Participez à la sauvegarde de la volaille française dans une entreprise drômoise qui s’engage pour le développement durable et le bien-être animal. Oubliez vos idées reçues sur la filière avicole et succombez au discours sincère et sans langue de bois de Jean-Luc Alnet, Directeur Général de Bernard Royal Dauphiné. Cet autodidacte passionné par l’humain va vous bluffer !
Filière de choix
On ne croise pas tous les jours un patron qui assume avec autant de pep’s de ne pas avoir coché la case diplôme dans son CV ! Et pourtant, quel parcours galvanisant. Jean-Luc Alnet a commencé à 16 ans comme ouvrier sur ligne de fabrication au sein du groupe volailler Doux. « Ce secteur m’a attiré par les types de process utilisés et l’esprit collectif qui y régnait. Au fil du temps, j’ai remplacé un conducteur de ligne, puis un chef d’équipe, un contremaître et un chef fabrication. En 1984, à 22 ans, j’ai obtenu le Prix de l’industrie agroalimentaire car j’étais le plus jeune directeur d’une usine de plus de 300 personnes. »
Produits régionaux
En 2001, il quitte le groupe et devient Directeur Général de l’entreprise familiale Bernard Royal Dauphiné, rachetée par le groupe Galliance (Gastronome à l’époque). Il se fixe un challenge de taille : axer la stratégie de l’entreprise drômoise sur la régionalisation de l’offre. « Nos poulets sont élevés en région Rhône-Alpes et consommés dans un triangle Lyon-Perpignan-Monaco. Ça parait banal aujourd’hui, mais en 2003, rapprocher les bassins de production des bassins de consommation, c’était très novateur. La grande distribution nous a pris pour des rigolos, mais aujourd’hui, c’est un choix citoyen qui s’impose. Nous avions 17 ans d’avance ! » L’entreprise commercialise via ses deux usines drômoises (Grâne et Pizançon) trois types de filières : les poulets fermiers Label Rouge (IGP Drôme et Cévennes), le poulet conventionnel et depuis trois ans, le Poulet de mon enfance (caractérisé par des volailles locales, le bien-être des animaux et des éleveurs).
Du poussin à l’assiette
À la tête de l’entreprise depuis 20 ans, Jean-Luc Alnet souligne l’implication des collaborateurs dans cette success story. « La Drôme, c’est le berceau de l’aviculture française. En 2002, la filière drômoise était en train de disparaître. J’ai voulu remettre la balle au centre en m’engageant dans cette filière. Mais sans le collectif, rien n’aurait été possible. » Son prochain défi pour affronter les dix prochaines années ? Mettre en adéquation l’industrie avicole avec les politiques environnementales : réduction des consommations d’eau, d’énergie et ECC (European Chicken Commitment), qui va bientôt imposer des lois drastiques relatives au bien-être animal, aux conditions d’élevage et d’abattage des poulets de chair. « À partir de septembre, nous allons proposer à tous les collaborateurs d’encadrement la formation Cap 2025 afin qu’ils acquièrent une connaissance parfaite de la filière, du poussin jusqu’au produit fini. »
Le terrain formateur
Envie de participer à la sauvegarde d’une filière 100 % française ? Le groupe recrute régulièrement. « Nous recherchons deux contrôleurs de gestion sur la partie industrielle et commerciale et cinq ingénieurs en alternance en agriculture ou en agroalimentaire. Pour nous rejoindre, il faut avoir l’esprit collectif et savoir mettre le doigt dans la prise… c’est-à-dire aller sur le terrain. Le costard cravate ou les talons hauts, mieux vaut les mettre au placard ! Je veux des hommes et des femmes avec une tête bien faite, mais qui descendent dans les ateliers, sur les lignes de fabrication, dans les élevages et discutent avec les gens qui sont au contact des volailles. Avant de sortir un PowerPoint de dix pages sur l’évolution du métier, il faut en connaître tous les aspects. Celui qui veut faire une carrière individuelle ne trouvera pas son bonheur chez nous. Bernard Royal Dauphiné, c’est un gros projet collectif. Si vous avez des convictions et que vous aimez les gens, vous pouvez faire évoluer la filière et construire le monde futur. »
Exigence et bienveillance
Une conviction forte pour ce directeur général direct, franc et sincèrement heureux d’avoir pu conduire les 280 employés de l’entreprise vers un avenir serein. « Être chef d’entreprise, c’est avoir une prospective, une vue d’ensemble de son métier car on engage des éleveurs qui font des emprunts sur 15 ans. Dans cette industrie, on ne peut pas regarder dans le rétroviseur. Quand on a pris une décision, on assume jusqu’au bout. Je m’efforce de bien communiquer sur l’objectif à atteindre et, après adhésion du personnel, je fonce ! » Un boss qui se revendique à la fois exigeant et bienveillant. « Je suis exigeant avec les autres et moi-même et bienveillant car j’aime voir les gens heureux. Un manager doit savoir tout faire, tout observer et mettre le personnel dans les meilleures conditions pour atteindre les objectifs. Il faut bien sûr faire preuve de conviction et apporter la preuve, étape par étape, que ce que l’on a dit, on l’a fait. Je construis mes équipes en intégrant pour moitié des personnes qui ont fait des grandes études et des personnes issues de la promotion interne. Et je suis fier d’être à 50-50 en matière de mixité hommes-femmes ! »
Step by step
Manager engagé, Jean-Luc Alnet, met en garde les jeunes qui rêvent, coûte que coûte, de devenir manager. « Le management, c’est un métier qui ne s’apprend pas à l’école. On l’a en soi ou on ne l’a pas. Manager c’est savoir, commander et décider pour entrainer les équipes dans un projet positif. Il faut être agile et pragmatique pour emmener ses troupes à bon port. Plus jeune, j’ai eu l’occasion de développer cette fibre dans le sport, à l’armée ou dans des projets culturels. Mais attention à ne pas griller les étapes. Vous avez de l’or dans les mains grâce à vos études. Ne perdez pas de vue qu’il vous faudra démarrer au bas de l’échelle pour avoir la bonne compréhension des orientations et des décisions que vous aurez à prendre demain pour conduire un collectif. A partir de là, vous pourrez vous initier au management, mais pas avant. »
Outside the box
« Je n’ai aucune formation car je n’aime pas tout ce qui est conventionnel. J’ai appris au fur et à mesure avec mes collaborateurs. J’ai gravi les échelons étape par étape, j’ai donc toujours été à l’aise dans mes différentes fonctions. Les études ne font pas tout. Mieux vaut être dirigé par un autodidacte que par un surdiplômé qui pense qu’il n’a plus rien à apprendre. Moi, j’apprends tout au long de ma vie et je fais progresser l’entreprise comme ça. Pour un diplômé, l’erreur est souvent vécue comme une catastrophe, alors que pour un autodidacte comme moi, c’est une source de progrès. »
#MorningRoutine
« Dire bonjour à mes équipes, c’est obligatoire, mais j’ai aussi besoin de serrer des mains et de regarder mes collaborateurs dans les yeux pour voir s’ils vont bien et prendre de leurs nouvelles. Car des personnes bien dans leur vie tirent l’entreprise vers le positif. Rien ne remplace la proximité avec les gens et le contact humain. »
Contact : asteiner@royalbernard.fr / Contact RH : rh-brd@royalbernard.fr
Chiffres clés :
280 salariés dont 180 sur Grâne et 100 sur Pizançon
Chiffre d’affaires 2022 : 82 millions €
1 200 emplois indirects sur l’ensemble de la filière régionale