Directeur de Toulouse Business School depuis mai 2013, Jacques Igalens a un objectif principal : créer de la valeur pour ses étudiants. Ancien directeur de la recherche du même établissement, il est très attaché à la réflexion, à l’approfondissement, au niveau intellectuel des futurs diplômés ; et bien entendu au développement des connaissances en management.
Qu’est-ce qu’un ancien directeur de la recherche apporte à la tête d’une école ?
J’ai pu soutenir l’ouverture de deux nouvelles chaires. La chaire Sirius est une première mondiale en management et droit des activités spatiales, avec les industriels de référence du secteur et l’université Toulouse I Capitole. C’est une chaire de recherche exemplaire répondant aux besoins nouvelles connaissances. Nous avons aussi été retenus pour la chaire d’excellence Pierre de Fermat de la région, sur le thème de la RSE. La subvention va nous permettre d’accueillir durant un an un éminent professeur de rang mondial, Jan Jonker. Il initiera des recherches au sein de notre centre, donnera des conférences.
La RSE est dans l’ADN de TBS
Quel est l’apport de votre spécialité de recherche – GRH et RSE – à TBS ?
La RSE est impulsée au sein de TBS depuis longtemps. TBS adhère au PRME (Principles for Responsible Management Education), équivalent pour les établissements de Global Compact. Le congrès constitutif en 2007 du REFEDD (Réseau Français des Etudiants pour le Développement Durable) s’est tenu à TBS. Je viens de faire signer la charte pour l’égalité hommes-femmes. Je souhaite aussi que l’éthique et la responsabilité sociale soient incluses dans tous nos cursus de manière transversale, qu’elles soient abordées dans tous les cours. Je constate que nos 100 professeurs sont réceptifs à cela, car la RSE est dans l’ADN de TBS.
‘‘ Notre stratégie est celle de la qualité et
de la valeur, via des partenariats forts et stratégiques, avec des établissements différents du nôtre
afin de jouer sur les complémentarités
et l’enrichissement mutuel. ’’
Apprendre en profondeur
Et plus particulièrement dans le projet de TBS « Think & Create » ?
Think, c’est demander à nos étudiants distance critique par rapport aux enseignements, de participer à la création de connaissances. Via une pédagogie active, par projet, des stages, le reverse learning, nous allons les solliciter pour qu’ils participent activement. Dans la même optique, des professeurs et élèves volontaires expérimentent le slow learning / slow teaching. Cette posture doit permettre de prendre le temps de la réflexion pédagogique, de l’enseignement, de développer une pensée réflexive, pour apprendre en profondeur, arrêter le zapping entre discipline, être présent en classe ; écouter, participer, collaborer. Create, c’est créer de la valeur pour nos étudiants et les former à en créer euxmêmes. Notre incubateur TBSeeds est ouvert aux élèves dès la 1ere année. Nous avons reçu 80 candidatures de la nouvelle promo ! Ils sont très motivés. L’incubateur a la capacité à accompagner une cinquantaine de projets sur la durée du cursus. L’an dernier, Arnaud Thersiquel un élève incubé, a remporté à 23 ans deux concours de création d’entreprise.
Créer de la valeur
Que veut dire concrètement créer de la valeur pour vos étudiants ?
Nous élargissons le spectre de leurs choix, en faisant le maximum pour qu’ils trouvent à TBS leur voie, découvrent, s’enrichissent au-delà de leur formation en management. Grâce à des accords, ils peuvent développer une double compétence ou obtenir un double diplôme. La notion de valeur ajoutée est dans ces partenariats nous permettant de leur offrir plus à deux que seul. C’est le cas de nos doubles diplômes avec l’ENAC et Sciences Po Toulouse, avec l’université polytechnique de Catalogne. D’autres doubles diplômes sont en préparation. A terme, 200 élèves pourront en bénéficier. Notre stratégie n’est pas celle du volume ou de la taille, mais bien de qualité et de la valeur, via des partenariats forts afin de jouer sur les complémentarités et l’enrichissement mutuel.
Quelle est votre approche des collaborations dans l’enseignement supérieur ?
Je suis un universitaire, professeur des universités et j’ai été premier vice-président de Toulouse I Capitole, directeur de l’IAE de Toulouse. J’ai donc une approche collaborative des relations entre écoles et universités plus que compétitive voire agressive. TBS a un partenariat depuis 4 ans avec Toulouse I Capitole pour la délivrance du doctorat en sciences de gestion. Il permet à nos étudiants de s’inscrire en thèse sans passer par le M2 recherche, nos professeurs peuvent les suivre, et nous proposons deux bourses doctorales sur 3 ans.
Où en est l’évolution du statut de TBS ?
Cela est lié à l’évolution des CCI ellesmêmes et nous impacte en tant qu’école consulaire. Le président de la CCI Toulouse Alain Di Crescenzo est très investi dans ce dossier. Nous étudions la possibilité de passer en statut d’association loi 1901 en 2014. Cela nous permettrait d’acquérir la personnalité juridique, de lever des fonds, et ainsi de développer des processus de gestion plus souples et réactifs que ceux d’un service de la Chambre. L’objectif étant d’accélérer notre développement.
http://www.tbs-education.fr/
http://blog.educpros.fr/jacques-igalens/
Quels sont les 3 points d’attractivité majeurs de TBS à vos yeux ?
1. La création de valeur pour l’étudiant.
2. Sa dimension internationale avec notamment des campus en propres, des professeurs permanents sur place à Barcelone et Casablanca.
3. Toulouse et sa région qui sont ses racines avec sa qualité de vie ; et ses ailes, avec sa notoriété mondiale dans l’aéronautique et son dynamisme en matière d’enseignement et de recherche. Toulouse est la 2e ville étudiante affichant la plus forte contribution de son budget consacré à la recherche (4 %).
Les 3 points sur lesquels vous souhaitez faire progresser l’établissement ?
1. Accentuer notre développement international, notre visibilité, attirer des étudiants et professeurs. Mon (16-17 % aujourd’hui).
2. Même si cela est un peu marginal par rapport à d’autres de nos enjeux, j’aimerais que plus de nos élèves réalisent une thèse. Les docteurs en sciences de gestion sont extrêmement recherchés car rares.
3. Développer notre executive education sur notre campus parisien ouvert en septembre.
Le rêve de Jacques Igalens pour :
Ses alumni : n’oubliez pas votre école, elle ne vous oublie pas ! TBS a développé des services pour ses anciens : bilan professionnel, aide à la reconversion, formation continue à tarifs préférentiels.
Les écoles de management : TBS a ouvert deux classes aménagées pour ses étudiants salariés (cours le matin, 70 étudiants en tout). Elles ont été remplies instantanément ! Or, ce n’est pas l’idéal de travailler en étudiant. Je rêve donc d’augmenter le nombre de bourses pour permettre à tout étudiant de suivre son cursus sans préoccupation financière.
A. D-F