Contrairement à certaines idées reçues, les énarques ne se cantonnent pas à faire carrière dans la haute fonction publique , un tiers d’entre eux intégrant les entreprises .
L’enseignement à l’ENA : quel que chose de plus …
Avant de réussir un des concours les plus sélectifs de France, la plupart des énarques sont déjà diplômés d’une grande école prestigieuse (Sciences Po, HEC, ESSEC, X, Centrale, Mines…). De fait, ils acquièrent à l’ENA une formation complémentaire comprenant 3 approche des problématiques du monde dispensée par des intervenants qui excellent dans leurs domaines d’intervention.
Le pantouflage : parlons -en !
A l’origine, cette appellation concernait les élèves de Polytechnique qui, ne souhaitant pas faire carrière dans l’armée (la botte), choisissaient de travailler en entreprise (la pantoufle). Cette option n’a rien d’une sinécure, « pantoufler » consistant à quitter le cocon protecteur du secteur public administratif pour intégrer le monde de l’entreprise où la prise de risque engendre une instabilité professionnelle potentielle. Travailler en entreprise permet aux énarques de booster leur carrière professionnelle alors que le potentiel du secteur public se rétrécit, de changer d’univers et d’optimiser leur rémunération.
Des faits et des chiffres
Sur un total de 3 000 diplômés actifs, plus de 900 énarques travaillent en entreprise. Si l’on en trouve un grand nombre dans les entreprises de service, de conseil et d’audit, d’autres choisissent l’industrie (15 %). Les énarques privilégient les grandes entreprises et les ETI dans lesquelles ils occupent des fonctions de cadres supérieurs (directeurs financiers), de directeurs généraux, de présidents ou de secrétaires généraux ayant une fonction transverse qui mixe le juridique, la stratégie, les ressources humaines et les affaires publiques. Le nombre d’anciens élèves de l’ENA qui dirigent des grandes entreprises (Paul Hermelin ; Gérard Mestrallet ; Pierre-André de Chalendar ; Henri de Castries ; Guillaume Pépy…) ou qui intègrent leurs états-majors, est impressionnant. Une part non négligeable d’énarques (5 %) se lance dans l’entrepreneuriat pour créer ou reprendre des entreprises afin de les développer.
Les atouts maîtres
Le concours d’entrée à l’ENA demande énormément de travail, cette valeur faisant partie de l’ADN des énarques qui passent le plus souvent par la haute fonction publique où l’amplitude de travail est intense. Leur dépendance à l’égard des cabinets ministériels impose une réactivité rapide, indispensable à la continuité du service public. Sélectionnés sur leur capacité de synthèse permettant de comprendre et de résoudre des problèmes complexes qui englobent de nombreuses facettes de la société, leurs qualités de stratèges dotés d’une grande capacité de décision sont exceptionnelles. Si l’ENA ne forme pas spécialement au management, la plupart des énarques ont déjà suivi ce type de formation dans les grandes écoles d’où ils sont issus. Les énarques maîtrisent les cultures du résultat et du risque du fait qu’ils proposent des solutions praticables rapidement, tout en essayant de réduire les risques. Ils bénéficient d’un réseau utile et apportent aux entreprises leur sens de l’intérêt général avec un style de management orienté vers le développement durable.
Le cercle ENA-Entreprise
Networking et échange de bonnes pratiques
Notre association regroupe les 900 diplômés de l’ENA qui travaillent dans des entreprises publiques ou privées. Elle leur permet d’échanger sur les tendances qui affectent les entreprises. Nous organisons des débats sur des thèmes de société et d’économie. Nous aidons l’ENA à installer des programmes de formation afin de sensibiliser les élèves aux problématiques de l’entreprise. Le bureau d’aide à l’orientation des carrières les assiste dans leur parcours professionnel. Enfin, nous communiquons pour améliorer l’image de l’énarque dans la société moderne.
Jean-Philippe Saint-Geours,
Président du Cercle ENA-Entreprise
Patrick Simon