Le DAF, un arbitre objectif de la transformation

Personnage de premier plan, le DAF a un champ d’intervention aussi large que stratégique. Garant de la politique financière de l’entreprise, c’est un acteur moteur de performance qui tend à voir son influence de plus en plus étendue. Portrait de cet expert en pleine montée en puissance.

Un expert créateur de valeur
Analyser, gérer et prévoir : telles sont les missions principales du DAF. Avec ses équipes, il prépare les budgets, suit leur exécution, coordonne la gestion de la trésorerie, de la dette et des analyses financières et fiscales. Il gère également les sources de capitaux et leur emploi afin d’assurer la meilleure rentabilité et maîtriser les risques. Il s’illustre ainsi comme un moteur et ce plus particulièrement en temps de crise. C’est pourquoi sa fonction monte naturellement en puissance. Au-delà de la publication des comptes et de la gestion des processus financiers, il se concentre en effet sur un objectif plus large et plus complexe : la création de valeur. Preuve de ce changement de catégorie : aux USA, la terminologie de Chief Finance Officer laisse de plus en plus place à celle de Chief Value Officer.

 

Du business partner au business maker
Très impliqué dans la transformation de l’entreprise, le DAF se mue ainsi peu à peu en business maker. Conscient que diriger c’est transformer, entreprendre et donc décider, il fait fructifier sa position résolument transverse pour transformer les évolutions en opportunités de progrès. Alors que dans les années 90, il était responsable des grands projets et process, et que dans les années 2000 ses objectifs étaient compétitivité et réduction des coûts, il gère aujourd’hui des projets 100 % connectés aux opérations et traite de sujets axés sur les évolutions des business models. Autrefois focalisé sur des projets relevant de son cœur de métier, il s’investit aujourd’hui dans les projets métiers de l’entreprise. Toujours supporter, il devient aussi un initiateur qui identifie les projets avec la DG, et un leader qui les qualifie et les impulse : c’est un arbitre objectif des projets de transformation.

 

Comment renforcer son rôle ?
Doté d’une posture encore très technique, le DAF doit faire évoluer sa fonction par la mise en œuvre de qualités managériales, de communication, de conviction et de pédagogie, d’une capacité à fédérer les énergies et à faire travailler des équipes pluri-compétentes dans une logique projet. Chef d’orchestre, il doit se rapprocher des opérations et du commercial, savoir prioriser et hiérarchiser les bons projets aux bons moments. Toujours garant du socle financier de l’entreprise, il glisse peu à peu vers la Direction Générale. Est-ce à dire qu’un Directeur Général sommeille dans tout bon DAF ?

 

Les maitres-mots du DAF
Anticipation, négociation, conviction, décision, adaptation et relation.

 

Posséder une vraie Direction Financière : un nouvel enjeu des PME
Parce que la Direction Financière a pour vocation d’optimiser la rentabilité sans mettre en danger l’entreprise, les grandes sociétés ne peuvent pas s’en passer. Mais les PME devraient aussi pouvoir en bénéficier plus systématiquement afin de concilier au mieux excellence métier, performance de gestion et optimisation des flux financiers. Participant aux décisions avec les directions opérationnelles, le DAF d’une PME est un interlocuteur privilégié qui permet d’améliorer la performance de l’entreprise. Mais un des freins les plus importants à l’émergence d’une Direction Financière dans une PME reste son coût important. Pour y pallier on constate l’émergence de cabinets de direction financière externalisée à temps partagé à destination des plus petites structures. Une piste à suivre pour les jeunes diplômés.

 

CW.