Le doctorat : une formation PAR la recherche

Mieux connaitre les doctorants

L’Institut de Formation Doctorale (IFD) de l’UPMC déploie les actions pilotes et les meilleures pratiques pour la qualité du doctorat de l’établissement. Elle mutualise ainsi la formation non scientifique des doctorants des 10 écoles doctorales. Cette formation témoigne d’une double évolution : un réel accompagnement des doctorants vers la vie active, et le passage d’une formation A la recherche à une formation PAR la recherche. Les détails avec Jean-Dominique Polack, directeur de l’IFD.

Qu’est-ce que l’Institut de Formation Doctorale ?
L’UPMC a été précurseur en formant une Maison des études doctorales dès 2005. Elle est devenue un collège doctoral en 2006, l’IFD, lorsque les écoles doctorales d’un établissement ont pu se fédérer au sein d’un organisme de mutualisation et de concertation. Il organise ainsi une partie de la formation non scientifique au sein du Département formation et carrières (DFC). C’est aussi un organe de soutien pour tous les aspects règlementaires et juridiques des contrats de thèse, et nous gérons le bureau d’accueil des doctorants et candidats.

Quel est le statut des doctorants ?
Ils ne sont plus des étudiants, mais des professionnels, la thèse étant considérée comme une expérience professionnelle par la Charte du doctorat (au niveau européen). Nous sommes très attentifs à ce que ces 3 ans soient à la fois une expérience et une formation. On est ainsi passé d’une formation A la recherche, à une formation PAR la recherche, en accompagnant les doctorants à valoriser l’expérience et les compétences acquises.

Que propose le Département formation et carrières dans cette optique ?
Le DFC de l’IFD gère, sur la base du volontariat, le plan individuel de formation des doctorants. Accompagnement dont ont moins besoin ceux qui sont en thèse Cifre ou avec des industriels. Ils acquièrent leur formation professionnelle sur le terrain. Pour les autres, 800 s’inscrivent par an, l’offre de formation porte sur six domaines : Projet professionnel et gestion de carrière, Communication et management, Innovation et valorisation, Connaissance des organisations et de leur environnement, Langues et environnements numériques, Méthodologies et approfondissement scientifiques. Des praticiens interviennent, car il s’agit bien de développer des compétences et connaissances pratiques.

L’impact en termes d’employabilité est-il significatif ?
Selon une enquête auprès des doctorants, penser tôt à son projet professionnel permet de réduire le temps de recherche d’emploi et de trouver plus de satisfaction dans ce travail. Nous posons donc la question du projet dès l’entretien de candidature à une thèse. J’ajoute que le placement des doctorants dans nos domaines est excellent (97 % en emploi 18 mois après la fin de leur thèse). Nos docteurs s’orientent à parts égales vers la recherche publique et privée.

Cherchez-vous à augmenter le nombre de doctorants ?
Surtout au profit de la préparation du doctorat dans l’industrie. Ces contrats ne sont pas assez nombreux en France alors que nos domaines disciplinaires sont en prise avec les enjeux des industriels. De plus, le budget alloué pour les contrats doctoraux d’Etat ne peut pas augmenter dans la situation actuelle. Nous avons déjà un partenariat de doctorat exécutif avec PSA Peugeot Citroën (ouvert aux ingénieurs maison), et nous en préparons d’autres. La thèse est le standard mondial de la formation du plus haut niveau, nous devons donc plus généralement en développer l’attractivité en France.

Chiffres clés de l’IFD de l’UPMC
10 écoles doctorales
4 pôles de recherche : Modélisation & ingénierie ; Energie, matière & univers ; Terre vivante & environnement ; Vie & santé
3 400 doctorants (97 % financés, les écoles doctorales en gèrent en fait 4 400 en co-accréditation avec d’autres établissements)
700 thèses soutenues/anDurée de thèse : 42 mois
www.ifd.upmc.fr

A. D-F