De l’ambition, de l’envie, un besoin de challenges, de l’expérience, la passion de l’art et au final une révélation, la création d’entreprise va comme un gant à Mathilde Le Roy (ESSEC Business School 1999), fondatrice et CEO de KAZoART, galerie d’art en ligne.
Créer votre entreprise, une motivation profonde ?
J’ai débuté chez TF1 puis dirigé le mécénat dans plusieurs institutions. Mon envie d’entreprendre trouve ses racines dans ces expériences et mon goût pour la culture. J’avais aimé créer et développer des activités. Cela dit, je me suis questionnée sur le fait que j’avais ou non un tempérament d’entrepreneur.
« Avec KAZoART, je prends mon destin en main »
Et depuis 4 ans et la création de KAZoART ?
Je constate que cela me va comme un gant ! J’ai choisi le secteur culturel car je suis passionnée d’art. J’ai opéré deux constats : difficile pour un non-initié de trouver un artiste ou une œuvre et tout aussi difficile de se faire connaître pour de jeunes artistes. Mon idée a été d’ubériser le secteur en permettant une mise en relation directe entre artiste et acheteur. Créer quelque chose d’inédit m’a beaucoup motivée.
Vos secrets de réussite en tant que startupeuse ?
- Etre actrice de mon destin et peser reste ce que j’apprécie le plus aujourd’hui. Il faut aussi en accepter le revers, la pression
- Savoir tout faire: j’ai démarré seule, et au départ je me consacrais jour et nuit à KAZoART. Je me suis formée, j’ai fait appel à des experts lorsque nécessaire
- Accepter que tout ne soit pas parfait: je trouve hyper stimulant et passionnant de se battre avec les contraintes qui se présentent. Si je me définis comme perfectionniste au niveau macro, lorsque vous montez votre entreprise, il faut lâcher du lest au niveau micro, sinon on se perd dans les détails, on perd la vision globale du projet et on n’avance plus
- Etre incubée à Paris Pionnières (devenu Willa) a été clé pour apprendre, progresser, être accompagnée
- Toujours penser au coup d’après : même si le succès est au rendez-vous, il ne faut pas s’endormir et préparer l’avenir. Pour KAZoART ce sera l’international. Je n’ai pas encore atteint mes ambitions, cela me tient en haleine. J’ai besoin de challenges forts
Quelles ont été les étapes clés de KAZoART ?
Les levées de fonds sont des moments importants pour nourrir votre projet, accélérer. J’en ai mené deux, une au bout d’un an et une en mai 2016 de 300 000€ avec un changement d’échelle. Cela m’a permis de recruter et surtout que des investisseurs parient sur vous donne des ailes. J’ai aussi bénéficié d’un financement de Bpifrance.
Quel développement au plan artistique ?
Nous recevons 100 candidatures par semaine, et sélectionnons 3 à 5 % des artistes. Nous sommes la caution artistique pour les acheteurs. Cela passe par une sélection d’artistes ayant une démarche professionnelle, une production suffisante, un style abouti. Un autre volet important réside dans leur accompagnement, surtout sur les aspects de vente, de visibilité et de promotion.
KAZoART quèsaco ?
Une galerie d’art en ligne et un incubateur de jeunes artistes
Une ambition : désacraliser l’art et le rendre accessible à tous
1 000 artistes et 20 000 œuvres sur le site
10 personnes basées à Bordeaux
Des ventes X3 en 4 ans