Entre tradition et excellence, Dijon se positionne à la pointe de l’innovation. Avec la création d’un pôle d’excellence universitaire, la métropole ambitionne de devenir un incubateur géant pour des projets de ville numérique ou d’alimentation responsable. Denis Hameau, Conseiller municipale à la ville de Dijon et Vice-président du Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, en charge de l’économie sociale et solidaire nous en dit plus !
Pourquoi créer un pôle d’excellence académique ?
Nous sommes une jeune métropole à taille humaine de 260 000 habitants. Mais nous sommes au cœur d’un bassin de l’emploi important. En matière de recherche, de nombreuses entreprises investissent dans notre région. Si l’on considère le secteur de l’automobile, 22 % des emplois R&D se trouvent autour de Dijon. En tant que capitale régionale et métropole, notre but est d’attirer les talents et donc les étudiants, pour développer l’économie du territoire. Pour ce faire, nous avons noué des partenariats avec des écoles qui nous rejoignent sur la métropole : BSB, AgroSup, l’INRA, l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale, une antenne de Sciences Po et la nouvelle école de Gendarmerie, entre autres.
Quels sont les enjeux du pôle d’excellence ?
Ce pôle va nous permettre d’appuyer notre visibilité, mais ce n’est pas tout. Dans la région, Dijon compte fédérer d’autres villes étudiantes comme Montbéliard ou Belfort pour créer un vrai hub universitaire et scientifique. Nous ambitionnons également de briller à l’international, notamment avec notre toute nouvelle marque « Just Dijon ».
Comment intégrez-vous les étudiants au sein de ce pôle ?
Nous avons réalisé de nombreux travaux pour les accueillir au mieux. Nous avons déployé un bureau des élèves qui est à l’écoute des étudiants sur ce qui leur plaît ou leur déplaît dans leurs logements par exemple. Nous avons aussi décidé de réunir tous les acteurs de l’enseignement supérieur sur un campus commun afin de brasser les communautés. L’objectif est de favoriser les échanges entre les étudiants car ensemble, on est plus fort ! De même, les établissements pourront faire profiter les autres écoles de leurs contacts internationaux et même nouer des partenariats. Nous pouvons imaginer la création d’une filière sur la cybersécurité avec l’Université de Bourgogne qui héberge une chaire en data, l’arrivée des ingénieurs de l’ESEO et la nouvelle école de Gendarmerie.
Quels sont vos projets ?
Nous en avons plusieurs :
– La création d’un département universitaire d’odontologie pour faire face à la pénurie de dentistes
– L’ouverture de l’ESEO en 2020
– L’arrivée de l’ESTP en 2019, avec l’ambition de créer un double diplôme ingénieur-architecte avec l’école d’architecture qui arrivera en 2020
– La création de la Cité Internationale de Gastronomie et du Vin qui hébergera notamment la Chaire UNESCO « Culture et Traditions du vin », une antenne de l’école Ferrandi, un centre dédié au patrimoine, un hall qui mettra en avant les produits d’excellence de la Bourgogne
– Le projet On Dijon, une première en matière de ville intelligente
Pouvez-vous nous dire plus sur On Dijon ?
C’est un projet sur 12 ans mené avec un consortium : Bouygues Energies et services, Citelum, Suez et Capgemini. Il a pour objectif de créer une ville plus économe et respectueuse de l’environnement. Grâce à On Dijon, la mise en place d’un nouveau système d’éclairage intelligent va permettre de réduire nos factures de 65 %. Nous allons également regrouper 6 postes de commandement en silo occupés par la police municipale, la gestion de crise ou encore Allo mairie, le service de relation avec les Dijonnais. Ils seront interconnectés avec un poste de pilotage qui permettra une meilleure connaissance des besoins de nos concitoyens. Cet établissement sera en charge des questions de mobilité que ce soit à vélo, avec le tram, le bus ou même le stationnement, qui représentent une dimension importante pour nous. Nous avons déjà lancé Open Payment qui permet d’acheter son ticket directement dans le tram avec sa carte bleue. C’est une première en France ! Nous réfléchissons aux applications et services que nous pourrons bientôt proposer. Une rue de la ville sera entièrement dédiée aux projets tests en matière de ville intelligente.
D’autres innovations ?
Nous sommes lauréats TIGA [pour « Territoire d’Innovation – Grande Ambition », un appel à manifestation d’intérêt lancé par le gouvernement dans le cadre du Programme d’Investissements d’Avenir, NDLR] avec notre projet d’alimentation durable. Nous allons collaborer avec les acteurs de l’enseignement supérieur et les entreprises pour définir ensemble un mode de production, de transformation de distribution et de commercialisation responsable. Nous voulons, d’ici 2030, offrir des produits bons et sains, pour lesquels le producteur gagne correctement sa vie. Aujourd’hui l’autosuffisance alimentaire à Dijon est de 1 %. Nous ambitionnons de faire augmenter ce taux avec l’aide d’AgroSup et l’INRA notamment.