La SNCF met les juristes sur les rails du succès L’interview de Philippe Mettoux

Interview Philippe Mettoux SNCF
© Groupe SNCF

Devenez un ingénieur du droit dans l’une des directions juridiques les plus exaltantes de France ! Succombez au dynamisme de Philippe Mettoux, (ENM 85, Université de Poitiers promo 8), Directeur Juridique et de la Conformité du Groupe SNCF.

Les atouts de la Direction juridique de la SNCF ?

C’est la plus belle direction juridique en France ! Car c’est celle qui a le plus vaste champ de compétences. Elle travaille en effet sur tout le spectre du droit : public, privé, commercial, européen et international, son universalité est exaltante. Je supervise 450 juristes et les directions juridiques de chaque filiale. À la holding, je dirige une équipe de 70 juristes dont 90 % sont d’anciens très bons avocats. Après un passage de quelques années en cabinet d’avocat, ils ont rejoint notre direction et s’épanouissent dans le travail en équipe, souvent en mode projet. Chez nous, le responsable d’un dossier n’est pas le plus ancien dans le grade le plus élevé, mais celui qui s’y connait le plus. Un jeune diplômé, spécialiste d’un sujet, peut donc prendre la direction d’un projet sous la supervision de sa hiérarchie et avoir rapidement des responsabilités.

De quelle manière les nouvelles technologies révolutionnent-elles le quotidien des juristes ?

Il y a quatre ans, j’ai initié la digitalisation de la fonction juridique. J’étais persuadé de la nécessité d’engager la SNCF dans cette aventure. Tout le monde a suivi car nous sommes partis de la demande de nos clients. Pour les satisfaire et gagner du temps sur des taches sans valeur ajoutée, nous avons mis au point quatre formes de digitalisation : un chatbot qui répond aux questions basiques de nos clients, un robot contractuel qui rédige sans l’assistance d’un juriste. Nous avons aussi investi dans le e-learning et le micro-learning avec des formations très courtes pour nos clients. Ils décident ainsi quand ils souhaitent se former via leur téléphone professionnel. Cela a permis un gain de temps estimé entre 20 et 25 %. Nous avons également mis en place le legal design (dessin juridique) qui permet de résumer des pages de règlementations souvent complexes et techniques. Cette digitalisation a été réalisé en moins d’un an.

Quelles sont les opportunités pour les jeunes juristes ?

Un jeune diplômé titulaire d’un Master 2 ou docteur en droit peut commencer comme rédacteur. Nous les faisons progresser et nous les formons via la formation continue, notamment au management. Nous ne recrutons pas que des experts. Si L’on veut évoluer à la SNCF, il faut être capable de manager des équipes et être mobile. Nous avons une vraie politique de mobilité. Un jeune talent pourra évoluer vers les RH, à la surveillance générale ou dans les relations institutionnelles en régions. Sur l’ensemble du Groupe, nous recrutons 10 postes chaque année.

Carrière de choix

J’ai été magistrat en juridiction, magistrat au ministère de la Justice, conseiller du Premier ministre pour la justice entre 2005 et 2007, Conseiller d’État, et aujourd’hui je suis détaché à la Direction Juridique à la SNCF. J’aime vivre de nouveaux challenges et repartir à zéro pour me remettre en cause ou en risque. J’ai toujours eu l’angoisse de la routine. Je suis entré en 2013 à la SNCF et c’est la première fois que je reste aussi longtemps dans un poste. Je n’avais jamais mis les pieds dans un service juridique d’entreprise avant et j’ai voulu relever le défi. C’est d’ailleurs ce que je conseille aux jeunes qui feront différents métiers au cours de leur vie professionnelle : ce qui compte pour un employeur, c’est l’adaptabilité de ses collaborateurs.

Contact : philippe.mettoux@sncf.fr

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