Disrupter c’est avant tout se transformer. La crise sanitaire a accéléré le mouvement mais elle ne doit pas nous faire oublier que l’humain et l’organisation sont au cœur de la réflexion. Le digital (Data) est un outil qui permet de coller aux nouveaux comportements des étudiants et des entreprises (stratégie digitale). A nous d’en faire le meilleur usage pour aller vite… vers le mieux.
Faire preuve d’adaptabilité
Le basculement rapide des pratiques pédagogiques des grandes écoles de management vers le tout digital ne nous a pas totalement pris de court mais ses conséquences dépassent de loin les investissements massifs que nous avons tous consentis. La révolution qui nous est imposée était heureusement connue, voire anticipée, mais sa violence nous impose une grande agilité et une nouvelle vision de nos métiers. A nous désormais d’imaginer les usages pour être en avance de phase, sous peine de passer à côté d’une injonction impérieuse de transformation. Pour ce faire, un benchmark avec d’autres univers que l’éducation nous aide à bien comprendre le jour d’après. La distribution, la grande consommation, les médias ou la culture, sont autant de secteurs qui font écho à notre monde. Après tout, un étudiant est également un consommateur et un citoyen. Et dans cette compétition, les GAFAM font la course en tête et pourraient un jour nous damer le pion. Méfiance !
Pour le moment, la côte de nos diplômes nous donne une longueur d’avance. Mais soyons très attentifs à la valeur que nous offrons. Les grandes écoles de commerce doivent être disruptives, certes, mais surtout changer leur modèle de fonctionnement ou faire évoluer leur business model.
Le digital devenu outil indispensable
Les outils de partage ou de collaboration qui privilégient la transversalité illustrent bien ce phénomène. Aujourd’hui, nous pouvons travailler à distance dans notre propre univers de travail. L’espace, devenu phygital, favorise les relations, l’accès aux ressources et l’échange. Tout en nous aidant à prendre conscience de notre impact : il ne nous viendrait plus à l’esprit d’utiliser notre voiture pour une heure de réunion. Nous sommes devenus un peu plus comptables de nos actes.
La data : l’outil d’optimisation de la performance
La révolution passe par aussi les data que l’on peut identifier, qualifier, saisir et stocker pour piloter au mieux l’organisation et adresser chaque étudiant au plus près de son projet ou de ses compétences. Le digital permet de gagner en efficacité en automatisant certaines tâches répétitives. Ce qui réduit naturellement la perte de temps et les erreurs administratives. En dégageant ainsi des marges de manœuvre, on renforce notre agilité organisationnelle pour se consacrer à nos missions essentielles et innover.
Data et stratégie digitale à l’EM Normandie ?
Nous pensons fermement qu’un étudiant à l’EM Normandie doit vivre une expérience identique sur les campus ou à distance. Nous sommes pour cela en train de finaliser notre nouveau campus…qui sera phygital afin que nos élèves puissent se mouvoir à tout moment dans leur écosystème, avec leurs camarades de promotions, l’administration, les enseignants, les alumni ou encore les partenaires professionnels et universitaires à l’étranger. Et pour coller davantage à leurs besoins nous irons vers une plus grande personnalisation de nos offres grâce à l’IA, enrichie continuellement de données. Nous pourrons leur designer les meilleurs parcours. C’est une obligation pour demeurer une institution compétitive.
L’évolution du métier de CDO ?
Les écoles comptent encore assez peu de CDO (Chief Digital Officer), qui porte une vision plus humaine et stratégique que le CTO (Chief Technical Office) concentré surtout sur la techno. C’est sans doute un point à faire évoluer afin de faire avancer simultanément toutes les parties prenantes dans un grand mouvement de disruption ou de transformation. Peu importe, l’idée est d’y aller tous ensemble.
Stéphanie de Bazelaire, Chief Digital Officer, EM Normandie