Groupe ADP :  En vol vers l’aviation durable – L’interview d’Augustin de Romanet

interview Groupe ADP Augustin de Romanet
Copyright : Arnaud Galupeau pour Groupe ADP

Après la crise sanitaire, le secteur du transport aérien décolle à nouveau avec, dans ses bagages, de nombreux enjeux ! Parmi eux, la décarbonation et la « smartisation » des aéroports. Des défis passionnants dont s’empare le Groupe ADP. Pour les relever, son PDG Augustin de Romanet (Sciences Po Paris 82) fait bien sûr appel au talent des jeunes diplômés. Propos recueillis par Marine Delcros (interview réalisée en juin 2022)

L’essentiel à connaître sur le GROUPE ADP ?

interview Groupe ADP Augustin de Romanet
Crédit Stéphane de Bourgies

Le Groupe ADP est un des leaders mondiaux de l’industrie aéroportuaire présent sur l’ensemble du cycle – de la conception à l’exploitation d’aéroport -, avec un réseau de 29 aéroports exploités dans le monde. L’an dernier, nous avons accueilli 160 millions de passagers sur ce réseau, dont 41,9 millions sur les aéroports franciliens : Paris-Charles de Gaulle et Paris-Orly. Nous gérons aussi Paris-Le Bourget, premier aéroport d’affaires en Europe, l’héliport d’Issy-les-Moulineaux et dix aérodromes d’aviation générale.

La décarbonation : un des plus grands enjeux de l’aérien aujourd’hui. Votre analyse ?

Le transport aérien n’a d’avenir acceptable pour la société civile que s’il se décarbone. Si rien n’est fait, il serait responsable de 9 % des émissions de CO2 dans le monde d’ici à 2050. L’enjeu est donc de rendre l’avion compatible avec l’équilibre écologique de la planète. Il faut souligner que les aéroports n’émettent que de 5 % des gaz à effet de serre liés au secteur de l’aéronautique.

Justement quels objectifs avez-vous en matière de décarbonation ?

Nous voulons décarboner nos activités en électrifiant nos opérations au sol, en chauffant nos terminaux avec des énergies renouvelables, en promouvant un mode de construction durable avec des matériaux moins émetteurs de CO2, etc. Le groupe s’est engagé, via son plan Pioneers 2025, à dresser un bilan carbone sur l’ensemble du cycle de vie de tous les investissements de plus de 5 millions d’euros. Par ailleurs, nous avons déjà réduit de 71 % nos émissions de CO2 depuis 2009 et nous visons la neutralité carbone d’ici 2030 pour tous nos aéroports.

Vous lancez aussi une coentreprise avec Air Liquide dans l’hydrogène : que faut-il en attendre ?

Une façon de se décarboner est de produire de l’hydrogène vert sur site pour alimenter les besoins de l’aéroport en énergie. Le but de ce partenariat est de répondre à la demande de tous les aéroports du monde qui veulent des conseils en ingénierie pour accompagner l’introduction de l’hydrogène dans leurs infrastructures. Outre l’hydrogène, nous promouvons aussi les carburants aériens durables (SAF).

Autre enjeu des aéroports : améliorer l’expérience passager. Comment ça se passe chez ADP ?

Depuis maintenant dix ans que je préside le Groupe ADP, je me bats pour améliorer l’accueil et l’hospitalité dans nos terminaux. Paris-Charles de Gaulle a ainsi été élu « meilleur aéroport en Europe » lors des derniers Skytrax World Airport Awards et se classe 6è parmi les 100 meilleurs aéroports mondiaux. Mais beaucoup reste encore à faire, par exemple pour réduire les temps d’attente lors de certains contrôles. Adopter des technologies comme la biométrie, avec la reconnaissance faciale, nous fera gagner en fluidité, car à terme, le voyageur n’aura plus à présenter ses papiers d’identité à chaque contrôle.

En quoi votre diplôme de Sciences Po vous a été utile pour diriger une entreprise servant l’intérêt général ?

La richesse de Sciences Po repose sur une culture générale très solide et des bases en droit constitutionnel, histoire et économie en première année qui permettent, ensuite, d’aborder des sujets plus spécifiques et d’acquérir une capacité d’adaptation très grande. J’avais choisi la section « Secteur public ». Le degré d’excellence avec lequel le droit public, l’économie et les relations internationales y sont enseignés est un bon point de départ pour gérer la complexité une fois en responsabilité en entreprise.

>> A lire aussi : L’interview de Mathias Vicherat, nouveau directeur de Sciences Po Paris

L‘ouverture et l’excellence sont deux valeurs prônées par Sciences-Po Paris. Est-ce indispensable pour travailler au sein du Groupe ADP ?

Bien sûr car l’ouverture permet d’être à l’écoute de nos clients – compagnies aériennes et passagers – et d’être au fait des nouvelles technologies. C’est essentiel car les attentes des clients évoluent et les moyens d’y répondre aussi. Nous recherchons ensuite l’excellence chez nos collaborateurs, car le talent attire le talent. C’est un cercle vertueux.

#JobBoard

Le Groupe ADP recrute plus particulièrement sur les métiers de la finance, du marketing, des affaires publiques, de l’ingénierie, de l’exploitation aéroportuaire ainsi qu’en urbanisme. Il propose d’ailleurs un « Graduate Program » dédié aux jeunes talents qui leur permet d’effectuer trois missions de huit mois à leur arrivée dans l’entreprise au sein différents secteurs (y compris à l’étranger) pour trouver leur voie.

Chiffres clés :

160 millions de passagers accueillis dans l’ensemble des aéroports, dont 41,9 millions à Paris

2,77 milliards d’euros de CA en 2021

22 269 collaborateurs dans le monde

Contact :

Site web corporate : www.groupe-adp.com 

Postuler en ligne sur www.parisaeroport.fr/groupe/ressources-humaines

sur : fr.linkedin.com/company/groupe-adp/jobs

contact RH : caroline.bonvalet@adp.fr

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