Donner accès à l’électricité à plus de 12 millions d’Africains non connectés au réseau, c’est l’aventure que vous propose de rejoindre Philippe Robert (Audencia 89/CEDEP), Directeur Général Ouganda & Afrique de l’Est d’ENGIE Energy Access.
L’Afrique subsaharienne a le taux d’accès à l’énergie le plus bas au monde avec 60 % de personnes non connectées. Que leur propose ENGIE Energy Access ?
Nous leur donnons la possibilité d’être autonomes en énergie : soit en se raccordant à un mini-réseau (petite centrale solaire) dans leur village, soit en équipant leur maison individuelle d’un SHS (Solar Home System), une petite batterie reliée à un ou deux panneaux solaires. Nos clients sont des personnes plutôt défavorisées, éloignées des villes, à qui nous proposons le système du pay as you go (pré-paiement à la journée ou à la semaine). 98% optent pour l’achat à crédit pour devenir à terme propriétaires de leur installation. En fonction de la puissance choisie, nos installations permettent de connecter des lampes, des chargeurs de téléphone, des ventilateurs, des radios, des enceintes, des télévisions, des pompes à eaux, des réfrigérateurs… A ce jour, 12,5 millions d’Africains utilisent nos solutions, soit 2,5 millions de foyers. Nous sommes persuadés que l’énergie est un accélérateur du développement. Quand vous permettez à un moulin de se connecter à un mini-réseau, vous augmentez sa productivité, développez l’emploi et in fine réduisez la pauvreté.
Sur quelles innovations travaillez-vous pour relever ce défi d’ampleur ?
Les petites centrales solaires ont été initiées par PowerCorner, une filiale d’ENGIE initialement basée en Tanzanie dès 2015, tandis que la technologie SHS a été développée par deux startups rachetées par ENGIE en 2017 et 2019. Les trois sociétés ont fusionné en 2020 au sein d’ENGIE Energy Access. Cette complémentarité technologique est un atout, et nous continuons à innover pour améliorer ces solutions. Notre centre de R&D est basé principalement à Berlin et en Ouganda et travaille conjointement avec nos fabricants et nos équipes basées en Chine. Nos 9 entrepôts nationaux* assurent l’assemblage et approvisionnent nos 500 boutiques locales. Les clients peuvent venir s’y fournir, mais ce sont surtout nos agents de vente, rémunérés à la commission, qui apportent nos solutions dans les villages.
Pourquoi avez-vous besoin de jeunes talents pour vous rejoindre?
Car nous avons encore beaucoup à faire ! Nous recrutons en local mais également au siège à Berlin, en France et en Belgique. Il n’y a aucune obligation de commencer par une expérience en France. Les jeunes ont cette fraîcheur et ce goût pour l’innovation. Ils sont ravis de trouver un métier qui fait sens. Rien qu’en Ouganda, nous apportons la lumière à quelque 500 nouveaux foyers chaque soir, c’est une grande satisfaction. Nous répondons ainsi à l’objectif n°7 de développement durable de l’ONU: l’accès universel à l’énergie. Nous recrutons sur tous nos métiers : le digital, les data, le développement des systèmes, la R&D mais aussi la finance et les opérations crédit. Nous sommes 1 850 collaborateurs, dans 13 pays, de 44 nationalités différentes, dont 40 % de femmes.
Après 33 ans chez ENGIE en France, vous êtes en Afrique depuis 5 ans. Un pari réussi ?
J’ai toujours voulu travailler à l’étranger mais les opportunités ne se sont pas toujours présentées. A 50 ans, j’ai pu réaliser ce rêve en participant au développement d’ENGIE Energy Access au Bénin, puis aujourd’hui en Ouganda. Je passe 50% de mon temps sur le terrain, j’adore ça. Pour s’épanouir en expatriation, il faut d’abord une grande ouverture culturelle. Je considère les Africains comme mes hôtes, je respecte leur culture et leurs traditions et j’apprends beaucoup d’eux. Mais en partant, on perd totalement ses repères : il faut donc être organisé, autonome et agile face à l’imprévu, même si la présence d’un grand groupe derrière est rassurante. Enfin, il faut accepter les contraintes personnelles et prendre cette décision en famille. Le conjoint notamment doit avoir un projet sur place afin de s’épanouir également.
Un conseil utile que vous avez reçu et que vous aimeriez transmettre à votre tour ?
Un de mes premiers managers m’a dit : « ne choisis pas le parcours qu’on te dicte, mais fais ce que tu as envie de faire ». Un conseil que j’ai toujours appliqué et qui permet de rester authentique, sans compromission.
* Tanzanie, Ouganda, Zambie, Côte d’Ivoire, Nigéria, Bénin, Mozambique, Kenya et Rwanda.
La mobilité internationale, LE green flag de la marque employeur selon vous ?
Absolument ! Pour attirer les talents, une entreprise doit proposer l’expatriation. Nous sommes tous citoyens du monde, c’est la frontière de demain.
Contact : philippe.robert@engie.com