Digne des plus grandes institutions internationales. 6 400 apprenants dont 5 200 élèves ingénieurs, 700 enseignants – chercheurs : des chiffres qui rapprochent l’INSA Lyon des grandes institutions technologiques formant les ingénieurs dans le monde. Frédéric Fotiadu, directeur de la première école d’ingénieurs post-bac en France revient sur les atouts de l’établissement pour relever les défis du monde d’après – Interview réalisée le 15 décembre 2020
L’anticipation, un des meilleurs atouts de l’INSA Lyon en ces temps incertains ?
L’anticipation et la projection sont en effet dans les gènes de l’INSA Lyon depuis sa création. C’est ce qui fait notre culture : dès l’origine, cet établissement a été pensé pour le futur. Fondé par Gaston Berger, un entrepreneur philosophe connaissant le monde académique, économique, politique et technologique, le modèle INSA était déjà un modèle visionnaire en 1957. Construit par le père de la prospective, notre école met depuis toujours en œuvre une culture de l’anticipation et de la rupture, qui inspire tant aujourd’hui les entreprises et les décideurs politiques qui ont conscience de la nécessité de penser le temps long.
Une démarche prospective qui vous permet d’être au cœur des enjeux du 21e siècle ?
Les INSA se sont en effet lancées en 2018 dans la démarche prospective INSA 2040 : ce « monde d’après » on y a pensé avant ! Et c’est peut-être ce qui a fait la différence. Cette culture de l’anticipation préexistait chez nous et nos ingénieurs diplômés bénéficient donc déjà de ces avancées grâce à une évolution profonde de notre modèle de formation introduisant de façon énergique des dimensions essentielles. Le développement durable et la responsabilité sociale d’abord. Nous sommes par exemple la première école d’ingénieurs partenaire du Shift Project pour penser et construire ensemble et dès la 1A les réponses aux défis socio-climatiques de demain. Et sans oublier le numérique bien sûr.
>>>> A lire aussi – Accompagner les industriels dans la mise en place de l’usine numérique de demain, ça vous tente ? C’est ce que vous propose Jean-Claude Ercolanelli (INSA Lyon 88, INSEAD 2011), Senior Vice-President Simulation and Test Solutions chez Siemens Digital Industries Software. Découvrez son interview.
Des mutations qui ont inspiré la stratégie Ambitions 2030 de l’INSA Lyon ?
Notre stratégie Ambitions 2030 est en effet issue de la démarche INSA 2040, de ce travail collaboratif, inclusif et contributif qui a impliqué l’ensemble des parties prenantes internes et externes de la communauté INSA. Ambitions 2030 aspire à une transformation profonde de l’INSA Lyon, dans son positionnement, ses missions et ses pratiques, tout en reposant toujours sur son modèle humaniste. Ce projet s’appuie sur une approche systémique, visant à embrasser notre institution dans toutes ses dimensions, tous ses champs d’action et toute sa complexité. Il se décline ainsi en 5 transitions (énergétique environnementale et écologique, sociale, numérique, économique et institutionnelle) et 16 ambitions.
L’INSA Lyon est l’école d’ingénieurs la plus féminisée de France : une école humaniste donc, mais aussi féministe ?
Notre modèle humaniste suscite en effet un enthousiasme incroyable des candidats. En 2020, nous avons reçu 16 500 candidatures pour 800 places avec 10 % de croissance sur les bacheliers S par rapport à 2019. Sans se positionner en compétition avec les autres écoles, nous sommes devenus ultra compétitifs car attractifs pour de bonnes raisons : nous résonnons avec les valeurs des élèves ! Et la féminisation record de notre école en découle. La promotion qui est arrivée en 1A en 2020 est composée de 47 % de filles. Un cas unique pour une école d’ingénieurs offrant des spécialités dans tous les domaines, alors même que selon les dernières enquêtes d’IESF, sur les sept dernières années la féminisation des écoles d’ingénieurs stagne en dessous des 29 %. Pendant cette même période la féminisation de l’INSA Lyon a progressé de presque 10 % !
>>>> A lire aussi – « L’INSA Lyon ne forme pas que des gens d’un très bon niveau technique et scientifique. Les sciences humaines prennent une part importante. Cette formation et son environnement associatif et sportif permettent aussi de s’épanouir dans des projets collectifs et personnels. Je constate souvent que les ingénieurs INSA vont facilement s’intégrer dans les équipes et apporter beaucoup en dehors du volet technique ». Comme Mathias Gérard (INSA Lyon 07), directeur du laboratoire des systèmes hybrides pile à combustible/batterie du CEA-Liten* de Grenoble, venez porter haut les couleurs de l’ingénieur humaniste au sein des équipes de cet institut de recherche de référence sur les Nouvelles Technologies de l’Energie.
L’INSA Lyon est donc prête pour le monde d’après ?
Nous n’aurons jamais la prétention de dire que nous sommes prêts mais nous nous préparons à être prêts depuis longtemps ! Car nous voulons penser ce monde en profondeur en évitant les stratégies d’opportunités ou opportunistes qui, si elles peuvent convenir à certaines institutions, ne sont pas dans nos valeurs. Si nous sommes peut-être mieux préparés que les autres c’est parce que nous n’avons pas attendu pour penser les futurs et choisir d’agir pour nous y préparer.
>>>> A lire aussi – Et si vous deveniez expert ? Jean-Christophe Hamadache (INSA Lyon 95) Directeur de la région Grand Est chez ELEX, principale filiale du groupe Adenes, vous donne le mode d’emploi.