N°1 français et N°2 mondial des meilleures small universities classées par le Times Higher Education 2020, N°2 français et N°15 des meilleures universités mondiales selon le QS 2020 : Polytechnique innove et disrupte, même pendant la tempête. Mais comment cette école d’ingénieurs mythique arrive-t-elle toujours à avoir un coup d’avance ? Interview de son président, Eric Labaye. Interview réalisée le 15 décembre 2020.
Votre état d’esprit après ces deux confinements ?
Il est positif, car nous regardons devant. Nous venons de passer une année où nous nous sommes remis en question constamment en termes opérationnels et je salue l’adaptabilité et l’engagement total des étudiants, personnels, professeurs et alumni pour nous permettre d’assurer nos missions d’enseignement, de recherche et d’innovation. Pour exemple, de nombreux étudiants se sont mobilisés au service de l’intérêt général (hôpitaux, retour dans leurs casernes d’affectation…) et nos alumni ont soutenu avec force nos élèves pour trouver des stages.
Les atouts de l’X pour rester en tête des classements ?
Ses 226 ans d’histoire d’abord ! Depuis deux siècles, nous sommes portés par notre devise « Pour la patrie, les sciences et la gloire » et des valeurs qui continuent de nous guider aujourd’hui. Je citerais aussi l’innovation permanente, pour continuer à nourrir le leadership de la société que nous n’avons de cesse d’alimenter. Je pense également à notre formation pluridisciplinaire, reconnue par le marché, comme en atteste l’employabilité de nos élèves, N°1 en France et dans le Top 15 mondial. Sans oublier la recherche bien sûr, portée par nos 23 laboratoires reconnus dans le monde entier, une forte internationalisation de nos étudiants et du corps professoral, ainsi que l’Institut Polytechnique de Paris (IP Paris) au travers duquel nous développons notamment, avec nos partenaires, des masters et des PhD tracks sur nos domaines d’excellence.
La pépite Made in Polytechnique qui fera la différence en 2021 ?
Je citerais là encore l’IP Paris, au travers duquel nous sommes en train de développer quatre centres interdisciplinaires de recherche sur des sujets cruciaux : le développement durable avec E4C, l’IA avec Hi! Paris (en partenariat avec HEC), la défense / sécurité et le biomedical engineering. Toujours en grande proximité avec le monde industriel, nous allons déployer notre offre de chaires, à l’image de celle lancée dans le cadre d’un partenariat stratégique signé récemment entre IP Paris et Accenture. Nous allons aussi accroitre notre offre de PhD tracks avec l’objectif de doubler le nombre de nos doctorants d’ici quelques années.
Pourquoi êtes-vous particulièrement fier de la communauté de Polytechnique ?
Pour ses valeurs et son engagement au service de l’intérêt public afin de faire avancer les grands sujets mondiaux. Comme le développement durable, pour lequel nous nous mobilisons pour apporter des analyses et des solutions, sans idéologie.
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L’X : école des élites ou école citoyenne ?
Les deux ! Car parler d’élite c’est renvoyer aux principes de sélectivité, d’excellence et de méritocratie. Nous sommes aussi empreints de valeurs d’intérêt général qui portent toute notre communauté, comme en atteste son engagement exceptionnel pendant la crise sanitaire. Il ne faut pas oublier que tous nos élèves débutent leur formation de quatre ans par sept mois au service de la Nation (dans des régiments, hôpitaux, associations…). Une occasion unique de se former et d’apprendre à apporter aux autres. L’École s’appuie aussi sur un pôle diversité et réussite très actif, qui œuvre à amener plus de jeunes à prendre le chemin des Grandes Écoles. En 2021, nous avons pour objectif de toucher 15 000 jeunes, soit deux fois plus qu’en 2020.
Que peut-on souhaiter à Polytechnique pour 2021 ?
D’abord, la santé pour tout le monde et que chacun continue à traverser la pandémie de la meilleure façon possible dans ce contexte particulier. Ensuite, continuer nos projets de développement, en particulier les nouvelles formations, les centres interdisciplinaires au sein d’IP Paris et le parc d’innovation. Mais aussi de pouvoir reprendre le chemin de l’international et de renforcer nos échanges dès que les conditions sanitaires le permettront. Et enfin bien sûr, de continuer à rayonner dans le monde pour attirer les meilleurs étudiants et chercheurs !
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