(c) FOTOLIA

Innover partout et par tous pour imaginer les futurs

A quoi ressembleront les entreprises de demain, les managers, les produits … ? Pour imaginer les futurs, l’innovation se glisse dès aujourd’hui à tous les niveaux, dans tous les métiers et les secteurs, et concerne tous les acteurs du supérieur et de l’entreprise.

 

Bien souvent lorsque l’on parle d’innovation, les idées se bousculent : on pense stratégie, offre, produit, organisation et même management ! Car les manières d’innover sont très diverses.

 

L’innovation sous toutes ses formes

Pour définir l’innovation, il faut dans un premier temps s’attacher à distinguer les différents types d’innovations.

 

(c) ESC Dijon

Produits, procédés et organisation

A partir des enquêtes CIS (Community Innovation Survey) et d’une nouvelle méthodologie de tests, Fabrice Galia, professeur en économie et management des organisations à Burgundy School of Business a étudié, avec d’autres professeurs et chercheurs, les effets de complémentarité et de synergie de trois formes d’innovation et leur impact sur la performance de l’entreprise.
Il y a tout d’abord, « l’innovation de produits, lorsque l’on est le premier (c’est-à-dire avant ses concurrents) à mettre au point et à lancer sur le marché un produit innovant« . L’innovation de produit correspond ainsi souvent à  l’apparition d’un produit nouveau ou encore à  un produit déjà  existant mais incorporant une nouveauté.
Ensuite, Fabrice Galia distingue « l’innovation de procédés qui se traduit par des modifications importantes des processus de fabrication ou de production, par l’apparition de nouvelles techniques ou méthodes de vente ».
Enfin, il y a l’innovation organisationnelle : « des modifications de l’organisation du travail ou de la gestion des connaissances (ERP, système d’information…). »

 

Le triangle fatidique de l’innovation

A partir de cette typologie d’innovations, Fabrice Galia a analysé l’impact sur la performance de l’entreprise. Il arrive à la conclusion qu’il n’est pas indispensable d’introduire simultanément ces 3 formes d’innovations dans la stratégie de développement d’une entreprise, car cela n’a aucun impact sur sa performance.  » La théorie voudrait que nous mettions en place les 3 innovations en même temps, pour créer des synergies et démultiplier les effets. Or en pratique, cette stratégie conduit à un triangle fatidique où de trop nombreuses innovations simultanées n’ont finalement aucun impact sur la performance des entreprises (ni négatif ni positif)« .

 

Savoir s’adapter

Selon l’expert, il faut faire un choix entre deux innovations, par exemple produit & procédé, ou produit & organisation. « Le pari gagnant est d’associer deux stratégies, une technologique et une structurelle. C’est-à-dire coupler les innovations de produits à des innovations de procédés sans prendre en compte les innovations organisationnelles, ou associer les innovations de produits avec des innovations organisationnelles sans prendre en compte les innovations de procédés« .
Évidemment, il convient à chacun de s’adapter à la stratégie qui lui convient le mieux. Sachant que chaque stratégie d’innovation doit être couplée avec des outils d’accompagnement cohérents et spécifiques, soit liés à la technologie d’une part; soit à l’organisation, aux pratiques des ressources humaines et à la conduite du changement, d’autre part.

 

L’innovation frugale

Face au développement de l’économie collaborative et circulaire, une autre forme d’innovation attire également notre attention : l’innovation frugale. Spécialiste de l’innovation, Navi Radjou, théoricien de l’économie « frugale », prône en effet une nouvelle approche de l’innovation avec une devise :  faire mieux avec moins. Derrière cette idée, on retrouve la capacité à se débrouiller dans toutes les situations difficiles, le fameux système D !
Cet expert est en effet persuadé que l’innovation frugale est une voie de croissance à explorer pour les entreprises dans une démarche de bon sens. L’objectif est de développer des innovations en privilégiant les fonctions essentielles, pour mettre au point un produit certes basique mais intégrant toutes les technologies déjà existantes d’une marque. Prenons l’exemple, de l’univers de l’automobile où certaines voitures deviennent de plus en plus simples. Renault-Nissan a ainsi réussi son virage avec sa marque Dacia.