Développer l’INSTN, moderniser cet établissement d’enseignement supérieur, l’inclure pleinement dans le 21e siècle, telle est l’ambition de Xavier Vitart. C’est dans la continuité de son parcours au CEA, que ce diplômé de Centrale Paris 81, docteur en chimie fondamentale, a pris la direction de l’INSTN en 2012.
Quels principes ont gouverné votre parcours ?
La culture des sciences de l’ingénieur : la confrontation à des problèmes complexes, à connotation sociétale forte, pour y apporter des éléments de solution par une approche systémique et par de l’innovation. Le fil rouge tout au long de ma carrière aura été la chimie analytique, et plus particulièrement la validité, la représentativité, la relativité d’une mesure. J’ai choisi l’option nucléaire en troisième année d’Ecole, fait mon stage de fin d’études au CEA à Fontenay-aux-Roses et continué en thèse d’Etat dans ce temple de la radiochimie. Après 10 ans de recherche pure, puis 10 ans de recherche finalisée à Grenoble, j’ai pris la direction d’un département de physico-chimie, ici à Saclay. J’ai fait beaucoup d’animation scientifique, gardé un continuum sur des actions d’enseignement et créé avec des collègues, un réseau, devenu un Domaine d’Intérêt Majeur (DIM) de la région Ilede- France, qui fédère les sciences analytiques dans toutes leurs composantes.
Vous pilotez l’INSTN depuis un an et demi…
Je retrouve l’esprit d’entreprise, la volonté de créer de la valeur, le goût pour l’innovation, le sens du service, avec des collaborateurs de très grande valeur, de nombreux projets et de belles ambitions. L’INSTN a deux types d’activités, la formation diplômante, avec des diplômes de tous niveaux de Bac à Bac +7 dans le domaine des sciences et techniques nucléaires, soit en propre, soit en partenariat, avec les Universités et les Ecole d’Ingénieurs. Le Génie Atomique est un diplôme de spécialisation Bac +6 en sortie des écoles d’ingénieurs. Il est rentré cette année dans le programme Top master de prérecrutement d’EDF. Côté santé, le parallèle est le DQPRM. Nous formons à partir d’un niveau master, sur concours, en 2 ans, les physiciens d’hôpitaux.
Que vous a apporté Centrale ?
Centrale m’a enseigné, avec sa culture propre, les fondamentaux du métier d’ingénieur : comment mettre en équation un problème, comment le traiter par des approches pluridisciplinaires, la curiosité, l’ouverture, l’esprit d’entreprise. L’école m’a ouvert les portes qui m’ont permis de m’orienter selon mes choix. Le CEA m’a offert un environnement exceptionnel pour apporter ma contribution à de nombreux projets et à relever de beaux défis scientifiques et techniques. C’est la mixité des deux cultures de l’ingénieur et du chercheur, qui permet au CEA d’être un acteur majeur de la recherche, du développement et de l’innovation.
Quelles sont vos ambitions pour l’INSTN ?
L’inclure pleinement dans le 21e siècle en relevant les défis de la modernisation, de l’ouverture, de l’international, de l’attractivité pour le nucléaire, avec la mobilisation de tous et la libération de tous les talents. L’ambition de l’INSTN est de répondre aux attentes de la société en formant et en qualifiant tout au long de la vie des compétences pour les orienter vers la richesse et la diversité des métiers du nucléaire.
A quels types de carrières ouvrent les différents diplômes ?
A des carrières dans la recherche ou l’industrie. Les métiers du nucléaire, de l’opérateur à l’ingénieur spécialisé, se caractérisent par un haut niveau de technicité. Ils sont très évolutifs et très responsabilisants, avec des perspectives de carrière extrêmement motivantes. La filière nucléaire recrute en France 15 000 personnes environ par an. C’est un grand bassin d’emploi d’un des fleurons de notre industrie.
Vous pilotez le programme CEA-Eurotalents…
Ce programme est destiné à favoriser la mobilité transnationale des chercheurs, post doc et professeurs en année sabbatique, en Europe. Nous coordonnons ce programme d’excellence et prenons en charge le volet formation.
Un des atouts de l’INSTN est la richesse et l’expertise de son corps enseignant de très haut niveau, composé d’experts du monde industriel et d’enseignants chercheurs du CEA. Adossé au CEA, l’INSTN a ainsi accès à ses laboratoires et à sa recherche. Le lien avec les industriels est direct, nourri et entretenu par une très longue expérience. Les ressources de l’Institut reposent majoritairement sur la formation continue. C’est un modèle économique très stimulant pour créer de l’esprit d’entreprise. 900 étudiants dont un tiers d’étrangers, ainsi que 6 500 stagiaires en formation continue. Xavier Vitart a lancé de nombreux chantiers. Hormis la modernisation au sens large des outils d’enseignement et des méthodes pédagogiques, son chantier phare, il s’attache à renforcer les partenariats académiques et industriels, à la fois pour développer le rayon d’action de l’Institut et pour l’insérer harmonieusement dans les initiatives d’excellence à l’échelle nationale, régionale et internationale. La construction de la future Université Paris Saclay est un enjeu majeur pour l’INSTN. Le développement d’une offre complète de formation, en particulier par alternance et par apprentissage, dans des domaines en tension comme la radioprotection, ou dans des domaines émergents comme le démantèlement, est une des grandes priorités du moment.
Chiffres clés
114 personnes
Chiffre d’affaires : 7,5M€ en formation continue (60 % de l’activité)
7 unités d’enseignement, 3 à Saclay et 4 en province
1400 vacataires dont 75 % du CEA 900 étudiants par an dont un tiers d’étrangers
6500 stagiaires, 260 offres de formation continue
4 diplômes en propre
32 mentions de master,
1 diplôme d’ingénieur,
2 licences en co-habilitation
A.M.O.
Contact : xavier.vitart@cea.fr