Le leader mondial de la fabrication du ciment opère dans 80 pays, dont 30 en Afrique. Dans ce continent où l’urbanisation est exponentielle et le rôle des matériaux de construction fondamental, de nombreux challenges sont à relever. Explications d’Emmanuel Rigaux (ENS 95, Sciences Po Paris 96), Directeur Général de LafargeHolcim Afrique de l’Ouest.
Le groupe franco-suisse LafargeHolcim est le fruit d’une fusion de deux leaders mondiaux ce qui explique son dispositif industriel unique dans 80 pays. Le géant du ciment se caractérise par son esprit d’entreprise, y compris dans des zones comme l’Afrique où peu de grands acteurs ont pris le risque de s’implanter de manière industrielle. «La qualité des ressources locales qu’on est capable de promouvoir est vraiment un argument différenciant pour la pérennité du business. C’est ce dont j’étais le plus fier en quittant la Zambie et le Congo. C’est ce qui m’anime au quotidien pour les unités d’Afrique de l’ouest que je dirige au Bénin, Cameroun, Côte d’Ivoire et Guinée-Conakry.»
Relever le défi d’une urbanisation galopante
La croissance urbaine en Afrique se fait de façon exponentielle et malheureusement peu planifiée. Les besoins en termes d’habitats et d’infrastructures sont gigantesques. LafargeHolcim y développe une activité de distribution très importante à destination des professionnels (maçons, petits et grands constructeurs) mais aussi des particuliers qui construisent leur maison et achètent eux-mêmes leurs sacs de ciment.
Une entreprise locale à l’international
L’un des attraits de LafargeHolcim pour de jeunes diplômés, c’est de pouvoir être très vite en position de responsabilités. « Les industries de transformation du groupe opèrent sur place. Nos structures centrales sont relativement légères et laissent beaucoup d’autonomie aux patrons opérationnels pour faire grandir les compétences locales.» Le patron de filiale ne vit pas dans une bulle. L’ancien élève de l’ENS, de SciencesPo Paris et de l’Université de Cambridge a lui-même appris le bemba, la langue bantoue la plus parlée, pour être en prise directe avec la communauté locale, confronté parfois à des problématiques sociales ou de santé-sécurité qui sortent du périmètre de l’entreprise. « Evoluer dans un environnement très concurrentiel et plutôt volatil nécessite de la résilience, mais aussi de la flexibilité et de la créativité pour convertir une contrainte en avantage et de se débrouiller avec ce qui est à portée de main. Ce ne sont pas des qualités forcément associées à l’industrie des matériaux ! En revanche, la curiosité et l’intérêt pour les langues, les cultures et les organisations est un plus auquel mes cours de grec, latin et d’anthropologie à l’ENS font résonance !»
L’innovation comme point d’ancrage
En termes d’innovation produits, le Centre de recherche situé à L’Isle d’Abeau, près de Lyon, est de loin le premier centre de recherche au monde pour les matériaux de construction. Les sources d’innovation sont partout, de l’infiniment petit (microstructure du matériau) à l’infiniment grand comme la tour One World Trade Center à New York qui intègre une armature en béton armé offrant une résistance jamais utilisée à une telle échelle. « Nos laboratoires de développement locaux conçoivent aussi des produits, des systèmes ou des modes constructifs spécifiques adaptés aux bâtiments jouxtant la mer ou aux zones humides et sulfatées pour nos clients africains. Notre objectif est de mettre au point des solutions constructives innovantes qui créent de la valeur pour nos clients et contribuent à construire des villes meilleures !»
« Nous devons faire grandir nos collaborateurs en même temps que l’entreprise. »
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