L’ascenseur législatif fonctionne. Grâce aux effets de la Loi Copé – Zimmermann, la France est aujourd’hui championne du monde de la mixité des conseils d’administration. Pour preuve, selon la dernière étude de l’Observatoire SKEMA de la féminisation des entreprises, les femmes 476 des 827 postes d’administrateurs des 60 plus grandes entreprises françaises (CAC40 +20), soit 42.53 %.
La preuve que seuls les quotas peuvent briser le plafond de verre ? Le baromètre Institut Français des Administrateurs – Ethics & Boards sur la composition des conseils du SBF 120 réalisé depuis plusieurs années démontre, en tout cas, que les progrès les plus importants ont eu lieu dans les pays dans lesquels des quotas ont été adoptés.
+ de femmes au CA = + de performance
Moez Bennouri, directeur des MSc de Montpellier BS qui a travaillé sur plusieurs études sur la présence des femmes administratrices y voit d’ailleurs deux avantages majeurs pour les entreprises. « La présence des femmes administratrices permet d’abord d’améliorer les performances financières grâce aux atouts qu’elles apportent au conseil en termes de diversité de points de vue, d’expériences et de compétences. Parallèlement, les femmes administratrices permettent de réduire des comportements « non-éthiques » des entreprises. De nombreuses études montrent en effet qu’elles ont tendance à être plus éthiques que les hommes. D’autres études plus expérimentales avancent qu’elles sont aussi plus adverses aux risques non nécessaires, par essence souvent liés à un comportement non-éthique. »
Au sein des boards, « la mixité a permis d’ouvrir sur des expériences différentes, d’enrichir les compétences. Elle a sans doute également contribué au renforcement de la qualité de fonctionnement des conseils et de leurs différents comités au cours des dernières années comme le montre le baromètre IFA-Ethics & Boards. On note par exemple une certaine corrélation entre l’arrivée des femmes dans les boards et le développement de compétences encore peu présentes au sein des conseils comme la RSE et le digital » insiste-t-on à l’IFA.
Les administratrices mieux payées que les administrateurs : l’exception française ?
Selon la dernière étude annuelle de Korn Ferry sur les administrateurs non exécutifs, la France est le seul pays d’Europe où l’écart salarial est à l’avantage des administratrices, avec une rémunération supérieure de 6 % à celles des hommes. Une exception française, alors même qu’en Europe, les administrateurs sont payés en moyenne 5 % de plus que leurs homologues féminines et même jusqu’à 22 % en Allemagne.