Elisabeth Jayot, doctorante au sein du double parcours Paris 1 Panthéon-Sorbonne/IFM « Théories et pratiques de la mode », fait partie de la première promotion de ce programme unique en son genre. Il entre en résonnance avec son projet de recherche sur une mode en accord avec un monde durable. Elle a bataillé ferme pour mener à bien son projet.
Comment est né votre projet de thèse ?
Diplômée d’un Master en design vêtement de l’ENSAD en 2014, j’ai travaillé sur la chaîne de production de la mode. Je n’ai jamais rêvé des grandes maisons. Je souhaite travailler sur le vêtement du futur, un textile qui s’inscrit dans une perspective durable alors que l’on sait que l’industrie de la mode est l’une des plus polluantes dans le monde. La thèse me permet d’aller au bout des choses.
Trouver votre doctorat, un parcours du combattant ?
En 2016, il n’existait aucun programme doctoral où mener ce type de recherche en France. On m’a conseillé d’aller à l’étranger. Je trouvais aberrant qu’en France, pays de la mode, où le secteur est puissant, on ne s’intéresse pas à ces questions. Je me suis donc accrochée. J’ai pu formaliser mon projet de thèse quand un groupe de recherche sur les matériaux souples s’est monté à l’ENSAD, mais pas l’y mener. Puis, le double parcours Paris 1/IFM a été créé ! J’ai rencontré quelques difficultés à trouver un directeur de thèse, mais cela a été une vraie délivrance de pouvoir faire exister ce projet.
Quels ont été vos leviers pour ne rien lâcher ?
Je suis très très opiniâtre ! Un projet de thèse est quelque chose de très personnel. Il concerne des questions qui m’animent, est en résonnance sociale avec notre époque ; et j’estime qu’il aura une utilité tant les enjeux sont grands. C’est un sujet d’avenir. Je suis portée par l’idée d’ouvrir un nouveau champ. Défricher ne me fait pas peur. Je souhaite innover au service de mon pays et d’un secteur majeur de notre économie. J’ai un peu la philosophie de la tortue : je préfère un chemin laborieux et arriver au bon endroit pour ma carrière.
En quoi ce double parcours est-il unique ?
Il légitime la mode dans la recherche académique, jusqu’à présent considéré comme un sujet subalterne et superficiel. Qui dit double parcours, dit double approche : celle de l’IFM école de mode reconnue dans le monde et de Paris 1, qui apporte le contenu et la rigueur scientifiques. J’apprécie de pouvoir marier approches pratiques et théoriques. Je mets au point des prototypes, des preuves de concept, de vêtements modulables. Grâce à des pièces détachées et un système pas trop technique, chacun pourrait recomposer un vêtement et éviter de le jeter une fois usé ou démodé. Parallèlement, je travaille sur des aspects philosophiques de durabilité, de conciliation des temps courts de la mode, et longs du développement durable.
https://www.elisabethjayot.com/
Sorbonne Université lève des fonds pour aider des étudiants à se qualifier pour les JO
Sept espoirs du sport français de l’INSEP et étudiants de Sorbonne Université sont en mesure de décrocher une qualification pour les JO de Tokyo de 2020. La Fondation Sorbonne Université entend leur remettre une bourse de 3 000 euros par an. Cette opération est le premier volet de la campagne de levée de fonds « Bienvenue au futur » dont l’objectif est d’atteindre 100 millions d’euros d’ici 2022. L’un de ses axes portant sur l’éclosion de talents étudiants.
https://www.sorbonne-universite.fr/fondation/campagne-de-developpement/nos-ambitions