maximal de l’Index Egalité Femmes / Hommes. 7.5 M€ devraient être investis pour réaliser ces objectifs… et tant d’autres !
Quoi de neuf côté programmes ?
De nouveaux programmes devraient voir le jour sur le campus de Paris : un double-diplôme post-bac ingénieur en collaboration avec une grande université, un Bachelor spécialisé dans le digital et le business développement et un 3e groupe du MS Management des entreprises de biotechnologies. Un MSc Fashion, design & luxury management et un Bachelor in International Business devraient aussi ouvrir sur le campus de Singapour. Parallèlement, un double-diplôme de géopolitique en 5 ans, un certificat et une spécialisation géopolitique sur les 3 années du PGE sont aussi annoncés.
La TIM LIVE Academy pour un futur technologique durable
Second grand chantier de ce plan stratégique : la TIM LIVE Academy (pour Technology, Innovation, Management – Learning Impact, Values and Engagement). « Un projet en droite ligne du positionnement historique de GEM en Management de la Technologie et de l’Innovation pour répondre au dilemme du digital durable via une approche en prise directe avec la réalité des transitions » indique Sylvie Blanco, directrice de l’innovation de GEM et directrice du campus GEM Labs. 10 M€ devraient être investis d’ici 2025 à cet effet.
Un campus virtuel… IRL
Après avoir proposé à ses étudiants de faire leur rentrée 2020 sur un campus virtuel, GEM transforme l’essai dans son nouveau plan stratégique pour 2025. « Avec ce campus virtuel, nous dessinons déjà ce que seront les business schools dans 5 ans » indique Jean-Philippe Rennard, chef de projet GEM Paris 2023 et Cyber GEM. Car si le projet n’est pas nouveau pour l’école, « la technologie est mûre aujourd’hui pour passer un nouveau seuil ». Une façon également de répondre à l’explosion de l’enseignement full distanciel et hybride liée à la crise Covid. « Ce passage 100 % en ligne s’est fait en sacrifiant l’expérience sociale des étudiants, qui fait pourtant partie intégrante du process d’appropriation des savoirs. Ce campus virtuel doit permettre de retrouver une vie de campus. Interface générale, c’est aussi un levier de développement permettant à chaque étudiant, où qu’il se trouve, de bénéficier au mieux de nos installations sur les campus, en passant naturellement du virtuel au physique et inversement. Un campus global où chacun peut bénéficier au mieux de nos savoir-faire, de nos apports techniques et sociaux » ajoute-t-il. Investissements prévus : 3.5 M€.
GEM bientôt en direct de chez vous !
L’école annonce aussi la création de GEM Pass, un dispositif permettant au grand public de suivre certains enseignements de GEM. « Nous recevons une demande forte de notre environnement proche et du grand public pour suivre nos enseignements. Nous souhaitons donc proposer dès la rentrée 2021 une offre payante (mais au juste prix !) pour permettre au grand public d’assister aux cours phares de l’école (satisfaction client, innovation, géopolitique…) » confirme Loïck Roche.
« Notre terrain de jeu, c’est le monde ! »
Dernier grand axe de développement du plan stratégique 2025 de GEM : l’international. Un invariant pour Grenoble Ecole de Management « qui n’est pas l’école de la géopolitique pour rien ! » rappelle Jean-François Fiorina, DGA et directeur des programmes. Un must-have pour l’école donc, mais qui répond pour 2025 à une stratégie ambitieuse reposant sur une mobilité académique vers des établissements reconnus, le développement, dès septembre 2021, de nouveaux parcours transcontinentaux en Afrique du Sud, Asie du Sud et dans les pays scandinaves. Un élargissement des programmes internationaux dans les sites délocalisés de GEM et l’intégration des considérations environnementales liées aux déplacements sont aussi au programme. 10 M€ devraient être consacrés à ce volet d’ici 2025.
Rentrée 2021 – Les prévisions
Alors que GEM mise actuellement sur la pédagogie hybride via son dispositif HyFlex (pour lequel GEM a déjà investi 1.2 M€), l’école est optimiste pour la rentrée. Côté admissions, « le Concours BCE et le Concours Passerelle devraient se passer sans encombre et, pour le moment, nous espérons toujours pouvoir faire passer les oraux en présentiel, en respectant un protocole sanitaire strict bien sûr. Nous prévoyons également une rentrée 2021 en présentiel, même si le succès du dispositif HyFlex nous permettra de nous adapter à tous les cas de figure » indique Jean-François Fiorina.