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Le digital au coeur de l’enseignement de CentraleSupélec

Parce que le digital est devenu le sang même qui irrigue nos sociétés, qui les transforme au quotidien et nourrit les plus belles avancées de l’odyssée humaine, CentraleSupélec l’a mis au cœur même de son enseignement. Comme par hasard, c’est dans ce secteur des nouvelles technologies que la majorité des étudiants, tous désormais digital natives, formulent spontanément le vœu de s’investir pour la vie. Et combien l’actualité semble leur donner raison ! Petit tour d’horizon d’une passion partagée…

 

« Nous venons de vivre en deux mois de confinement une accélération numérique fulgurante. Le numérique a fait la démonstration de tout son potentiel de résilience et de croissance, déclarait cet été Godefroy de Bentzmann, président du Syntec Numérique. Le numérique n’est pas un secteur d’activité comme les autres : c’est une cheville ouvrière qui permet d’accélérer l’innovation dans toutes les industries. Il faut intégrer le numérique dans tous les plans de relance sectoriels pour créer de l’emploi et gagner en compétitivité. L’occasion est historique et elle ne se représentera pas deux fois ».

« Effet Big Bang », « Maxi Booster », « accélérateur numérique »… les titres les plus dithyrambiques fleurissent depuis cet été pour illustrer l’impact qu’aura eu la crise de la Covid sur le secteur du digital. Certes, tous les violons ne s’accordent pas et certains marchés particuliers, comme celui de l’édition de logiciels, prévoit un recul de 3 à 4 % pour l’année 2020. Celui des services informatiques une baisse du CA de 6 % et 10 %  pour les sociétés de conseil en technologie directement dépendantes d’industries comme l’aéronautique et l’automobile lourdement impactées par la crise. Un « trou d’air » qui ne devrait cependant pas perdurer très longtemps et n’affecte pas toutes les branches de l’arbre numérique. Tant s’en faut, puisque la data, le développement web et les offres cloud, parmi bien d’autres activités (voir l’encadré « Bottes de 7 lieues »), connaissent un développement accru par l’actuelle accélération de la transformation numérique des entreprises. 97 % des dirigeants du monde estimant d’expérience que la pandémie a considérablement précipité celle-ci.

Changement de société

Mais il n’y a bien sûr pas que la vie des entreprises qui se soit trouvée impactée par la crise. Nos vies quotidiennes l’ont également été, profondément. Au point que la période inédite que nous traversons déborde de beaucoup la simple crise sanitaire, semblant remettre en question notre modèle sociétal, économique et surtout comportemental. Que demain, plus rien ne soit pareil ou qu’au contraire tout recommence comme avant, la  distanciation sociale que nous traversons va durablement imprégner nos modes de vie et continuer de stimuler le secteur digital pour lequel, c’est acquis, cette tourmente mondiale constituera un moment définitivement « Historique ». Ce, d’autant qu’il n’aura échappé à personne que la maitrise des technologies et la capacité à s’en servir donnait un avantage réel dans cette crise. Et qui peut assurer qu’elle sera la dernière ?

Outre « l’effet bottes de sept lieues » produit sur la digitalisation des entreprises (et des gouvernements !), plusieurs secteurs d’activité sont en ce moment même révolutionnés par le couple Covid/digital, le second élément arrivant toujours en réponse aux problèmes posés par le premier dans notre « vie courante ». A commencer par l’incontournable problématique de la distanciation sociale. D’où, logiquement, en premier chef, l’essor considérable de la télémédecine. L’assistance maladie ayant mesuré durant le confinement un saut des téléconsultations de 40 000 par mois à plus de 600 000. Certes, la pratique des téléconsultations a depuis régressé, mais bien moins qu’on ne l’avait prévu, s’inscrivant pour longtemps dans nos habitudes. Côté télétravail, d’évidence, un blocage psychologique a été dépassé, la plupart des études montrant que l’expérience a été largement appréciée, tant par les employés que par leurs employeurs, même s’il est trop tôt encore pour tirer des conclusions plus poussées.

Le virtuel s’installe

La crise ayant mis en évidence le besoin de fournir des solutions à distance faciles d’utilisation pour continuer à vivre et travailler, l’e-commerce en a bien sûr profité. Il pèse aujourd’hui plus de 100 milliards € et touche deux Français sur trois (40 millions), lesquels disposent pour leurs achats de plus de 200 000 sites (2 milliards de transactions prévues en 2020 pour 1,7 en 2019). La nouveauté venant de l’implication (obligée) des détaillants et producteurs dans le numérique : e-mailing, réseaux sociaux, site web ou encore présence sur les plateformes de commerce de proximité nouvellement créées se multiplient depuis quelques mois.

Et que dire des évènements virtuels qui, de passagers, sont en train de devenir un phénomène permanent ? Que l’on parle ici encore de vie professionnelle ou de vie privée : webinars, conférences et cours en ligne, live streaming… l’offre se multiplie chaque jour : cours d’art sur Zoom, yoga en live sur YouTube, beauty marathon sur Instagram… Même les concerts et festivals s’y mettent, à commencer par le bien-nommé festival Je reste à la Maison. A l’exemple des associations de CentraleSupélec qui font tout pour adapter leurs évènements plutôt que de les reporter ou les annuler, les plus grands organisateurs décident de virtualiser. Ainsi de la Shanghai Fashion Week qui, en plein confinement, est parvenu à attitrer 150 marques et plus de 2,5 millions d’internautes sur ses live. Evènements virtuels comme évènements hybrides (comme avait envisagé de l’être le Forum de CentraleSupélec avant d’opter pour le tout virtuel) vont donc croître et se multiplier. Une seule chose étant sûre en définitive, quel que soit l’activité des entreprises – comme des particuliers – le besoin en outils comme en services numériques a explosé et n’est pas prêt d’inverser la vapeur.

L’appel du digital

En 2019, pour la neuvième année consécutive, les entreprises du digital étaient en croissance, créaient de l’emploi et s’imposaient comme les acteurs clés de l’économie française et mondiale. La croissance des sociétés SMACS en particulier (Social, Mobilité, Analytics, Cloud, Sécurité) qui fut de 15,7 % en France en 2019 devrait se poursuivre cette année. Et le secteur est loin d’être occupé uniquement par les « grandes entreprises ». Dans le secteur du numérique bien plus que dans les autres d’ailleurs, les « géants » ont perdu des points dans le cœur des jeunes diplômés où les startups (voir encadré pépites) commencent à occuper une place de choix. N’oublions pas que le secteur des nouvelles technologies est considéré comme le plus attractif (41 %) par l’ensemble des étudiants et des jeunes diplômés et qu’il séduit aussi bien les profils ingénieurs qu’universitaires.

 

A juste titre d’ailleurs. « La dynamique French Tech est en train de devenir l’un des principaux moteurs de la création d’emplois en France avec plus de 25 000 emplois nets qui seront créés en 2020 par nos startups. C’est un enjeu en termes de souveraineté, car notre économie a besoin de leaders mondiaux pour participer à la définition des standards de l’économie internationale et préserver notre modèle social » déclarait Cédric O, le secrétaire d’Etat en charge du numérique juste avant la crise. Des chiffres qui seront sans doute à revoir… à la hausse !

 

Mille raisons expliquent l’attrait des jeunes diplômés pour ce secteur innovant, aussi passionné que passionnant, au sein duquel le mouvement perpétuel et le « toujours nouveau » sont une réalité vécue. Mais une seule suffit en définitive : le digital EST la vie des digital natives, depuis toujours. Une dimension que mettent en avant nombre d’alumni invités à s’exprimer sur ce qui leur plaît autant dans leur job : « Le numérique est en train de révolutionner nos vies et nous nous trouvons, nous, à la source même des révolutions qui transforment notre quotidienne ».

 

A bonne école…

Mais le secteur possède également une ou deux spécificités qui intéresseront certainement les jeunes ingénieurs. « Dans nombre d’entreprises du numérique, témoigne

Vincent Julliand, jeune Program Manager chez Idémia, leader mondial de l’identité augmenté, on n’est pas obligé de choisir – là, tout de suite ! – entre le management et la technique. Un lourd dilemme pour nombre de diplômés des écoles d’ingés. On peut faire les deux ». Enfin, comme l’explique Frédéric Rei, Senior director chez Michael Page « Par rapport à d’autres branches, les IT sont un secteur où le diplôme et l’école demeurent très importants ». Alors, quand on sort de CentraleSupélec…

 

Et bien on est armé  jusqu’aux dents pour se lancer à l’abordage de cet univers de défis incessants ! « Notre société repose sur l’information tout comme l’empire romain reposait sur la maîtrise de l’eau, explique Jocelyn Fiorina, enseignant Télécoms et vice-Dean International Affairs and Partnerships. Le digital, c’est la science de l’info : sa qualification, son traitement, son transport. La fusion des deux écoles dans sa complémentarité d’approches a donné naissance à un acteur majeur du domaine, 1er Européen sur le digital, second sur les télécoms. A CentraleSupélec, le digital est à la fois objet d’enseignement et outil déployé dans tous les autres domaines : le vivant, l’énergie, la construction, etc. Plus important encore, notre nouveau cursus de 3 ans a été conçu, à la fois pour délivrer le sens de tout ceci, mais aussi, pour être en prise avec la réalité du monde, notamment le monde du travail, le marché ».

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Tous ensemble !

Pour parvenir à cet enseignement d’excellence, au moment de le réinventer de toutes pièces, l’école a conduit une large étude auprès des entreprises avec plus de 50 entretiens de décideurs et une enquête à laquelle 800 alumni ont participé. « Nous avons ancré le digital au cœur de tous les métiers d’ingénieur, explique Valérie Ferreboeuf qui a supervisé ce grand chantier. Du plus conceptuel au plus pratique (algorithmique et programmation, traitement des données, utilisation des outils numériques,…). Ainsi, dès, la première année, un module familiarise les étudiants avec les data sciences appliquées à un grand domaine d’ingénierie : énergie-climat, nono-sciences ou biotechnologies par exemple. A terme, autour des fondamentaux scientifiques (mathématiques, informatique, télécommunication), l’étudiant acquiert trois grands types de compétences liées au numériques : compréhension des nouveaux modèles d’entreprise, maîtrise des outils du numérique dans les métiers d’ingénieur (méthodes agiles) et bien sûr : compétences d’ingénierie appliquées à la data ».

 

2021 verra sortir les premiers diplômés de ce nouveau cursus, tout auréolés de la reconnaissance internationale conférée par leur nouveau cadre de Paris-Saclay. « L’assurance de délivrer un enseignement toujours situé à la pointe est garantie par le contact permanent avec la recherche, nos contacts internationaux et notre lien puissant avec le monde des entreprises (140 sont partenaires), poursuit Jocelyn Fiorino, aussi passionné que ses étudiants. Car nous aussi, le numérique nous challenge ! Notre IoT Open Lab (Internet des objets) dans lequel sont impliqués divers industriels, voit les projets des étudiants devenir startup et les emmener jusqu’au CES de Las Vegas. Ils sont tout simplement en train d’inventer l’internet de demain et nous, nous sommes le terreau qui les nourrit ».

On l’aura compris : dès le départ, les futurs ingénieurs CS sont en contact avec les entreprises, elles-mêmes partie-prenantes de l’enseignement donné de sa conception à sa délivrance. Ce qui aide beaucoup les étudiants à se projeter dans le futur. Ainsi, en troisième année, c’est en toute connaissance de cause qu’un quart d’entre eux se dirigent vers une spécialité en lien étroit avec le numérique.

 

Do It Yourself !

« Pour nous, la révolution numérique n’est pas seulement un changement de paradigme technologique, il s’agit aussi de donner plus de pouvoir aux talents individuels et de faciliter la connaissance participative » peut-on lire au fronton numérique du site de l’école.

Ainsi, chaque automne, peut-on voir les étudiants de première année répartis par petits groupes dans les espaces ouverts du campus où ils programmant ensemble une application de leur choix. Car, challengée par le numérique donc, l’école a répondu présente et créé, entre autres, une chaire dédiée à l’innovation digitale.

Codirigée par Robert Vesoul, CEO de Illuin Technology et Renaud Monnet, Directeur du Digital Institute et des Systèmes d’information de CentraleSupélec, celle-ci s’est empressée de mettre à disposition  des mordus de chez mordus la Digital Tech Year (voir encadré), « Une année intense qui permet aux élèves de s’immerger dans l’innovation digitale, détaille Renaud Monnet, avec quatre expériences concrètes : trois en France et une à l’international. Les élèves qui font la DTY bénéficient d’une expérience unique puisqu’ils peuvent se prévaloir de quatre projets ambitieux menés en une seule année. Ceci leur permet de plus de préciser leur projet professionnel puisque ces expériences sont suffisamment variées pour leur donner une image claire du marché de l’emploi. Les compétences qu’ils acquièrent dans le domaine des méthodes agiles, du design thinking, de l’IA ou de l’ergonomie, leur sont très utiles. D’ailleurs, le niveau d’emploi qu’ils occupent à la sortie de l’école est tout simplement impressionnant ». Avis aux amateurs !

 

L’effet bottes de 7 lieues !

« Ce qui représentait le futur de l’expérience client est aujourd’hui devenu une réalité avec 6 ou 7 ans d’avance en France. C’est une révolution numérique sans précédent ! » exprime Jérémy Grinbaum, directeur France de Twili, la plateforme leader de la communication via le cloud. Nouvel élément vital des entreprises, la communication digitale n’est pas le seul volet très positivement affecté par la crise. Dès le mois de juillet, plus d’une entreprise sur trois avait augmenté le budget consacré à sa transformation numérique globale et les projets qui devaient initialement s’étaler sur des années ont été réduits à quelques mois, semaines, quelques jours même parfois. Dans les secteurs de l’assurance et de la banque entre autres, où l’on traite énormément de data, avec des règles complexes et où, en conséquence, on avait pris beaucoup de retard.

Si le digital dans son ensemble a été fortement boosté, certains secteurs l’ont été plus que d’autres : ceux de la data, du développement web, du webdesign et de la relation client en particulier, toutes branches fournissant des solutions à distance tant pour le télétravail  que pour le e-commerce. Côté travail, si la phrase « Etes-vous dispo pour un rdv ? » a été remplacée par : « Avez-vous Teams ? », Zoom a gagné plus de 2,2 millions d’utilisateurs en seulement 15 jours en mars dernier et est désormais connu de tous. Et si la grande distribution qui a traversé une forte hausse d’activité cherchait désespérément des « chasseurs de données » durant le confinement, les entreprises contraintes de se mettre à la vente directe ont entrainé une multiplication par 2, parfois 3 des annonces de poste dans le webmarketing et le développement. « Il n’a jamais été aussi difficile de joindre certains candidats à l’embauche travaillant dans le secteur digital que depuis le confinement », confirme Charlotte Granger-Fristel chez Robert Walters.

Effet bande significatif : la crise et le confinement ayant créé un réel appel d’air en faveur de la transition écologique, les fournisseurs d’énergie verte comme Planète ont annoncé cet été devoir, eux aussi, embaucher plusieurs dizaines d’ingénieurs dans les fonctions IT.

 

3 questions à Charlotte Granger-Fristel, consultante spécialisée data science, IT et digital chez Robert Walters

La crise et le recrutement ?

Imaginez une Ferrari stoppée net en pleine accélération. Nos clients ont d’un seul coup suspendu leurs offres, même dans la data (le plus recherché)… quelques semaines. Puis c’est reparti, à fond. Dès qu’ils ont compris que la crise propulsait le digital dans les entreprises. Depuis, la reprise est nette et le marché qui était déjà orienté candidat (certains gérant 5 offres à la fois !) voit certains métiers pénuriques le devenir plus encore.

 Les métiers et postes les plus boostés ?

Chief Digital Officer, DSI, chef de projets, product owner, sachant que l’on assiste, en back office, à un équipement massif des services financier, RH et achat des entreprises retardataires. La crise de la Covid a révélé combien les métiers de la data étaient l’or noir des entreprises. Et les salaires versés dans ce domaine sont calculés en conséquence. On recherche également toujours beaucoup de développeurs. Mais attention, on upgrade ! Il ne s’agit pas seulement d’être un bon développeur mais de comprendre le métier que l’on numérise pour participer à son évolution. Car plus que des nouveaux métiers, la crise a engendré de nouveaux processus et les profils les plus appréciés sont désormais hybrides. Un développeur ou un ingénieur chef de projet doit à la fois posséder la partie technique, digitale (voire être en mesure de la vulgariser) et comprendre la partie métier et ses enjeux. Là, vous devenez incontournable.

 Le profil et les attentes du digital candidat ?

De fait, il y a recruter ET recruter dans le digital, cet univers du challenge quotidien, où l’on ne reste jamais sur ses acquis. Les mots clés y étant : curiosité, apprentissage, adaptation. On n’y recherche pas ceux qui « savent faire », plutôt ceux qui ont envie de « faire plus ».

Concernant leurs exigences, c’est un tout : il leur faut avant tout un projet qui leur parle, puis un travail pas trop loin du domicile où ils ont « leur » vie. Un environnement bienveillant où le télétravail ne se discute pas en termes de « oui ou non ? » mais de « Combien de jours, selon quelles modalités ? ». Enfin, rien ne peut réellement fonctionner sans l’indispensable confiance du manager.

crédits Unsplash

Ces pépites françaises qui montent, qui montent…

Non, les startups n’ont pas été épargnées par la crise. Pourtant, elles ont été (très) nombreuses à s’adapter au changement. En revisitant largement leur stratégie ou en proposant des solutions nouvelles, notamment dans les domaines de la santé et de la fintech. La moitié des 10 jeunes pousses françaises citées ici sont classées dans le Top 50 européen.

  • A commencer par Doctolib (1 500 employés, créé en 2013), passé de 3 000 utilisateurs avant mars à plus de 35 000 en mai. 40 millions de patients inscrits et plus de 250 embauches rien qu’entre juillet et décembre.
  • Swile (250, 2018) œuvre également dans la CRM où elle a déjà conquis 200 000 salariés et 7 % du marché des titres-restaurants.
  • Alan (223 – France – 2016) s’est lancé dans l’assurance santé 100 % en ligne avec une simplicité d’utilisation qui lui a ouvert les portes de l’Europe. Ici, pas de réunions, pas de managers et la possibilité de travailler où on veut !
  • Black Market (345, 2014) vend en ligne des produits reconditionnés et a doublé ses ventes durant le confinement. Venant de lever 110 M€, elle recrute 150 CDI supplémentaires.
  • Toucan Toco (85, 2014) spécialisé dans la démocratisation de l’accès à la data a trouvé en Emmanuel Macron (qui y suit l’avancée des lois ministère par ministère) un VRP de renom inattendu.
  • Sans oublier Metron (135, 2013) qui aide les sites industriels à améliorer leur empreinte environnementale à l’aide de l’IA. Voodoo (220, 2013) spécialisée dans les programmes pour smartphones. Luko (80, 2016) : l’assurance habitation 100 % numérique qui réunit les acteurs éco-responsables de la tech sur un même site. Quonto (250, 2016) et ses solutions bancaires 100 % digitalisées (100 embauches entre juillet et décembre) ni Algolia, (320, 2013), installée à San Francisco puisqu’elle a choisi de proposer son produit de recherche sur le web (SaaS) au marché américain.

 

crédits Adobestock

La Digital Tech Year

Créée en 2015, la DTY est un programme d’immersion technique avancée d’un an permettant de se spécialiser dans le numérique et prenant place, sur le campus, au sein du Paris Digital Lab. Entre ses murs et en collaboration avec les entreprises, les élèves travaillent sur des projets d’innovation digitale. Le Lab a déjà accueilli 12 promotions, soit 250 élèves au total, et mené 230 collaborations avec 130 entreprises. Originalité hautement créative, la DTY ne s’adresse pas qu’aux CentraleSupélecs mais s’est ouverte, dès son origine, à des étudiants venus d’autres universités et écoles. Elle accueille par exemple, en ce moment, un étudiant en pharmacie, un doctorant en mathématique, un étudiant de l’université d’Evry et un élève-ingénieur de MINES ParisTech. Chaque année, une centaine de candidats se proposent, parmi lesquels une sélection est opérée via un examen écrit puis un entretien de motivation. 60 sont retenus et répartis entre la session de février et celle de septembre.

Dans les faits, la DTY répond à deux objectifs majeurs : développer le potentiel d’innovation et l’esprit d’entreprise des meilleurs talents IT de l’école, répondre aux besoins d’open innovation digitale des entreprises leaders dans leur domaine ou aux startups prometteuses (déjà 103 partenariats de ce côté). Un programme qui a fait des émules puisqu’il existe à présent un Digital Lab au sein de l’Ecole Centrale de Lyon, de Nantes, de Lille et de Marseille !

 

Coup d’accélérateur pour 5 startups liées à la Covid

Cet été, en partenariat avec la Fondation CentraleSupélec, l’école a lancé un grand appel à projets pour accélérer des startups ayant créé une solution pour répondre à diverses  problématiques soulevées par la pandémie de la covid19.

Sélectionnés parmi 37 équipes concurrentes utilisant toutes l’IA ou la data science, les cinq lauréats (quatre entreprises et une association) vont bénéficier pendant quatre à douze mois d’un accompagnement sur mesure pour accélérer leurs solutions : accompagnement avec un enseignant-chercheur spécialisé en IA ou en data, mentoring d’un entrepreneur expérimenté et ateliers avec l’incubateur de l’école et IncubAlliance Paris- Saclay, la structure d’accompagnement entrepreneurial du cluster Paris-Saclay.

Or donc, les 5 structures retenues sont :

  • Arcascience qui révèle le potentiel exponentiel de la R&D grâce à son IA capable de s’emparer des 80 % de données inexploitées et non structurées des laboratoires de R&D pharmaceutiques pour les rendre qualifiables et requêtables.
  • Navee: Pour lutter contre les fausses informations circulant sur internet, Navee a réinventé la recherche semi-exacte d’images et peut ainsi détecter les personnes qui volent des photos de profil, publient de fausses photos ou génèrent des fake news en changeant le contexte d’une image.
  • Hajime Al: en combinant les modèles comportementaux de la psychologie sociale et l’IA, Hajime AI améliorer les comportements de santé des individus grâce à une solution qui établit un profil extrêmement pointu du patient et de ses besoins.
  • Solinum a lancé le Soliguide, plateforme référençant les lieux et services utiles aux personnes en situation de précarité. Durant le confinement, elle a diffusé près de 300 000 informations auprès de ces personnes ou de leurs accompagnants. L’objectif étant, grâce à l’IA, de prédire les problématiques et réagir avant qu’elles ne surviennent.
  • Evalmee, enfin, offre un outil qui permet aux enseignants de créer des examens à distance transparents, rassurants et sécurisés : énoncés différents et chronométrés pour chaque élève, verrouillage de l’écran sur la page de l’examen ou encore télésurveillance assistée par l’intelligence artificielle.