Alors que les datas et l’IA redessinent le monde bancaire, les établissements s’adaptent pour définir un nouvel avenir financier. Emmanuel Sardet (Télécom Paris 93), DSI adjoint et CTO du groupe Crédit Agricole explique comment l’innovation numérique trouve des applications dans la vie quotidienne de ses clients.
AI Factory Group a été créée au sein du DataLab du Crédit Agricole : qu’est-ce que cela va changer pour le groupe ?
Le Crédit Agricole est une banque universelle qui s’adresse à tous : les entreprises, les particuliers, les personnes aisées et celles avec moins de moyens, au sein de tous les territoires. Sous la responsabilité de notre Chief Digital Officer, l’AI Factory accompagne nos entités du Groupe dans la mise au point de solutions IA et de leur intégration au sein du quotidien. Elle va de pair avec le DataLab pour s’approprier l’ensemble des technologies et des écosystèmes du marché, en établir le cadre normatif de mise en œuvre, qui intègre des éléments de conformité, d’expérience ou bien d’éthique des usages. L’enjeu du Crédit Agricole n’est pas de faire de l’innovation pour de l’innovation mais bien d’accompagner la transformation sociale, sociétale et environnementale grâce à notre capacité à intégrer toutes ces nouveautés.
Vivre la transition numérique au sein du Crédit Agricole : passionnant pour un jeune dip’ ?
Bien sûr ! La spécificité de l’industrie financière, en différence avec d’autres grandes industries, c’est qu’une très grande partie de nos moyens technologiques et informatiques sont maîtrisés en interne : nos collaboratrices et collaborateurs sont donc en responsabilités au cœur des instructions, des intégrations, des développements et des opérations pour nos clients. Avec un projet aussi simple que clair : contribuer à répondre aux besoins de nos clients par ce changement technologique. Cette possibilité de vivre l’innovation « en direct du réel » est une super opportunité pour un jeune diplômé. Et c’est d’ailleurs pour cette raison que je m’épanouis aujourd’hui en tant que DSI adjoint et CTO de notre groupe. J’ai le plaisir d’en « découdre avec le réel ». Tous les investissements du Crédit Agricole partent avec cette intention d’impacter positivement.
S’il ne fallait retenir qu’une grande tendance du numérique en 2024, quelle serait-elle ?
L’intelligence artificielle est bien entendu le sujet du moment, du moins son entrée massive dans l’ensemble des activités et dans tous les pans de la société. La rupture de l’IA est là depuis longtemps, son utilité et ses défiés sont déjà présents, mais la facilité d’adoption est telle aujourd’hui que 2024 sera une année charnière pour l’acceptabilité et la prise de conscience de son importance auprès du grand public. Cette prise de conscience et les cadres de mise en œuvre et de contrôle nécessaires ont émergé très (trop) tardivement concernant les réseaux sociaux. En tant qu’entreprise, nous avons un rôle à jouer pour que le timing soit le bon cette année concernant l’IA.
#Joboard
Nous proposons de nombreux jobs aux jeunes diplômés et même à celles et ceux qui ne le sont pas encore (stage, alternance) : tous les jeunes talents sont les bienvenus ! D’autant que le Crédit Agricole offre une panoplie très large de métiers aux fans de numérique : technologies cœur, mise en application etc. De plus, ils peuvent également choisir leur territoire puisque nous avons des caisses régionales partout en France et des entités et activités dans de nombreux pays. Le numérique n’est pas seulement une affaire de scientifiques ou d’ingénieurs spécialistes, tout est à construire, et nous avons également besoin de profils qui se spécialisent dans les domaines moins technologiques : expérience utilisateur, apprentissage et acceptation des solutions, éthique, conformité…
Comment le Crédit Agricole participe positivement à l’humanité augmentée ?
J’ai posé cette question à ChatGPT 4. Sa réponse parlait d’éthique et de responsabilité – un bon point, mais n’évoquait pas la façon d’y arriver. Sa réponse, partielle donc, montre les limites actuelles de l’IA générative avec son incapacité à bien planifier dans l’avenir, en ayant conscience des implications possibles que pourraient avoir les recommandations qu’elle préconise. C’est là toute la différence avec l’intelligence humaine. Le Crédit Agricole va donc confier à l’humain la responsabilité de cette planification de mise en œuvre, en conscience.
Chiffres-clés : 50 millions de clients dans le monde dont 25 millions en France / 5 milliards du budget informatique et technologique annuel / 10 000 passioné.e.s au sein de la ligne métier des Systèmes d’information
Contact : emmanuel.sardet@credit-agricole-sa.fr