En 2018, le secteur financier a repris sa marche en avant : la création d’emplois a connu une hausse de 9 points par rapport à 2017 selon le cabinet de recrutement Fed Finance. Une progression qui s’est poursuivie en 2019.
La finance est au beau fixe
- 42 300 embauches dans les banques en France en 2018
- 98 % de CDI dont 65 % de cadres
- Près d’1 recrutement CDI sur 2 concerne des jeunes de moins de 30 ans
- Les métiers en vogue : chargés de clientèle (1 recrutement CDI sur 3), informatique (16 %), et conformité et risques (10 %)
(source : Fédération bancaire française, juin 2019)
Les motifs d’embauche dans la finance
Le remplacement reste le 1er motif d’embauche mais en baisse face aux créations de postes qui, elles, sont à la hausse.
- Remplacement de collaborateur : 39 % (- 4,5 points vs 2018)
- Création de poste : 31,75 % (+ 4 points vs 2018)
- Croissance de l’activité : 29,25 %
(source : Fed Finance, février 2020)
Les nouveaux financiers
Digital, Blockchain, intelligence artificielle, automatisation des processus, changements réglementaires, nouvelles attentes des collaborateurs, transformations des modes de travail et de consommation… 8 tendances et technologies synonymes de nouveaux métiers :
- Chef de projet IT / Finance (salaire brut annuel selon expérience : entre 47 et 69 k€)
- Financial Planning & Analysis Manager (entre 42 et 90 K€)
- Data analyst et data scientist (entre 47 et 69 K€)
- Analyst KYC ou analyste crédit (entre 40 et 70 k€)
- Comptable digital (entre 30 et 70 k€)
- Expert juridique / spécialiste en compliance (entre 45 et 120 k€)
Les compétences attendues ?
Place aux soft skills ou compétences comportementales, à commencer par :
- L’adaptabilité
- Le travail en équipe
- La communication
- Le leadership
- L’orientation client
- La capacité d’apprendre à apprendre
(source : étude « Nouvelles compétences, transformation des métiers à horizon 2025 : réussir l’accompagnement au changement », HTS Consulting pour l’Observatoire des métiers de la banque)
Le banquier de demain est… une banquière
Le secteur de la finance présente un taux de féminisation de plus en plus élevé. En 2018, la part des femmes dans les effectifs de la banque s’élève à 57 %. En parallèle, elles occupent 48 % des fonctions d’encadrement (contre 44,6 % en 2012).
(source : Fédération bancaire française, juin 2019)
Vers la green finance
46 % des épargnants se déclarent intéressés par des investissements responsables et 63 % accordent de l’importance aux impacts environnementaux et sociaux de leurs placements (Ifop, 2018). La finance devient ecology-centric !
5 questions à Pierre Gruson, Professeur de Finance et Responsable MSc Bank & Finance, KEDGE Business School-Bordeaux
Comment se porte le secteur de la finance ? Malgré plusieurs plans de dégraissage, la pyramide des âges nécessite un recrutement soutenu sur le moyen terme. Le contexte est aussi particulier : après dix années de politique monétaire de taux zéro, les banques ont dû revoir leur paradigme. Pour le court terme, elles devront gérer la sortie de cet environnement dont on sait qu’il peut être explosif.
Quels sont les grands enjeux du secteur ? Le secteur financier poursuit sa révolution numérique et digère les innovations. Le recul permet de faire la sélection entre celles qui sont porteuses et les autres. Par exemple, les grandes institutions, y compris les banques centrales, développent des projets de cryptomonnaie. La technique blockchain ouvre des champs de sécurisation des opérations supérieurs à ce que l’on connaît aujourd’hui.
Quelles sont les grandes tendances ? En marge d’une exigence maintenue en termes de compétences techniques, les institutions financières se préoccupent de manière de plus en plus convaincante de leur empreinte sociétale (ISR, finance verte…). De leur côté, les étudiants en font une exigence forte dans leur choix de carrière. Quelques banques prestigieuses, à la réputation sulfureuse, ont plus de mal à conserver leurs juniors.
Les défis de demain ? Les acteurs traditionnels devront rester leaders sur la révolution numérique, sous peine de voir de nouveaux opérateurs prendre leur place, dans des conditions de sécurité qui ne seraient pas garanties par les organismes de régulation traditionnels.
Un chiffre clé à retenir ? Dans le cas de la France, banques et assurances recrutent actuellement 45 000 personnes chaque année. La tendance est au renforcement des profils Bac+4, Bac+5, plus d’un sur deux dans le seul secteur des assurances.