- Un système à spectrométrie proche-infrarouge, fruit de mes anciennes recherches, pour mesurer la maturité des raisins, développé avec la société Pellenc ©Pellenc SA

Irstea met la culture du numérique au service de l’agriculture

Irstea, c’est l’institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture. Véronique Bellon-Maurel (INAPG 84, ENGREF 86), directrice du département Écotechnologie, présente ses enjeux dans un monde en pleine mutation.

 

L’environnement occupe une place centrale impliquant une double difficulté pour les politiques publiques : aller plus vite dans les transitions écologique et énergétique… sans pour autant entraîner de distorsions économiques insupportables à court terme. « La place des questions environnementales est le driver principal qui oriente l’activité d’Irstea. »

Préparer les innovations de demain

Dans ce contexte, le département Écotechnologie s’intéresse plus particulièrement au traitement et à la valorisation de l’eau et des déchets, à l’agriculture et à l’alimentaire. Comment valoriser les déchets en produisant du méthane, de nouvelles molécules ou en récupérant les nutriments ? Quelles machines et quels systèmes de génération et de distribution du froid, qui représente aujourd’hui 15 % de la consommation électrique ? Quels agroéquipements pour accompagner l’agriculture vers la triple performance ? « Sur ce point, nous travaillons sur 3 sujets : la robotique, l’agriculture numérique et les équipements d’application d’intrants. Le numérique va transformer profondément l’agriculture au niveau de la production et de l’inclusion de l’agriculteur dans la société. C’est une opportunité formidable dont l’usage reste à construire. »

Vers une agriculture de « Convergences »

En tant que directrice de l’institut Convergences #DigitAg, Véronique Bellon-Maurel travaille également à favoriser un développement harmonieux de l’agriculture numérique. « Il existe 10 instituts Convergences en France et #DigitAg est le seul portant sur la production agricole. Notre ambition est de construire des socles scientifiques solides et des formations de pointe pour l’agriculture numérique. Notre crédo : innover ! »

Un autre enjeu : sensibiliser les jeunes filles

Pourquoi si peu de femmes dans le numérique ? Parce qu’elles découvrent très – trop – tardivement la discipline. A partir de 2018, Irstea accueillera chaque année dans #DigitAg, 6 collégiennes pour leur stage d’observation de 3e. « Nous leur faisons visiter nos laboratoires, se questionner sur nos démarches et rencontrer les scientifiques. Elles peuvent ainsi appréhender la beauté du numérique et se projeter dans un métier scientifique. » Le numérique, ce n’est pas que savoir écrire du code ! Il faut être capable de dialoguer avec les différents acteurs du secteur pour concevoir des modèles de données adéquats, des systèmes d’information, etc. » C’est important de forcer les choses car les jeunes femmes qui se lancent excellent dans ces métiers.

Cap sur l’interdisciplinarité

Collecte, partage et valorisation des données, mais aussi accompagnement des acteurs, conception de nouvelles filières, enseignants et formateurs… Le secteur offre des champs d’application très variés impliquant à la fois une certaine appétence en maths et en informatique, une bonne compréhension des usages mais aussi une certaine capacité à entreprendre. « Et à Irstea, nous avons aussi de la place pour des entrepreneurs capables d’imaginer d’autres chaînes de valeur dans lesquelles le numérique serait clé. Avec la DRAAF Occitanie et 6 autres acteurs, nous sommes d’ailleurs en train de monter un grand projet, Occit@Num, pour déployer le numérique sur des sites pilotes en Occitanie et créer des « territoires agricoles numériques.

Femmes d’influence, who run the world ? « Être une femme dans un mode d’hommes comme l’Ag Tech peut être un atout : le fait d’être peu nombreuses aide à être identifiées, surtout à l’international. Je me souviens avoir été la seule femme dans un congrès d’optique aux US, mon premier congrès ! Tous les secteurs évoluent avec le numérique et se tournent vers les femmes. Cela nous met dans une position de force et vous serez plus recherchées. Un seul message : n’ayez pas peur et osez ! »

 

« Le digital sera utile à toutes les agricultures. Alors, rejoignez-nous pour travailler ensemble au développement harmonieux de cette agriculture numérique. »

Contact : veronique.bellon@irstea.fr

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