Le défi de l’intégration : l’exemple de la rentrée 2024 à l’estp

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3 millions d’étudiants arrivent chaque année dans l’enseignement supérieur. Le défi de leur intégration et leur cohésion est crucial pour les établissements qui innovent tous pour réussir cette période déterminante pour leurs futurs étudiants. Nous avons suivi pendant une journée les coulisses de la rentrée à l’estp. Au programme : réalisation d’une vidéo, construction d’un pont en bambou et conception de la ville du futur !

Intégration : le maitre-mot pour les grandes écoles en cette rentrée 2024. Et l’estp ne déroge évidemment pas à la règle.  Cette année, l’école d’ingénieurs a complètement repensé son approche avec l’aide de l’association COSI, qui rassemble étudiants et personnels administratifs. Ainsi, les 700 nouveaux étudiants issus de ses différents campus se sont retrouvés à Cachan du 9 au 12 septembre pour une semaine à la fois ludique et studieuse et même académique… car des crédits ECTS sont à la clé.  

La transition écologique au cœur de cette rentrée 2024 à l’estp 

Une semaine indispensable, selon Anne Vincenti-Perina, adjointe au directeur de la communication. « Ce sont de grosses promotions et nous voulions qu’un début de cohésion se crée autour du travail d’équipe. Hier, ils ont commencé avec un escape game, suivi par les activités du jour avec un atelier vidéo puis un team-building en équipes où les étudiants de tous les campus sont mélangés. » Au programme de cette deuxième matinée commune : la réalisation d’une vidéo où chaque groupe doit répondre à la question Et vous, vous faites quoi pour la transition écologique ? Répartis en dix univers thématiques (bien s’habiller, à table, en voyage, etc.), les étudiants ont rapidement trouvé l’inspiration pour créer la meilleure vidéo possible. « Nous avons deux contraintes pour réaliser notre vidéo : respecter noter thème (à l’université) et y inclure une peluche. Et nous allons les exploiter à fond ! La peluche va introduire la vidéo avant d’être mise en scène dans différentes situations autour du recyclage, de l’innovation… tout cela sur un ton humoristique » confie un étudiant. Même si la plupart des élèves n’avaient jamais réalisé de vidéo auparavant, tout le monde s’est pris au jeu. « J’ai déjà fait un peu de montage pour les réseaux sociaux, mais c’est encore assez nouveau pour moi. Nous n’avons pas beaucoup de temps et de matériel, mais nous allons faire avec les moyens du bord. L’essentiel c’est que ce type d’exercice renforce la cohésion et permet à chacun de mieux se connaître. On espère maintenant qu’on sera dans la même classe » ajoute un autre groupe avec le sourire.

Silence ! Ca tourne

Des étudiants pour les accompagner

Une bonne ambiance qui n’empêche pas certains d’être encore un peu perdus. Mais ils peuvent compter sur l’aide d’étudiants plus expérimentés, comme Capucine, en 2e année de Civil Engineering et présidente de l’association EOLE. « C’est important pour moi d’être présente. Non seulement pour représenter l’association, qui n’est pas forcément la plus visible du campus, mais aussi parce que c’est un sujet qui me tient à cœur. Les nouveaux élèves sont assez autonomes et créatifs, mais nous sommes là pour leur donner des idées plus précises tout au long de l’atelier de création vidéo ».

Une aide précieuse puisque tous les groupes ont réussi à finaliser leur projet dans le temps imparti, marquant ainsi la réalisation de leur premier travail de groupe avec leurs nouveaux camarades. « Le plus difficile, c’est de mettre en place la vidéo et d’écrire le script. Mais à travers ces activités, on apprend à se connaître et on se force à discuter, ce qui permet de mieux se découvrir » confie une étudiante. Alors que la pause déjeuner approche et que les food trucks arrivent sur le campus, le jury se retire pour sélectionner la vidéo gagnante dans chaque univers thématique, en se basant uniquement sur la qualité du message. « Nous allons surtout juger de la pertinence, de l’intérêt du message et de la créativité » précise le jury. Après un visionnage en amphithéâtre, accompagné d’un mot de l’entreprise parrainant la promotion, l’heure de la deuxième activité est déjà arrivée.

Visionnage des vidéos vainqueurs

2 questions à Romain Mège, directeur de l’enseignement et de la recherche à l’estp

Comment avez-vous préparé cette semaine d’intégration ?
Le COSI est une association gérée conjointement par des étudiants et des personnels administratifs. Elle coordonne et prépare cette semaine d’intégration qui a aussi une valeur académique puisqu’elle permet de valider des crédits ECTS. Nous avons également voulu structurer la semaine en plusieurs moments clés : le thème général porte sur les transitions au sens large, avec des journées dédiées aux transitions environnementales ou sociétales, sans proposer une simple Fresque du climat, que tout le monde connaît déjà.

Ses principaux objectifs ?
Il s’agit d’abord de permettre aux nouveaux étudiants de se connaître, de créer de la cohésion entre eux et au sein des campus. Ils se découvrent au fil des activités et peuvent rencontrer l’Administration dans un cadre plus informel lors d’une soirée ouverte à tous le dernier jour. À plus long terme, l’idée est d’accompagner le jeune étudiant qui sort de deux ans de classes prépa et découvre le monde, jusqu’à ce qu’il devienne un futur jeune professionnel et peut-être même, un futur collègue. Nous avons également fait évoluer nos cours pour les aligner sur les évolutions du monde professionnel dans notre secteur et nous essayons d’anticiper les mouvements à venir. Je leur dis d’ailleurs qu’ils ne reconnaîtront probablement plus l’école dans trois ans !

La construction d’un pont en bambou, le rituel de la rentrée 2024 à l’estp

Cap sur l’immersion pour l’après-midi. Les étudiants sont répartis en deux équipes : d’un côté, ceux qui imaginent la ville du futur et, de l’autre, ceux qui doivent construire un pont en bambou. Un classique des rentrées à l’estp, un moment de cohésion où les futurs ingénieurs sont confrontés à des conditions proches de celles qu’ils vivront dans leur vie professionnelle. Répartis en 40 petits groupes, chaque équipe construit une section du pont qui, à la fin de l’exercice, devra supporter le passage d’une voiture téléguidée. Maxime, un des animateurs, explique : « l’objectif est de leur faire construire une partie du pont avec très peu de matériaux : des bambous de différentes tailles, un peu de carton et de la ficelle. Ils doivent faire appel à leur inventivité pour suivre un plan et réaliser un pont fonctionnel. C’est la première fois qu’ils font cet exercice, mais nous le pratiquons depuis plusieurs années, et il plaît toujours. Le plus difficile réside souvent dans la communication et la cohésion du groupe : si un groupe échoue, tout le monde échoue ! » Chacun s’applique donc avec sérieux dans des groupes qui se prennent rapidement au jeu. « On réalise une descente en ligne droite et pour l’instant, tout se passe bien. C’est la première fois que l’on fait ce genre d’exercice. On a d’abord réfléchi à comment stabiliser le pont, puis on s’est lancés. C’est aussi la première fois que nous travaillons ensemble, puisque nous n’étions pas dans les mêmes groupes pour les autres activités. On est confiants pour la fin du défi » explique un des groupes. « On fait également une ligne droite et tout se passe bien. Le plus difficile est de se mettre d’accord sur la méthode », renchérit un autre groupe. Après deux heures d’efforts, le pont est finalement assemblé, la voiture réussit à passer le test sans encombre : le pont est solide, tout comme l’esprit de groupe qui s’est formé durant cette activité.

Le pont en bambou des étudiants de l’estp

La ville du future pour les étudiants d’aujourd’hui

Dans l’autre salle, le reste de la promo imagine la ville du futur, quartier par quartier. Un exercice faisant appel à la créativité mais aussi à la coordination, car chaque groupe doit se synchroniser avec ceux de sa zone pour créer un ensemble cohérent. « On organise un quartier qui va s’imbriquer dans une ville. Nous travaillons sur la thématique business et commerce. Nous avons décidé d’inclure un fleuve pour apporter de la fraîcheur et nous construirons de grands bâtiments entourés de verdure, en cohérence avec les autres » explique un groupe, un plan à la main et de la pâte à modeler dans l’autre pour dessiner les contours de la ville. Chaque groupe a désigné un architecte et des réunions régulières sont organisées pour travailler en concertation… et avec une imagination débordante ! « Nous avons intégré une plage, un lac, un beach-club et un hôtel dans notre zone dédiée au logement étudiant » explique sereinement un autre groupe. Deux heures de réflexion, de pâte à modeler et de papier crépon plus tard, la ville du futur prend forme et fait envie. Rendez-vous dans quelques années pour la découvrir en vrai ?

La ville du futur
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