Faire de votre passion pour les jeux vidéos un métier : ça vous tente ? C’est possible, mais attention ! Passer des heures devant l’écran de sa télévision ou son PC ne suffit pas pour pouvoir se faire une place dans ce milieu hautement compétitif et en vivre. Laurent Simon, cofondateur d’Under Control, leader dans la fabrication et la production d’accessoires de jeux vidéos compatibles pour consoles et sur PC nous plonge dans le milieu de gaming et vous donne ses conseils pour faire carrière comme joueur professionnel de jeux vidéos.
Quel est le poids du secteur des jeux vidéos en France et dans le monde ?
Dans le monde, le marché du gaming représente 300 milliards de dollars en 2022 et 532 millions de spectateurs. Autre chiffre : en 2019, la finale du jeu League of Legends à l’Accor Hotel Arena a été suivie par 15 000 spectateurs dans la salle et 44 millions en simultané sur la plateforme Twitch. Enfin, selon le cabinet de conseil et d’audit Deloitte, 4,5 milliards de dollars d’investissement ont eu lieu sur ce marché en 2018.
En quoi consiste le métier de e-sportif ?
Il y a beaucoup de métiers dans le e-sport, dont celui de joueur de jeux vidéos. Ces derniers jouent sur des jeux, et s’affrontent sur les principales compétitions sur des MOBA (Multiplayer online battle arena), des jeux de bataille multijoueurs. Parmi les plus connus : Dota, League of Legends et Fortnite. Autre particularité, les e-sportifs sont spécialisés sur un jeu en particulier ou une typologie de jeux.
Comment sont-ils rémunérés ?
Ils ont plusieurs sources principales de revenus. Ils peuvent d’abord être rémunérés par la ligue ou le club auquel ils appartiennent. Les deux plus connus sont les clubs de football du Paris-Saint-Germain et de l’Olympique Lyonnais qui ont lancé des équipes de e-sport. Ensuite, la rémunération dépend de la popularité du jeu et du esportif, qui n’est d’ailleurs pas forcément liée à ses résultats. Elle peut aussi évoluer en fonction de sa popularité sur les réseaux sociaux par exemple. Le e-sportif est également rémunéré par ses gains dans les compétitions. Enfin un nouveau modèle de revenus est en train de naître : le play-to-earn. Les joueurs gagnent de l’argent en remportant des bitcoins ou des objets qu’ils peuvent ensuite revendre à d’autres joueurs sur le MarketPlace.
Existe-t-il des formations pour devenir joueur professionnel de jeux vidéos ?
Il existe effectivement quelques départements d’écoles dans le monde du e-sport qui dispensent des formations. On y est bien sûr formé sur le jeu lui-même, mais aussi sur d’autre sujets comme la diététique par exemple. Car les e-sportif professionnels sont des sportifs de haut niveau qui s’entraînent sept ou huit heures par jour. Un mode de vie qui nécessite une bonne hygiène de vie et une alimentation permettant de tenir sur la durée et de participer à des compétitions dans le monde entier. On leur apprend aussi à gérer leurs réseaux sociaux.
Mais avant tout, on devient joueur car on joue aux jeux vidéos et qu’on est très bon. Cela permet de se faire repérer puis de se faire recruter par des clubs.
Les types de profils qui matchent avec ce métier ?
Il faut bien sûr être passionné de jeux vidéos et être un joueur aguerri. Quand on joue aux jeux vidéos en réseau, on est confronté à d’autres joueurs, ce qui permet de se tester, de se challenger et d’évaluer son niveau. Les joueurs professionnels développent une dextérité très impressionnante, aussi bien manuelle (acuité visuelle par exemple) que stratégique, avec une bonne compréhension du jeu.
Votre conseil à un jeune qui veut devenir joueur professionnel de jeux vidéos ?
Le meilleur conseil que je peux donner à un jeune est de se rapprocher d’un club de e-sport, amateur ou professionnel. Il y en a dans toutes les régions françaises. Les plus sérieux sont souvent les clubs de sport, de foot notamment : toutes les grandes équipes de première division de foot ont un club de e-sport. On peut aussi citer des clubs de rugby (Toulon, Toulouse…), de handball ou de basket.
Une expérience à l’international peut-elle être utile ?
Evidemment ! C’est aux Etats-Unis et en Asie que les plus grosses compétitions ont lieu. L’Europe arrive en troisième position. Le monde professionnel du jeu vidéo est plus structuré en Asie et aux Etats-Unis mais il draine aussi beaucoup plus de monde. Il faut donc un niveau très élevé pour être recruté par une équipe américaine, coréenne ou chinoise. En Europe il y a moins de rivalité et les investissements augmentent. C’est donc à mon avis le bon moment pour se lancer.