« Demain, l’industrie française, l’industrie européenne, seront vertes et compétitives » assurait Emmanuel Macron devant les élus et acteurs de l’industrie française le 11 mai 2023. Le président réaffirmait ainsi l’importance primordiale de l’industrie, qui s’impose plus que jamais comme un pilier essentiel de notre économie pour assurer l’indépendance et la souveraineté du pays. Fort de son panel inégalé de spécialités – énergie, eau, environnement, informatique, mathématiques appliquées télécommunications, systèmes, technologies embarquées, génie industriel, papier, physique, électronique, matériaux, biomatériaux, prévention des risques, technologies de l’information pour la santé ou encore management – Grenoble INP-UGA a toutes les cartes en main pour accompagner la France et l’Europe dans cette ambition. L’établissement a d’ailleurs annoncé à la rentrée dernière la mise en œuvre de nombreuses innovations, tant en formation qu’en recherche, visant à « contribuer à bâtir un monde durable dans lequel ingénieurs, managers et docteurs agissent ensemble en citoyennes et citoyens éclairés et engagent les transitions. » Sa conviction ? « L’avenir de la planète, et celui de l’Homme, passera par le contrôle des activités humaines. Ce qui implique d’intégrer les problématiques environnementales dans chaque métier et discipline enseignée. Nous souhaitons avant tout insuffler la conscience que la technologie peut faire de grandes choses et doit aujourd’hui réguler les travers antérieurs. Nous avons donc une forte responsabilité sociétale » expliquait Pierre Benech, alors administrateur de Grenoble INP – UGA, dans nos colonnes en 2023. Des propos qui illustrent le changement de paradigme de l’ingénieur contemporain. Excellent scientifique, technicien de pointe et créateur hors-pair, il ne conçoit la technologie qu’au service des grandes transitions : numériques bien sûr, mais aussi environnementales et sociétales. L’innovation pour l’innovation, pour lui, c’est terminé : il innove au service de l’intérêt général, au service des hommes, de la planète et de la société. Qu’on se le dise, la réindustrialisation durable est en marche et les ingénieurs de Grenoble INP font partie de ses meilleurs ambassadeurs ! On fait le point sur tous les projets qui vont en ce sens pour Grenoble INP-UGA en 2024 dans cette enquête.
SOMMAIRE
L’interview croisée de Vivien Quéma, administrateur général de Grenoble INP-UGA et de Louiliam Clot, président de l’association des alumni
Toujours plus de talents pour alimenter la transition numérique à très haut débit
Du high-level pour le low-carbone
Hybrider pour mieux répondre aux besoins de la société
Des diplômés, acteurs majeurs du changement
Les ingénieurs et managers diplômés de Grenoble INP-UGA sont bien armés pour répondre aux enjeux de la réindustrialisation durable et d’un monde régénératif. Oui, mais pourquoi ? Réponses croisées de Vivien Quéma, administrateur général de Grenoble INP-UGA et de Louiliam Clot, diplômé de Grenoble INP-Phelma, président de l’association des alumni.
Vous avez tous les deux pris vos fonctions récemment. Quels sont vos défis au sein de vos structures respectives ?
Vivien Quéma. Grenoble INP-UGA sort d’une phase de huit ans de construction de l’Université Grenoble Alpes, université de site de rang mondial, dont le statut de grand établissement a été pérennisé en novembre 2023. Notre Institut d’ingénierie et de management, qui regroupe depuis 2020 toutes les forces en ingénierie publique du site et l’expertise en management de Grenoble IAE-INP, est aujourd’hui l’un des trois établissements-composantes de l’UGA. Grenoble INP-UGA tire sa force de ses interactions étroites entre une formation de pointe et des recherches de haut niveau menées au sein des 38 laboratoires auxquels nous participons, d’une culture de l’innovation ancrée et dynamique, ainsi que de relations constantes avec le monde socio-économique. Je souhaite aujourd’hui ouvrir un nouveau chapitre de notre histoire, afin de donner corps à cet institut d’ingénierie et de management et contribuer à faire de cette intégration dans l’UGA une relation gagnant-gagnant. Mon défi est de faire en sorte que notre formation, recherche et innovation restent de tout premier plan sur le plan national et international. Je veille également à ce que les conditions de vie soient exemplaires pour nos 1 500 personnels et plus de 8 000 étudiant.es. Enfin, je souhaite que Grenoble INP – UGA profite de ses spécificités afin de se poser en précurseur sur les réponses qui peuvent être apportées face aux enjeux des transitions environnementales, numériques, sociétales et énergétiques. C’est pourquoi je me suis engagé à ce que notre établissement ait un rôle moteur, ces prochaines années, dans la transition collective vers un paradigme régénératif. Ceci à travers le développement de connaissances sur le sujet, l’expérimentation avec nos partenaires socio-économiques, l’application à nos propres modes de fonctionnement, mais aussi la contribution que nous pouvons avoir via nos étudiant.es, diplômé.es, enseignant.es-chercheurs.ses, entrepreuneurs.ses. C’est un pari ambitieux, mais nous sommes prêts à l’assumer.
Louiliam Clot. Mon premier contact avec l’association Grenoble INP Alumni s’est fait dès ma rentrée à Phelma en 2019. Je viens d’une famille de musiciens et je n’avais aucune connaissance du monde ingénieur. Or grâce à l’association, j’ai très vite compris le sens et le rôle des alumni. J’ai senti le potentiel incroyable de ce réseau plus que centenaire, et j’ai eu envie d’en faire partie. C’est pourquoi je me suis porté candidat pour être représentant de Grenoble INP Alumni au sein de Phelma puisqu’à l’époque, il y avait un·e représentant·e étudiant·e dans chaque école. Mais le Covid est passé par là et les liens entre l’association et les étudiant·es se sont distendus. Donc mon premier objectif est de renouer le lien avec les étudiant·es, et de renouveler les représentant·es de l’association au sein de chaque école. Ensuite, je souhaite démocratiser l’utilisation des outils actuels pour mieux communiquer, notamment les réseaux sociaux comme Linkedin et Instagram, et mettre nos conférences en ligne sur Youtube. Au sein de notre équipe, un chargé de marketing a été spécifiquement missionné sur cet axe.
De quelle façon travaillez-vous ensemble?
Louiliam Clot. Je suis passionné d’histoire et je trouve important de savoir tirer les leçons du passé tout en conservant ce qui marche. Le lien entre les écoles et notre association fonctionne très bien, nous allons donc capitaliser sur cette lancée. Notre secrétaire, salariée à temps plein, est en collaboration étroite et régulière avec la direction communication de Grenoble INP – UGA et hébergée dans les locaux de la Fondation. Nous avons un représentant au CA et au CEVU (Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire). Et bien entendu, un représentant·e de chaque école est invité·e à notre CA et à notre AG. Parmi les synergies, l’établissement nous transmet la liste des diplômé·es et c’est nous qui la communiquons à l’IESF (Société des Ingénieurs et Scientifiques de France). Nous sommes l’interlocuteur privilégié entre les ancien·nes étudiant·es et les étudiant·es actuellement à l’école. Le passage se fait naturellement de l’un à l’autre et nous avons tout intérêt à travailler en commun.
Vivien Quéma. Un établissement moderne est ouvert sur le monde. Être à l’écoute des attentes de la société, des entreprises, et des acteurs de terrain est primordial. En la matière, les alumni ont un rôle particulier à jouer car ils sont nos premiers ambassadeurs : ils connaissent bien nos écoles et sont en prise avec le monde professionnel, les évolutions de métiers et les nouvelles compétences à acquérir. Ils sont une source d’informations constructives pour nous aider à progresser. Notre ambition est d’être moteur dans un monde régénératif, qui ne se contente plus de limiter ses impacts négatifs sur la planète mais qui cherche à avoir un impact positif. Pour cela, nous devons modifier nos formations et encourager de nouveaux projets recherche : les alumni sont nos meilleurs alliés pour déterminer les nouvelles pistes à explorer et atteindre cette ambition.
Comment réagissent les étudiants face aux enjeux de l’industrie durable?
Louiliam Clot. La jeune génération, à laquelle j’appartiens, est sensible à l’avenir de la Planète, peut-être plus que leurs aînés. Pour autant, cela fait cinq ou six générations que les diplômé·es de Grenoble INP œuvrent pour une économie plus durable et plus respectueuse de l’environnement. Le premier nom de notre association des alumni en 1903 était « La Houille blanche », en référence à l’énergie hydro-électrique générée par les barrages autour de Grenoble. Aujourd’hui, la région est devenue la Silicon Valley Française. Former des ingénieur·es de l’industrie durable a toujours été dans l’ADN de nos écoles.
Vivien Quéma. Les étudiant.es font preuve d’une sensibilité croissante aux enjeux socio-écologiques, ils se préoccupent de l’avenir de la planète et du rôle qu’ils pourront jouer en tant qu’ingénieur et manager. Ils recherchent un métier qui aura du sens et qui correspond à leurs aspirations. En aiguisant leur esprit critique et éthique, leur créativité, et en développant leur vision systémique, nos écoles ont un rôle majeur à jouer.
Est-ce aussi une tendance que vous ressentez chez les entreprises et au sein de votre écosystème?
Vivien Quéma. Les dirigeants d’entreprises font souvent face à des injonctions contradictoires, mais ils sont de plus en plus sensibles à ces questions. On le voit dans le succès de la Convention des Entreprises pour le Climat (CEC), à laquelle nous avons participé aux côtés de plus de 170 dirigeants d’entreprises de notre territoire. Les acteurs de la CEC sont tous engagés à travers la rédaction d’une feuille de route prenant en compte la question régénérative.
Louiliam Clot. C’est vrai, les mentalités évoluent. Il y a encore quelques années par exemple, les ingénieur·es et chercheur·ses du nucléaire rasaient les murs. Depuis la guerre en Ukraine et la hausse du prix de l’énergie, la vision de la société sur cette énergie a changé. Et à Phelma, ma filière « Génie Énergétique et Nucléaire » a le vent en poupe et doit presque refuser des candidat·es.
Comment accompagnez-vous les étudiants pour qu’ils deviennent les solutionneurs des transitions de l’industrie du 21è siècle?
Louiliam Clot. C’est une question intéressante, même si ces transitions sont déjà bien engagées. Celles et ceux qui ont aujourd’hui du pouvoir sont les personnes de 40 ans, pas les étudiant·es. Les jeunes sont pris entre deux injonctions contradictoires. D’un côté, quand ils prennent la parole, comme Greta Thumberg, on leur intime le plus souvent de rester à leur place. Mais de l’autre, on leur demande aussi de trouver des idées pour sauver le Monde, prétextant que la génération précédente n’a pas réussie. À notre niveau, au sein de l’association, nous travaillons à un projet de parrainage qui permettra de mettre en relation un·e étudiant·e et un·e alumni, les décideurs de demain avec les décideurs d’aujourd’hui, afin de créer des ponts entre les générations et de les faire dialoguer ensemble.
Vivien Quéma. Nous agissons à plusieurs niveaux. Sur le plan de la gouvernance, notre action la plus emblématique est la mise en place du conseil des transitions, qui réunit étudiant.es, enseignant.es et personnels. Cette instance participative universitaire, qui enrichit les réflexions de notre conseil d’administration, est une des premières en France. Sur le plan de la formation, nous avons mis en place plusieurs dispositifs pour favoriser les parcours croisés et l’interdisciplinarité. Nous avons instauré une semaine banalisée pour tous les étudiant.es de 3e année de nos huit écoles. Baptisée Kaléidoscope, elle leur permet de s’inscrire à des modules variés proposés par l’ensemble des écoles et d’ouvrir leur esprit à des sujets sortant de leur cursus habituel. Parallèlement, nos huit écoles sont engagées dans l’évolution de leurs maquettes pédagogiques et nous sommes également en train de réfléchir à rendre les parcours plus modulaires afin que les étudiant.es soient acteurs de leur formation, en construisant brique par brique leur projet professionnel, pour profiter de la richesse de formation offerte par nos huit écoles. Enfin, Grenoble INP – UGA est un des établissements de l’enseignement supérieur qui a le plus bénéficié du financement de projets de transformation de ses enseignements, dans le cadre de l’Appel à Manifestation d’Intérêt « Compétences et métiers d’avenir » du plan d’investissement France 2030.
Des exemples de projets menés par les alumni pour répondre aux challenges sociétaux?
Louiliam Clot : Maintenant que le changement d’état civil est reconnu et la transition de genre autorisée, je souhaite agir auprès de l’IESF afin qu’il soit possible de changer son état civil dans leur fichier afin de rééditer les diplômes des ingénieur·es concerné·es. Nous même, au niveau de l’association, nous travaillons avec l’entreprise qui gère notre site internet afin de pouvoir changer les prénoms sur notre base d’alumni, car cela n’avait pas été prévu lors de la conception initiale du site. Enfin, je suis particulièrement fier de la diversité qui règne au sein de notre équipe et de notre bureau. Tant sur le plan générationnel, puisque je suis de la promo 2022 et notre trésorier de la promo 1969. Egalement en termes de genre, même si la parité absolue ne serait pas représentative du vivier des diplômé·es, du moins pour l’instant. Et enfin en termes de neurodiversité puisque je suis moi-même autiste : je tiens à montrer qu’on peut être ingénieur et autiste et que cela se passe bien, mais je veux aussi casser la fétichisation des personnes autistes qui sont parfois portées sur un piédestal.
>>>> L’actualité de Grenoble INP-UGA en 2024 est aussi marquée par les projets menés par les alumni de ses huit écoles. Découvrez le témoignage de ce diplômé de Grenoble INP-Phelma : Transformez la pression en innovation chez Air Liquide – Vous avez l’âme d’un entrepreneur ? Rejoignez le secteur des gaz industriels au sein d’un groupe pionnier en Malaisie. Rencontre avec Bertrand Leroux (Grenoble INP-Phelma 97), Directeur Général Air Liquide Malaysia et Southern Industrial Gas.
Grenoble INP-UGA en 2024 : toujours plus de talents pour alimenter la transition numérique à très haut débit
Former un million de citoyens aux métiers d’avenir d’ici 2030, dont 400 000 dans le secteur du numérique. Tel est l’objectif fixé par le gouvernement pour mener à bien la transition numérique, portée, entre autres, par l’extraordinaire expansion de l’IA. Hard skills & soft skills : les talents issus de Grenoble INP-UGA ont toutes les compétences clés pour relever ces défis numériques. On vous explique comment.
Selon une étude de PwC, l’inteligence artificielle (IA) contribuera à hauteur de 15.7 milliards de dollars à l’économie mondiale d’ici 2030 et une augmentation de 26 % du PIB est également prévue pour les économies locales grâce à l’IA. Par ailleurs, alors qu’on estime qu’une centaine de millions de personnes travailleront directement avec les technologies d’IA d’ici 2025, une étude McKinsey rappelle que le nombre moyen de capacités d’IA utilisées par les entreprises a doublé depuis 2018 (les entreprises investissant particulièrement dans l’automatisation des processus, la vision par ordinateur, la compréhension du langage naturel, les assistants virtuels et l’apprentissage en profondeur). Cette réalité n’a pas échappé à Grenoble IAE, dont le directeur considère que l’IA va représenter dans les années à venir une révolution importante pour les métiers du management, de la finance et même du marketing. « Dans ces domaines, l’IA convoque également des notions d’ordre éthique et environnemental non-négligeables » estime Philippe Protin, Directeur de Grenoble IAE.
>>>> L’actualité de Grenoble INP-UGA en 2024 est aussi marquée par les projets menés par les alumni de ses huit écoles. Découvrez le témoignage de ce diplômé de Grenoble INP-Phelma : Vesuvius Process Metrix : des jeunes talents bouillants – Contribuer à améliorer le contrôle laser des cuves sidérurgiques avec des outils à la pointe de l’innovation, c’est ce que vous propose Jérémy Bougherara (UGA 04, Grenoble INP-Phelma 07, Grenoble Ecole de Management 08), Directeur général de Vesuvius Process Metrix.
Le big data, toujours un big enjeu pour les écoles de Grenoble INP-UGA en 2024
Outre ce boom de l’IA et des IA génératives, le big data, l’IoT et le cloud restent parmi les moteurs de la transition numérique. Capteurs, objets connectés, médias sociaux, mobiles… ces innombrables sources de données alimentent en continu un big data désormais au cœur de nombreuses activités de notre société. Le besoin de donner du sens à ces données massives est devenu aujourd’hui crucial pour toutes les organisations. Or, pour que les organisations puissent créer de la valeur à partir du big data, elles doivent raffiner la masse d’informations dont elles disposent et définir des circuits pour distribuer ces informations vers les destinataires pertinents. Identifier de telles données, leur degré de fiabilité et leur pertinence est un des grands défis posés aux entreprises, et à la jeune génération d’ingénieurs. Génératrice de nouveaux business models, la dimension big data doit être intégrée dans les organisations d’un point de vue technique et business, mais également d’un point de vue éthique. Première école d’informatique de France dans de nombreux classements, Grenoble INP – Ensimag a pris ces enjeux à bras le corps et forme l’ensemble de ses étudiants à ces problématiques. Depuis peu, l’école propose également un MS intitulé Big data : analyse, management et valorisation responsable.
Cybersécurité face à cybermenace
Mais cette montée en puissance du numérique se conjugue avec une multiplication des risques engendrés et donc, des besoins en termes de cybersécurité. Pour rappel, une étude réalisée par l’Université du Maryland estime qu’une cyber attaque se produit toutes les 39 secondes et l’ANSSI chiffre à 400 % l’augmentation du nombre de cyber attaques depuis 2020. Logiquement, plusieurs écoles de Grenoble INP – UGA renforce leurs enseignements en matière de sécurité numérique, via des cours, des modules ou des spécialisations. Ainsi, Grenoble INP – Ensimag propose un master Cybersécurité au sein de sa filière Ingénierie des systèmes d’information. De son côté, Grenoble INP – Esisar propose parmi ses quatre spécialités une filière Systèmes d’Information Sécurisés (SIS) que les étudiants peuvent compléter par une expertise complémentaire en Cybersécurité des systèmes matériels et/ou logiciels.
Des JO sous haute cyber-sécurité
La forte médiatisation et l’engouement que suscitent les Jeux Olympiques en font une cible de choix pour les hackers, appâtés par le challenge, la visibilité et la manne de données en transit durant cette période exceptionnelle. L’infrastructure IT des JO représente pas moins de 200 applications, une centaine de sites web et près de 12 000 postes de travail répartis sur une centaine de sites, ce qui élève fortement le potentiel de vulnérabilités, sans compter la diversité des utilisateurs (bénévoles, équipes officielles, athlètes, accrédités, partenaires…). En 2016, à Rio, 50 millions de cyber-attaques étaient comptabilisées. Il y en a eu 450 millions à Tokyo, lors des JO de 2021. Cette année, à Paris, les experts tablaient en début d’année sur le chiffre sans appel de 3,5 milliards d’attaques (source : France 24). Une telle augmentation s’explique en partie par le fait que les Jeux Olympiques attirent la cybercriminalité dans son éventail le plus large : outre des gains financiers (faux tickets, fausses locations, fausses offres de séjour…), les cybercriminels sont également susceptibles d’agir en fonction d’intérêts géopolitiques (guerre en Ukraine, guerre Israël-Hamas…) ou en lien avec l’activisme digital. Ils ont également la possibilité d’exploiter une surface d’attaque démultipliée par l’ampleur de l’événement, avec l’embarras du choix : s’attaquer aux serveurs, injecter des ransomwares, tenter de prendre le contrôle des IoT utilisés dans le chronométrage ou dans l’interconnexion des caméras, voir même bloquer les sites officiels des JO ou encore les systèmes de billetterie et de contrôle d’accès. Hormis les épreuves olympiques elles-mêmes, ce sont bel et bien tous les éléments de l’écosystème territorial national qui doivent être rigoureusement protégés lors des JOP de Paris : systèmes de transports (routes, gares…), logements, chaînes d’approvisionnement logistique, musées, restaurants, paysage audiovisuel et sphère médiatique… Ainsi, près de 10 millions d’euros sont consacrés à la cybersécurité de Paris 2024 qui repose sur l’ANSSI, un Security Operational Center (SOC) piloté par une dizaine d’experts et des sociétés d’infogérance, qui devront, ensemble, contrer les attaques les plus sophistiquées.
>>>> L’actualité de Grenoble INP-UGA en 2024 est aussi marquée par les projets menés par les alumni de ses huit écoles. Découvrez le témoignage de cette diplômée de Grenoble INP-Ensimag : Avec Synopsys, stimulez l’innovation aujourd’hui pour enflammer l’ingéniosité de demain – Le géant américain, Synopsys, est le leader planétaire des solutions de conception et de vérification de puces complexes et de conception des processus et modèles avancés requis pour leur fabrication. Un univers hautement technologique où les jeunes ingénieurs ont tout à gagner, assure Helena Krupnova (Grenoble INP-Ensimag 99), Directrice au sein de pôle R&D Émulation et Vérification.
Grenoble INP-UGA en 2024 : du high-level pour le low-carbone
Pour former les ingénieurs et managers d’une industrie écologiquement plus responsable, Grenoble INP-UGA met les bouchées doubles. Tant sur le plan de la formation que de la gouvernance. Focus sur les formations, programmes et engagements de l’établissement pour répondre aux challenges environnementaux de l’industrie.
A l’heure actuelle, 4 % des émissions de gaz à effet de serre sont générés par le monde numérique. L’impact considérable de ce secteur sur l’environnement étant désormais reconnu, il devient crucial de sensibiliser la société dans son ensemble à ce problème afin de prendre des mesures efficaces. Rapports du GIEC, COP27… les chiffres sont là, l’urgence climatique est avérée et la prise de conscience des entreprises bien réelle. Engagées pour la sustainability, elles ont désormais besoin de managers et d’ingénieurs dotés des compétences nécessaires pour mener à bien cette mue vers la durabilité. Pour preuve, l’intitulé des stages de fins d’études qui arrivent par exemple à Grenoble INP – Génie Industriel : conception de produits environnementalement acceptables, soutenabilité des process de production, ou encore optimisation de l’énergie dans un atelier de production. Clairement, les entreprises sont à la recherche d’une nouvelle génération bien formée capable de les accompagner sur ces nouveaux enjeux. Les écoles de Grenoble INP-UGA, grâce aux nombreux partenariats qu’elles ont noués avec les industriels, ont bien conscience de cette attente et font évoluer leurs programmes pour préparer au mieux leurs étudiants. Grenoble INP – Génie industriel a ainsi ouvert récemment un master européen en fabrication industrielle durable dans le cadre de l’université européenne Unite. Grenoble INP – Pagora porte quant à elle le parcours Électronique imprimée et intégrée durable (e.PEPS) qui vise à former des spécialistes des procédés d’impression technologies liées à l’électronique imprimée avec l’utilisation de technologies de production additives s’inscrivant dans une démarche d’éco-conception et de développement durable. Ainsi, des objets et éléments 2D/3D peuvent bénéficier de nouvelles fonctionnalités ou devenir des pièces connectées sur-demande. A la rentrée 2024, Grenoble INP – Phelma, en partenariat avec l’Institut des techniques d’ingénieur de l’industrie du Dauphiné-Vivarais, proposera un nouveau cursus de formation en apprentissage sur trois ans sur les métiers de la transition énergétique et de la mise en œuvre de procédés décarbonés, avec des thématiques comme l’éco-élaboration, le recyclage de matériaux et des déchets ou les dispositifs de production, stockage et conversion de l’énergie (batteries, hydrogène, photovoltaïque).
>>>> L’actualité de Grenoble INP-UGA en 2024 est aussi marquée par les projets menés par les alumni de ses huit écoles. Découvrez le témoignage de ce diplômé de Grenoble INP-Génie Industriel : Schneider Electric illumine le monde de demain – Face aux défis climatiques et dans un monde en perpétuelle mouvance, Schneider Electric veut jouer un rôle de sauvegarde de la planète grâce à ses solutions d’électrification. Son VP Europe supply chain deployment & planet ambassador, Sébastien Foison (Grenoble INP-Génie Industriel 97), détaille comment il est possible d’être impactant tout en restant fidèle à ses valeurs. Découvrez aussi son interview en vidéo.
Infuser l’écologie à tous les niveaux : un enjeu crucial pour Grenoble INP-UGA en 2024
A Grenoble INP – Ense3, c’est un MS Transitions énergétique et environnementale des territoires qui a vu le jour, en partenariat avec l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble. En outre, l’école a mis en place un Comité opérationnel qui réunit un échantillon de tous les acteurs de l’école pour travailler ensemble sur le numérique durable, proposer un plan d’action et en assurer le suivi sur plusieurs années. Au sein de Polytech Grenoble, l’idée est que le développement durable infuse progressivement au sein de chaque enseignement, général ou technique, afin que les cours se transforment progressivement, soit dans leur contenu, soit dans leurs objectifs, soit les deux. « L’échange d’idées et de bonnes pratiques entre collègues permet une émulation collective décomplexée : nous demandons à chaque enseignant de taguer ses cours (de une à quatre feuilles) pour afficher la coloration développement durable de ses cours (du niveau sensibilisation à expertise). A partir de là, afin d’avoir une vision globale et claire de la coloration de notre offre de formations, nous avons établi une cartographie de nos enseignements à l’occasion de notre changement d’outil informatique, en y incluant les objectifs de développement durable de l’ONU » explique Olivier Hugon, enseignant et chargé de mission Développement durable et Responsabilité sociétale.
Des parcours co-construits avec les entreprises
Grenoble INP – Ensimag n’est pas en reste puisque sa nouvelle offre de formation sous forme de parcours à la carte prévoit notamment un parcours Numérique et société, qui n’apparaissait pas dans les trois filières historiques de l’école et abordera le sujet des impacts socio-environnementaux du numérique. « Nous avons fait évoluer nos modules de formation avec les enseignants-chercheurs, en co-construction avec nos entreprises partenaires, qui sont présentes au sein de notre Conseil d’école. Elles travaillent avec nous sur leurs attentes quant au contenu de ces nouveaux modules. Nous sommes ainsi sûrs de viser juste » estime Florence Maraninchi, directrice adjointe Développement durable et Responsabilité sociétale de Grenoble INP – Ensimag. Et d’ajouter : « les entreprises s’interrogent sur l’impact environnemental du numérique mais aussi sur l’impact du changement climatique sur le numérique. Aujourd’hui, on continue de construire partout de nouveaux datacenters : comment pourraient-ils résister par exemple à une réduction de la production d’énergie ? Ce modèle peut-il encore fonctionner ? Autant de questions sur lesquelles les entreprises attendent beaucoup de la jeune génération pour les aider à trouver les réponses et le juste milieu soutenable. »
Huit projets lauréats pour le verdissement de l’industrie au sein de la communauté Grenoble INP-UGA en 2024
Lancé en décembre 2021, l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) Compétences et métiers d’avenir (CMA) a pour objectif « d’accélérer l’adaptation de formations aux besoins et compétences des nouvelles filières et des métiers d’avenir ». Il vise ainsi à identifier les projets de formation en phase avec les priorités stratégiques nationales de France 2030 (hydrogène vert et énergies renouvelables, décarbonation de l’industrie, alimentation et agriculture, santé, technologies numériques, intelligence artificielle …). Grenoble INP – UGA pilote trois projets AMI-CMA (sur le verdissement de des technologies de l’information, l’intelligence artificielle et l’hydrogène) et est partenaire majeur de cinq autres projets.
La mixité fructueuse du Conseil des transitions
Une autre façon pour Grenoble INP-UGA de porter ses convictions environnementales est la mise en place de son nouveau Conseil des transitions. Composé d’enseignants, d’étudiants et de personnels tirés au sort, toutes les sensibilités y sont représentées et participent à l’élaboration des décisions. Ce conseil a un rôle d’étude, de proposition et d’animation dans tous les domaines des transitions et pour toutes les activités de l’établissement (bâtiments, usages, achats, vie étudiante etc.). « C’est la première fois que dans un contexte universitaire des enseignants, des chercheurs, des étudiants et des personnels administratifs discutent tous ensemble de ces sujets. Une première que nous espérons tous constructive » se félicite Florence Maraninchi, directrice adjointe DDRS de Grenoble INP – Ensimag.
>>>> L’actualité de Grenoble INP-UGA en 2024 est aussi marquée par les projets menés par les alumni de ses huit écoles. Découvrez le témoignage de ce diplômé de Grenoble INP-Génie Industriel : Participez à la révolution industrielle 4.0 en rejoignant SNCF Voyageurs – Avec son programme Usine du Futur, dirigé par Paul Fabre (Grenoble INP–UGA 11), SNCF Voyageurs s’inscrit dans une dynamique de modernisation de son outil industriel. Son ambition ? Gagner en productivité et innover pour participer à la mobilité durable.
Partenaire de la convention des entreprises pour le climat
La première édition de la CEC (Convention des Entreprises pour le Climat) a réuni 150 dirigeantes et dirigeants, des experts indépendants et des participants du monde étudiant, avec pour mission d’accélérer les stratégies bas-carbone et de reconnexion au vivant de chacune des entreprises ou écoles participantes et de formuler des propositions concrètes, ambitieuses et exigeantes, en faveur de la transition d’une économie extractive vers une économie régénérative avant 2030. Grenoble INP-UGA y a participé à titre d’établissement, mettant à contribution ses huit écoles pour alimenter sa feuille de route. Et ce n’est pas fini ! « On peut se féliciter que le mouvement soit en marche mais le passage à l’action est parfois difficile car la rentabilité reste le moteur principal des entreprises, ce qui ne rime pas toujours avec durabilité. Heureusement, les réglementations peuvent aider à institutionnaliser la prise en compte de critères durables dans les stratégies et les process » estime Céline Darie, Directrice de Polytech Grenoble.
Grenoble INP-UGA en 2024 : ses écoles hybrident plus que jamais pour mieux répondre aux besoins de la société
Parce qu’il n’y aura ni transition numérique ni transition écologique sans transition sociale et sociétale, Grenoble INP-UGA profite de sa posture d’institut de technologie et de management pour pousser l’hybridation nécessaire à l’acceptation et à l’accomplissement de ces grandes transitions. On fait le point sur toutes les initiatives de Grenoble INP-UGA qui répondent aux enjeux sociaux et sociétaux de l’industrie responsable de demain.
L’établissement entend ainsi mixer les talents pour penser le monde de demain face aux transitions. Parmi les exemples emblématiques de cette dynamique, Grenoble INP – UGA a reconduit le dispositif Kaléidoscope en février 2024. Une semaine où se mélangent les étudiants de ses huit écoles d’ingénieurs et de management pour des enseignements et projets en commun autour d’une dizaine de thématiques (éthique, transition, créativité, FabLabs, interculturalité, international, parcours recherche…).
Des chaires en lien avec les enjeux sociétaux…
Parallèlement, fort de ses liens puissants avec les entreprises, Grenoble INP-UGA entend agir sur l’essence même de leur activité, en répondant précisément à leurs attentes. La chaire Cellulose Valley en est un bon exemple. Cette chaire d’excellence portée par la Fondation Grenoble INP regroupe en effet des industriels de tous horizons (luxe, agro-alimentaire, retail…) désireux de changer le packaging de leurs produits pour des matériaux 100 % recyclables et biosourcés. Un accès direct à l’innovation et un lien étroit entre formation et besoins industriels. Sur la même idée, Grenoble INP – Ense³ a créé cette année le Club des partenaires, composé d’entreprises et d’établissements publics soucieux de mieux comprendre les attentes des étudiants qu’ils s’apprêtent à recruter, notamment via des temps d’échanges et de co-construction très appréciés. « Toutes nos conventions de partenariats intègrent des engagements réciproques sur le volet du développement durable et de la responsabilité sociétale, avec un accent mis selon les entreprises sur la diversité sociale, le handicap ou l’impact carbone. Cette trajectoire sur laquelle nous nous engageons depuis plusieurs années avec nos partenaires nous permet de former des ingénieurs capables d’accompagner le changement des organisations sur le sujet du développement durable tout en apportant des compétences techniques importantes pour innover » explique Delphine Riu, Directrice de Grenoble INP – Ense³.
… mais aussi des cours dans toutes les écoles de Grenoble INP-UGA en 2024
Dès leur entrée dans une des huit écoles de Grenoble INP – UGA, les étudiants sont intégrés à un parcours de formation comprenant plusieurs cours liés à la responsabilité sociétale de l’ingénieur et du manager. « Nous les formons notamment sur les problématiques de risque au travail et de santé au travail, car ils y sont très sensibles et directement concernés s’ils travaillent au sein d’une usine de production » rappelle ainsi Frédéric Noël, Directeur de Grenoble INP – Génie Industriel. De son côté, Grenoble IAE oriente progressivement l’ensemble de ses cours sur l’angle des transitions et de la RSE. L’école vient notamment de mettre en place un master spécialisé en innovation responsable. Le programme adopte une approche pluridisciplinaire incluant des sciences de gestion et des sciences humaines et sociales. Signe fort, la plus ancienne chaire de recherche de l’école s’intitule Capital humain et innovation : plusieurs entreprises y contribuent et ont dispensé des masterclasses pour certains programmes de formation.
>>>> L’actualité de Grenoble INP-UGA en 2024 est aussi marquée par les projets menés par les alumni de ses huit écoles. Découvrez le témoignage de ce diplômé de Grenoble INP-Ense3 : Prenez le lead des projets d’avenir chez Eiffage Énergie Systèmes – Laissez tomber le cliché de l’expert technique rivé sur son PowerPoint ! Chez Eiffage Énergie Systèmes, les ingénieurs s’engagent sur le terrain pour construire des infrastructures d’envergure en France et à l’international. Rejoignez les équipes de Fabrice Duet (Grenoble INP-Ense3 08) Directeur Adjoint Ventilation des Espaces Souterrains et relevez des challenges inspirants.
Le défi de la parité dans l’industrie
A l’instar de nombreuses écoles de Grenoble INP-UGA, l’Ensimag s’est dotée d’une équipe Respect et égalité afin de promouvoir le respect et la diversité au sein du milieu professionnel du numérique. « Nous avons clairement un problème de parité femme-homme dans le numérique, que ce soit dans les entreprises, dans les labos de recherche et dans les écoles. Le numérique reste un milieu très masculin. Nous devons agir à notre niveau, dans la formation de nos étudiants en amont, afin de réduire les comportements de sexisme ou de harcèlement ensuite en entreprise » estime Emmanuel Maître, Directeur de l’Ensimag. Pour cela, l’école multiplie les initiatives : exposition dans le hall d’accueil sur les remarques sexistes à bannir, mise en avant des portraits de femmes ingénieures de l’expo La Science taille XX elles en partenariat avec le CNRS, accueil de lycéennes sur le campus durant une journée et une pièce de théâtre comme forme de transmission originale par les pairs… Mieux loti, avec 26 % de jeunes femmes parmi ses effectifs, Grenoble INP – Ense³ organise depuis cette année une journée collégienne pour les filles de Troisième issues des collèges ruraux et des quartiers défavorisés de la région grenobloise. En les accueillant une journée lors d’un atelier animé par des étudiantes et des ingénieures, l’objectif est de modifier leur image du métier d’ingénieur et de leur montrer qu’elles y ont toute leur place. Une activité d’encordage qui a prouvé son efficacité. Quant à Grenoble INP – Pagora, qui affiche 45 % de filles parmi ses effectifs, la directrice Evelyne Mauret met l’accent sur la sensibilisation aux risques de violences sexistes et sexuelles (VSS) à travers un module fourni par Grenoble INP – UGA, obligatoire dès la 1è année pour informer tous les élèves sur ce sujet. En parallèle, des référents VSS ont été nommés au sein de l’école.
Un groupe de travail Equité
De son côté, Grenoble INP – Phelma a nommé un chargé de mission Egalité et deux étudiantes relais-égalité qui ont pour mission de sensibiliser les étudiantes aux enjeux sociétaux des inégalités (de genre, liées au handicap ou à la discrimination). Ses actions sont pilotées au niveau de Grenoble INP-UGA tout en bénéficiant d’actions locales propres. Le groupe de travail est actuellement constitué d’une représentante Étu’Deuil, d’une personne du service d’accompagnement, de la référente handicap de l’école, des deux étudiantes relais égalité et du chargé de mission égalité. « Nos conférences de rentrée sont des moments importants dans la vie de l’école : très animées, sous forme de spectacle et d’interventions par des acteurs extérieurs, elles portent sur l’égalité Homme/Femme et les VSS en 1è année, sur le développement durable en 2è année et sur l’inclusion et l’Economie Sociale et Solidaire en 3è année. Nous nous appuyons aussi beaucoup sur les associations étudiantes, qui ont un fort pouvoir d’impact. La parole des pairs sur les sujets de développement durable et/ou de RSE a toujours plus de poids sur les élèves. Nous accompagnons donc les associations lorsqu’elles veulent organiser des conférences ou des temps d’échanges sur les enjeux de transition socio-écologique » explique Aurélien Kuhn, chargé de mission DDRS au sein de Grenoble INP – Phelma.