De plus en plus d’associations allient tourisme et aide au développement. Enquêtes sur les structures innovantes et gagnantes pour le touriste et l’autochtone.
Beaucoup de Français souhaitent donner de leur temps et s’engager dans l’humanitaire. Une récente étude TNS/SOFRES a montré que 84% des voyageurs sont mal informés sur le tourisme solidaire et que 91% souhaitent plus d’informations. Fort de ce constat, de plus en plus de structures proposent des séjours qui s’inscrivent dans une perspective de développement durable et perturbent le moins possible le système social et économique du pays d’accueil. Au centre de ces ,voyages alternatifs : la rencontre et l’échange. Le voyagiste peut soutenir des actions de développement dans des pays en voie de développement ou financer, via le prix du voyage, un projet de social. Il n’existe pas encore de label qui garantisse la qualité sociale ou environnementale d’une formule touristique, mais de plus en plus de organismes répondent à la demande des particuliers. À l’instar de Double Sens, une structure dédiée au tourisme solidaire et créée par Antoine Richard en 2006. Le principe : organiser et faire partir, pendant un mois minimum, des groupes de six personnes au Bénin et aux Burkina Faso. « En créant Double Sens, nous voulions donner aux voyageurs l’opportunité de vivre une expérience inoubliable, indique Aurélien Seux. Grâce à ce concept, ils découvrent un autre visage de l’Afrique. Nous privilégions des pays francophones et stables politiquement. Les profils de nos voyageurs sont très variés. Il y a des jeunes actifs sans enfants entre 30 et 45 ans qui veulent faire un break dans leur carrière, mais aussi des retraités qui souhaitent transmettre leur expérience. »
Un don de soi
Le séjour se décompose en deux temps : à leur arrivée, les voyageurs sont accueillis par un chef de projet français. Pendant trois semaines, ils participent à une mission d’aide au développement dans un domaine correspondant à leurs compétences et à leurs attentes (cours de langue ou d’informatique, prévention médicale, animation auprès d’enfants…). Puis, pendant neuf jours, ils partent à la découverte du pays et participent à des excursions, hors sentiers battus, dans un esprit de partage des cultures et d’aventure. Depuis sa création Double Sens a créé dans ces deux pays des postes de coordinateurs, de gardiens et de cuisinières qui s’occupent des maisons dans lesquelles logent les touristes. Biljana Mongin, 48 ans, chargée de ressources humaines, a travaillé à l’orphelinat de Ouidah au Bénin, en août 2007 : « J’ai animé des activités récréatives avec des enfants de 5 à 16 ans (danse, peinture, pâte à sel) et j’ai réalisé à quel point ils étaient avides d’apprendre. Ce que vous leur donnez, ils vous le rendent par mille. Je conseille cette expérience à tout le monde, quel que soit son âge. À condition, bien sûr, d’être dans l’ouverture et dans le don de soi. »
Eco Responsable
Même engagement pour l’association TDS (Tourisme et Développement Solidaires) créée en 1998 à l’initiative de professionnels du tourisme rural. Elle accompagne des communautés villageoises (Bénin, Maroc, Burkina Faso, Mali, Équateur) pour leur permettre d’accueillir des petits groupes de voyageurs. À l’issue d’un processus de formation, TDS délivre un label Village d’Accueil TDS à ses partenaires villageois. Mais le tourisme solidaire prend aussi des formes variées. C’est le message de l‘association des Voyageurs et Voyagistes Éco-responsables créée par Jean-Pierre Lamic il y a trois ans. Ce praticien du tourisme d’aventure est à l’origine de la charte des Voyagistes éco-responsables©. « Même une croisière peut être solidaire. Cela passe par un allongement des étapes, la visite d’un seul pays, et la consommation de produits locaux. Lorsque l’on visite une région, il faut toujours se demander si les bénéfices son partagés entre les voyageurs et les habitants. » Une belle leçon de vie.
FB
Informations
http://www.doublesens.fr/ http://www.tourisme-dev-solidaires.org/
http://www.voyageons-autrement.com/voyageurs-voyagistes-eco-responsables.html