Grenoble INP – Génie industriel : une usine-école au service des transitions industrielles

Interview Frédéric Noël Grenoble INP-Génie industriel
© Grenoble INP-UGA

L’école a été créée à la demande des industriels pour former des ingénieurs en conception, gestion de production et logistique. Ses ingénieurs-managers ont toutes les compétences pour déployer le juste niveau technologique pour assurer la soutenabilité environnementale et sociétale des systèmes de production, comme nous l’explique son directeur Frédéric Noël.

Racontez-nous la genèse de l’école.

Grenoble-INP Génie industriel a été créée en 1990 en réponse à la demande des industriels de former des ingénieurs qualifiés pour le management, des ingénieurs-managers en quelque sorte. En 2008, l’école Génie industriel a été reformatée au travers de deux filières, la filière Ingénierie de la chaîne logistique et la filière Ingénierie de produit. Cette année-là, les effectifs de l’école ont cru de plus de 30 %. Aujourd’hui, le nombre d’étudiants est stable, autour de 600 élèves, dont 27 % d’internationaux.

Quels profils d’ingénieurs formez-vous ?

Notre objectif est de former des ingénieurs spécialistes de l’industrie, qui s’intègrent tout au long du cycle de vie du produit. La société hérite de ses systèmes de production, autant qu’elle les contraint. Le génie industriel est au carrefour de l’évolution de l’industrie et de la société. Nous devons donc former des ingénieurs aptes à déployer le juste niveau technologique pour assurer la soutenabilité environnementale, sociale et sociétale des entreprises et de leurs systèmes de production et de logistique, tout en restant viable économiquement. Cette démarche multidisciplinaire est ce qui fait la particularité de notre école d’ingénieurs. Pour preuve, les sciences humaines et sociales représentent environ un tiers de nos enseignements. L’industrie est trop souvent vue comme un secteur polluant, générant de la casse sociale. Nous pensons que des systèmes de production cohérents peuvent s’intégrer à la société et participer aux nécessaires transitions.

Quelques exemples de projets ou réussites récentes à mettre en avant ?

Ils sont nombreux ! Un nouveau professeur crée un enseignement centré sur la transformation industrielle pour préparer les étudiants à déployer des nouvelles visions industrielles. Nous renouvelons notre partenariat avec l’UIMM de l’Ain sur le thème de la digitalisation soutenable des PME, dans le cadre de l’industrie 4.0. L’idée est de définir le juste besoin en digitalisation des petites entreprises, pour éviter le techno push en tout sens. Nous investissons dans de nouvelles technologies avec la construction cette année d’un CAVE (Cave Automatic Virtual Environnement), un angle immersif de 4 m x 4 m x 3,20 m intégré au programme de l’EquipEx+ Continuum, qui regroupe 22 partenaires. Ses écrans de rétroprojection stéréoscopiques permettront d’envisager de nouvelles formes de travail dans les systèmes de production. Le projet QAI Data, permet quant à lui d’observer au sein de nos plateformes technologiques le taux de pollution en interne d’un atelier et d’exploiter ces données pour former les étudiants au pilotage de la production. Enfin, nous participons avec l’INP à la préparation d’une année de spécialisation sur l’ingénierie régénérative, qui vise à produire plus de qualité environnementale qu’elle n’en consomme.

De quelle façon votre école s’approprie-t-elle la thématique de la réindustrialisation durable ?

Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin de rationaliser la production pour qu’elle réponde aux grands enjeux de société. Cela ne doit pas être vécu comme un problème, mais comme un élément de réponse. Cet axe a toujours été un marqueur de l’école et nous continuons sur cette dynamique. Les candidats que nous recevons lors du concours d’entrée ont cette appétence : ils veulent trouver durant leurs trois années chez nous des réponses sur la place et le rôle de l’industrie dans la transition écologique et la recherche d’un développement soutenable et globalement rejettent les politiques de greenwashing. Depuis plusieurs années, nous avons mis en place un cours d’analyse de cycle de vie, particulièrement reconnu et apprécié des industriels. Outre notre nouvelle UE sur la transformation industrielle, nous faisons évoluer en permanence nos cours pour questionner les pistes d’un développement soutenable : Entreprise et société, Politiques environnementales, Certification en éco-conception, Economie circulaire et modélisation, sont des unités d’enseignement marquantes dans ce domaine. Enfin, nous proposons depuis quatre ans le master Sustainable industrial engineering qui marche très bien.

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