Les jeunes sont-ils heureux au travail ? Est-ce le rôle des entreprises de veiller au bonheur de leurs collaborateurs ? Dans un contexte d’intensification de la guerre des talents, la question du bien-être au travail est en tout cas devenue un critère différenciant qui peut faire pencher la balance chez les candidats. Reste à savoir si les jeunes attendent vraiment de leur entreprise qu’elle les rende heureux. Le Groupe ISC Paris et l’institut de sondages BVA leur ont posé la question : voici ce que nous apprend le premier Baromètre du bonheur au travail vu par les 18-24 ans paru le 11 octobre 2022.
Le bonheur au travail : une vaste question à laquelle la crise Covid et les chamboulements qu’elle a apporté dans la perception de la vie professionnelle et personnelle n’ont fait qu’ajouter des points d’interrogations. Mais à l’heure où le new normal est en train de s’installer, le sujet s’éclaire à la lueur de nouveaux paradigmes. « S’il est noble et ambitieux de parler de monde heureux en cette période mouvementée, nous y aspirons tous, même en secret ! Ce baromètre que le Groupe ISC Paris a créé avec BVA n’a pas pour ambition de résoudre cette équation, mais nous espérons qu’il fera réfléchir sur les aspirations des 18-24 ans en termes de bonheur au travail et sur les solutions que notre école peut leur apporter » introduit Jean-Christophe Hauguel, directeur général du Groupe ISC Paris.
Basé sur un échantillon représentatif de 1 102 jeunes dont 88 % ont le niveau bac ou plus, ce baromètre s’intéresse ainsi à la perception du bonheur au travail de la Génération Z « qu’on dit accro aux réseaux sociaux et aux jeunes vidéos, zappeuse, impatience, nulle en maths (voire en français !), investie sur le climat mais désorientée par le Covid » ajoute le directeur général. Et ses constats sont plus qu’instructifs pour les institutions qui les forment et les entreprises qui les recrutent.
Le mood des 18 – 24 ans
A la question sur la façon dont leur formation peut les aider à atteindre leurs objectifs professionnels, la grande majorité des 18 – 24 ans (82 % des étudiants et 73 % des jeunes) disent avoir confiance dans la capacité de la formation à les atteindre. 16 % disent en revanche ne pas être confiants. Parallèlement, 45 % des jeunes et 43 % des étudiants indiquent ne pas être prêts à tout sacrifier pour atteindre leur définition de la réussite professionnelle. 33 % sont malgré tout prêts à tout sacrifier pour y parvenir et un quart ne se prononcent pas. « A la lecture de ces résultats, nous pouvons dire que les jeunes de 18 à 24 ans favorisent leur épanouissement personnel sur leur réussite professionnelle » indique Blandine Tardieu, directrice de clientèle chez BVA Opinion.
Bien être vs enjeux sociétaux : qui gagne le match du bonheur au travail des jeunes ?
Qu’en est-il de leur projection dans l’avenir ? Ils sont 44 % à avoir envie de changement après une première expérience professionnelle : 14 % veulent créer une entreprise ou se mettre à leur compte, 10 % trouver un métier qui a plus de sens, 10 % changer de cadre de vie et 8 % changer de métier. Si le changement dans leur rapport au travail est flagrant, celui-ci va de pair avec une évolution de leur définition de la réussite professionnelle. A la question « Qu’est qui permet de dire qu’on a réussi professionnellement ? », ils citent d’abord le fait d’être épanouis au quotidien dans leur travail, avant de parler de rémunération ou de vivre de leur passion. 11 % citent le fait d’avoir le sentiment d’être utile, 10 % d’être en phase avec leurs valeurs et 7 % la possibilité d’améliorer le monde dans lequel on vit. Est-ce à dire que les grands enjeux sociétaux, la RSE et le développement durable ne seraient finalement pas si prioritaires pour les jeunes face à leur bonheur personnel ? « Ils y pensent et ce sont des critères importants pour eux. Mais en termes de priorité, il est vrai que c’est le bonheur au travail des jeunes qui semble primer. »
Le bonheur au travail des jeunes passe par la formation
Mais paradoxalement, pour atteindre ce bonheur et leurs objectifs professionnels, les 18 – 24 ans attendent beaucoup de leur formation. 33 % d’entre eux en attendent ainsi l’acquisition de compétences pour favoriser leur insertion professionnelle et 33 % souhaitent en profiter pour avoir des immersions professionnelles (stages et alternance). 27% citent le fait d’avoir un diplôme reconnu auprès des employeurs et 17 % le fait d’avoir une expérience étudiante riche. Ils placent en revanche en bas du classement le fait d’avoir des professeurs de haut niveau et des enseignements à la pointe de la recherche. Alors même que ces deux derniers éléments sont centraux pour les grandes écoles françaises désireuses d’être distinguées par les organismes de classement et les accréditeurs internationaux, gages de reconnaissance de leurs diplômes et donc… de l’employabilité de leurs étudiants !
Pour les 18 -24 ans, la performance de l’entreprise passe par…
Autres messages envoyés par ce baromètre aux futurs employeurs des 18 -24 ans : 85 % des jeunes sont d’accord avec l’idée que pour être performante, l’entreprise doit veiller au bonheur de ses salariés. Des salariés en devenir, épris de changement, mais aussi avides de stabilité. Obtenir ou conserver un CDI est en effet un objectif pour 63 % d’entre eux. Mais en CDI ou pas, ils s’accordent sur quelques facteurs clés influençant le bonheur au travail. A la première marche du podium, on retrouve bien sûr l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Viennent ensuite le soutien et l’écoute de l’équipe, l’entente avec les collaborateurs et un salaire important. En bas du classement, on retrouve là encore les valeurs de l’entreprise et l’utilité du travail pour la société. « Tout ce qui est lié à l’harmonie personnelle semble primer sur la quête d’une rémunération élevée, même si celle-ci reste importante » pointe l’institut de sondage.
Mais justement, comment une entreprise peut-elle faire pour permettre à ses salariés de concilier vie pro et vie perso ? Pour les jeunes, la flexibilité des horaires est le levier N°1. Bien communiquer avec ses salariés pour prendre en compte leurs attentes et aspirations et favoriser l’autonomie et les initiatives des collaborateurs viennent compléter le tableau.
Objectif job de rêve
Qui dit bonheur au travail dit aussi forcément job de rêve. Mais comment les 18 – 24 ans l’imaginent-ils ? « Ils l’associent surtout à la création d’entreprise ou à la petite entreprise (35 %), beaucoup moins à la fonction publique (14 %) ou aux grandes entreprises (11 %) » détaille Blandine Tardieu. Mais contrairement à leurs précédentes affirmations, le critère N°1 pour choisir son job de rêve reste… le salaire proposé ! Viennent ensuite l’ambiance au travail et les opportunités d’évolutions professionnelles. Mais là encore, contrairement à ce que l’on a pu constater avec des actions aussi emblématiques que le Mouvement étudiant pour un réveil écologique ou les récents discours des remises des diplômes de HEC Paris ou d’AgroParisTech, les jeunes interrogés ne placent pas l’engagement RSE comme un critère prioritaire pour avoir un job de rêve en entreprise. Leurs attentes sont plutôt à nouveau tournées vers le bien-être au travail et le fait d’avoir une activité intéressante ou d’avoir du temps libre pour sa vie personnelle, plus que le besoin d’être performant et d’atteindre ses objectifs.
Bonheur au travail des jeunes : les réponses de l’ISC Paris
Pour embrasser pleinement ces enjeux, le Groupe ISC Paris a fait le choix d’établir sa raison d’être : « transmettre à chacun le gout de l’engagement pour contribuer à bâtir un monde heureux ». Un véritable GPS pour l’institution. Parmi les actions participant à cette dynamique, on pourrait notamment citer : la possibilité de compléter tous ses diplômes avec des certifications reconnues par le monde professionnel, l’hybridation de ses formations (avec un partenariat récent avec l’ISIT et bientôt d’autres partenariats avec des écoles de design, des écoles hôtelières, des écoles d’ingénieurs ou du numérique), le positionnement de l’action learning au cœur de sa pédagogie (l’ISC est la seule école à avoir annoncé que 50 % des crédits ects seront dédiés à l’action learning d’ici 2025), ou des dispositifs pédagogiques inédits en France en matière de psychologie positive ou de science du bonheur notamment. La question du bien-être et de la santé mentale de ses étudiants, exacerbée par les confinements et les contraintes sanitaires, a aussi amenée l’école à mettre à leur disposition l’application teale, « la première plateforme holistique de santé mentale pour construire une organisation saine ». Enfin, toujours ancré dans une logique de professionnalisation, l’établissement lance un certificat de chief happiness officer.