« Oui les opportunités existent aussi chez un bailleur social. Aidez-nous à nous réinventer, assure Damien Vanoverschelde, (Paris I, 87/ Paris-Dauphine 90), Directeur Général de Hauts-de-Seine Habitat. Poussez la porte de cet organisme social et solidaire et faites œuvre utile.
La singularité de Hauts-de-Seine Habitat ?
Nous sommes un établissement public rattaché au département des Hauts-de-Seine qui met en œuvre la politique du logement social. Notre mission consiste à loger dans des conditions confortables et abordables les personnes les plus pauvres du département des Hauts de Seine. Il s’agit à la fois d’accompagner les habitants dans leur recherche d’un logement, d’en construire de nouveaux et d’entretenir les 45 000 dont on dispose. Notre carte de visite, c’est la proximité avec les locataires grâce à du personnel d’entretien, des gardiens et des conseillères sociales.
DG d’un établissement public, ça change quoi ?
Tout ! Avant j’étais DG des services d’une collectivité, donc en appui d’élus locaux qui décidaient de tout. J’étais chargé d’élaborer le plan local d’urbanisme, mais rarement de construire. Aujourd’hui, je suis vraiment opérateur de construction. Diriger un établissement public, c’est avoir les rênes sur l’ensemble des décisions, que ce soit vis-à-vis des ressources humaines, des moyens financiers et des opportunités de construire ou de rénover. C’est être un décisionnaire à part entière dans la sphère publique. Quand vous coupez le ruban et que vous réalisez que des gens vont vivre dans ces logements, ça provoque forcément une émotion. C’est un job exigeant, mais passionnant.
L’époque des grandes tours est derrière nous ?
Nous sommes en train de réécrire complètement l’architecture des logements sociaux pour effacer la monotonie de la barre et l’esprit carcéral et oppressant de la répétition liée aux tours. C’est une réappropriation du bâti à l’échelle humaine avec des changements de hauteur, de façades via des opérations de rénovation et de renouvellement urbain. Soit on est capable de relooker complètement les immeubles et de réhabiliter les logements intérieurs, soit les bâtis sont trop vieux et on opte pour la démolition et la reconstruction.
Deux projets urbains récents ?
- La rénovation du quartier du Parc Sud à Nanterre avec la réhabilitation des tours Émile Aillaud.
- Le projet de rénovation urbaine du Quartier des Architectes au Plessis Robinsons. 120 logements ont déjà été démolis et nous sommes en phase de reconstruction.
Comment qualifiez-vous la nouvelle génération de diplômés ?
Ils sont moins conformistes que leurs aînés. Ils ne cherchent pas tant à appliquer des méthodes qu’à bousculer la procédure pour essayer de trouver une meilleure solution. Outre leur quête de sens, ils ont aussi une exigence d’implication et d’engagement et refusent la routine. Cela nous pousse à mieux expliciter le projet d’entreprise et à miser davantage sur l’accompagnement individuel.
En quoi secouent-ils vos pratiques ?
Ils remettent en cause les certitudes du passé, les méthodes de construction notamment. En RH, en direction de l’action sociale ou dans les métiers de la construction, nous avons besoin d’intégrer les exigences d’exemplarité environnementales en logements zéro carbone des nouvelles générations. Ces jeunes ne se contentent pas de mettre en œuvre les modèles d’avant, mais osent nous proposer des solutions alternatives. J’ai recruté au service communication un jeune alternant qui s’est chargé de l’entretien de tous nos réseaux numériques (Intranet, LinkedIn) et de la politique éditoriale de l’office sur ces supports. Ça n’existait pas auparavant et c’est rafraîchissant !
Les opportunités métiers ?
Nous avons besoin de chargés d’opération et de travaux, d’architectes qui vont conduire des projets de réhabilitation de logements, mais aussi d’opérateurs du renouvellement urbain pour travailler sur le schéma urbain et discuter avec les promoteurs. Nous embauchons également des ingénieurs bâtiments, des data analysts, et des experts en Intelligence Artificielle et digitalisation, pour une meilleure compréhension des données collectées auprès de nos locataires. Depuis mon arrivée, je recrute des talents qui ne sont pas forcément issus du logement social afin d’élever le niveau d’expertise et de technicité.
Intégrer un bailleur, c’est…
La diversité et la stabilité car nous avons la chance d’être faiblement impactés par la crise. Contrairement aux promoteurs et aux constructeurs, les bailleurs sociaux sont toujours là pour commander et construire, même en cas de crise du bâtiment. Sans oublier la dimension sociale. Il faut avoir à cœur d’être au service des habitants et d’aller à leur rencontre.
Les secrets d’un management innovant ?
Il n’y en a pas car rien n’est jamais garanti. Il faut rester humble pour diriger 850 collaborateurs. Mais il existe quelques principes comme l’adaptation, l’écoute, le respect et la participation des collaborateurs à la réflexion et à la collégialité des décisions. J’ai l’habitude de m’entourer de gens qui sont plus qualifiés que moi dans les sujets que je leur confie. Un architecte sera plus compétent pour dessiner un bâtiment et une conseillère sociale pour accompagner un locataire dans le besoin. Je leur fais confiance car ils enrichissent le collectif. Je suis confronté tous les jours à de nouveaux projets et à des décisions importantes. Il est essentiel de prendre soin de mes collaborateurs pour les faire évoluer et les rendre autonome.
Un baromètre de qualité
« Notre credo : le lien humain. Nous avons initié l’an dernier au sein de l’office une démarche qui a débouché sur un baromètre de la qualité de vie au travail. Une cinquantaine de questions et de réponses ont permis de mesurer la satisfaction des collaborateurs. Résultat ? Le recrutement d’une assistante sociale à destination des salariés et la signature au mois de février d’un accord de télétravail qui s’est révélé très utile au moment du confinement. Notre programme d’entreprise « Proxima » met l’attention au cœur de nos actions. Si nos collaborateurs sont heureux et bien traités, ils seront eux-mêmes meilleurs dans la relation avec les locataires. C’est la symétrie des intentions qui éclaire cette dynamique. »
# La théorie du CARE : « Confiance, Autonomie, Responsabilité, Épanouissement. J’ai trouvé cet acronyme pour faire passer le message : faisons confiance à nos collaborateurs, rendons les autonomes, confions-leur des responsabilités. La confiance est le moteur de l’épanouissement. »
Chiffres clés Hauts-de-Seine Habitat
45 000 logements
850 collaborateurs
500 nouveaux logements par an.
Contact : damien.vanoverschelde@hdshabitat.fr