Qu’elles soient écologiques, sociales ou sociétales, les transitions que traversent nos sociétés aujourd’hui ont toutes un point commun : la chimie. A Chimie ParisTech-PSL, école d’ingénieurs chimistes généralistes, la formation comme la recherche sont ainsi à l’œuvre pour répondre aux défis chimiques de demain. Christian Lerminiaux, son directeur, nous en dit plus.
Quel est le rôle de la chimie dans les transitions écologique, sociale et sociétale ?
La chimie est au cœur de toutes les transitions car c’est une science qui permet de répondre à beaucoup de problématiques et qui propose de nombreuses solutions. Les étudiants, mais aussi la société en général, s’en aperçoivent de plus en plus. On la retrouve dans des domaines tels que l’énergie, avec le photovoltaïque mais aussi l’hydrogène, qui sont des énergies vertes très prometteuses. La chimie a également un rôle à jouer dans la capture du CO2 par exemple. Au sein de l’école, nous avons ainsi accompagné la création de la startup Energo, qui propose une technologie propre et décarbonée s’appliquant à la production de gaz renouvelable. Il ne faut pas oublier la chimie verte, cette capacité à réaliser des produits chimiques de synthèse grâce à des procédés consommant moins de matières premières ou utilisant des matériaux biosourcés.
Comment Chimie ParisTech-PSL entend-elle former les futurs talents qui façonneront la chimie de demain ?
Depuis près de trois ans, nous observons une prise de conscience de la part des étudiants, parfois dès la prépa, que la chimie peut accompagner les évolutions futures. Quand ils arrivent dans notre école, ils s’intéressent à la science et à la chimie mais ils n’ont pas forcément idée de leurs applications concrètes. Le rôle de Chimie ParisTech-PSL est de le leur montrer. Et ce, grâce à nos enseignants-chercheurs et leurs cours qui leur exposent immédiatement les façons dont la chimie peut répondre à des problématiques réelles et concrètes. En parallèle, nous avons rendu plus visibles les modules de responsabilité sociale et environnementale dans la formation, dès la première année. Et en tant que membre de l’alliance européenne EELISA, nous réfléchissons à mettre en place des modules communs avec d’autres établissements, que les étudiants pourraient suivre à distance afin de leur permettre d’avoir une vision plus ouverte et internationale des enjeux de transition.
La recherche a aussi son rôle à jouer pour faire rimer chimie et transitions. Comment renforce-t-elle les ambitions de l’école autour de ces défis ?
La recherche est en partie orientée selon les appels à projets fixés par les besoins de l’économie ou de la société. Le rôle de l’école, notamment par le choix de ses recrutements, est d’impulser des directions. Dans le cadre de l’Université PSL, nous avons ainsi décidé de réorienter les financements des LabEx (Laboratoires d’excellence) sur 14 programmes tels que l’énergie et l’eau, la santé et la chémobiologie ou encore la chimie et l’intelligence artificielle en incluant beaucoup d’interdisciplinarité. C’est assez rare que la chimie fonctionne seule et les projets de recherche sont souvent transdisciplinaires. Un autre exemple est la collaboration que nous avons avec le musée du Louvre autour de la thématique art et chimie. Le but : retrouver les compositions chimiques des œuvres d’art pour retracer leur histoire.