Grenoble INP-Ensimag : être à la hauteur du statut de n°1 en informatique

Interview Emmanuel Maître Florence Maraninchi Grenoble INP Ensimag

Reconnue comme la première école d’informatique de France, tous classements confondus, l’Ensimag veut montrer l’exemple en matière de responsabilité sociétale et environnementale. Interview d’Emmanuel Maître, directeur de l’école, et Florence Maraninchi, directrice adjointe DDRS.

Être numéro 1, ça met la pression ?

Depuis la création officielle de l’Ensimag dans les années 60, sa grande spécificité est cette double spécialisation en informatique et mathématiques appliquées, qui fait sa force et sa renommée depuis plus d’un demi-siècle. Je ne parlerais pas de pression, mais cette place de leader des écoles d’informatique françaises nous pousse à montrer l’exemple en matière de responsabilité sociétale et environnementale vis-à-vis des autres écoles.

Quelle est la grande actualité de l’école cette année ?

Nous avons tout remis à plat et nous peaufinons la refonte de l’offre pédagogique de l’école, qui passe par un changement total de maquette. C’est un gros chantier qui nous occupe depuis plusieurs années et qui devrait voir ses premiers fruits à la rentrée 2025, avec les étudiants qui entreront en première année. A terme, cette nouvelle maquette sera déclinée progressivement sur les trois années pour profiter à l’ensemble de nos 900 étudiants ingénieurs. Nous allons ainsi passer d’une offre traditionnelle de formation en trois filières (ingénierie des systèmes d’information, ingénierie financière et modélisation mathématique images et simulation) à une offre plus modulaire sous forme de parcours à la carte (cybersécurité, numérique et société, intelligence artificielle…). Les spécialisations seront ainsi plus imagées pour permettre aux étudiants de se projeter plus facilement dans leurs futurs métiers. Notre démarche répond à une hétérogénéité croissante des élèves due en partie à l’évolution des filières de recrutement : DUT devenu BUT, nouvelle spécialité NSI au bac, nouvelle classe prépa MPI… Tout en rendant les étudiants plus autonomes dans la construction de leur parcours, cette nouvelle maquette nous confère plus d’agilité en cas de déplacement ponctuel d’un enseignant-chercheur à l’étranger ou pour intégrer des étudiants étrangers en cours d’année.

Une réussite récente qui vous tient à cœur ?

Dans le cadre de France 2030, nous avons été les premiers lauréats suite à l’AMI (Appel à manifestation d’intérêt) CMA (Compétences métiers d’avenir) sur la thématique Verdissement du numérique. Porté par la directrice adjointe Florence Maraninchi, VerIT (Verdissement des Technologies de l’Information) a l’ambition de répondre aux besoins de nouvelles compétences en matière de verdissement du numérique. Cela va bien au-delà du green IT, qui se concentre sur l’optimisation des impacts environnementaux des équipements, réseaux et datacenters. En effet, le green IT, pourtant très à la mode, présente un fort risque d’effet rebond, de par la multiplication du nombre d’équipements à l’échelle globale. Certains se sont intéressés au green by IT (ou IT for green), qui consiste à utiliser le numérique pour réduire les impacts des autres secteurs (smart building dans le BTP, smart grid dans l’énergie…) mais aucune étude sérieuse ne permet d’affirmer que le gain net est positif. A l’Ensimag, nous estimons qu’il est de notre devoir d’aller au-delà de ces deux approches : au sein du projet VerIT, nous travaillons avec de nombreux partenaires (quatre autres écoles de Grenoble INP-UGA, le collège des écoles doctorales, Sciences Po Grenoble-UGA, UGA Design Factory…) afin de concilier le numérique avec les limites planétaires. Nous pensons qu’il est de notre responsabilité de former aussi nos étudiants ingénieurs à réfléchir à cette voie intermédiaire pour demain, entre techno-optimisme sans limites et techno-pessimisme. Notre première conférence nationale Le numérique dans les limites planétaires, organisée en mars 2024, a été un succès.

De quelle façon votre école s’approprie-t-elle la thématique de la réindustrialisation durable ?

Notre nouvelle maquette pédagogique sous forme de parcours co-construits avec les entreprises est justement une façon de contribuer à la réindustralisation durable. Le projet VerIT en est une autre, ancrée dans le réel et tournée vers l’avenir. Notre participation au Conseil des transitions de Grenoble INP-UGA, ainsi que celle de l’établissement à la Convention des Entreprises pour le Climat, aux côtés des acteurs de toute la région engagés vers l’industrie régénérative, en sont d’autres exemples probants.

Imprimer

Articles qui pourraient vous intéresser également

Bonnes vacances à tous !

C’est l’heure de la pause estivale pour Monde des Grandes Ecoles et Universités. Toute la rédaction vous souhaite de très bonnes vacances. On se retrouve à la rentrée avec plein de nouvelles actualités.

Lire la suite »

Inscrivez-vous à notre newsletter !

Vous pouvez vous inscrire à notre newsletter en cliquant sur le lien suivant :

inscription à la newsletter