Vous avez l’idée qui va révolutionner notre quotidien, mais vous ne savez pas comment vous lancer ? Nous avons réuni la crème de la crème de l’entrepreneuriat pour vous conseiller dans le lancement de cette grande aventure. Ce guide du startuper vos donne tous les tips et tutos pour vous aider à réussir chaque étape de votre création de startup.
SOMMAIRE
Bien construire son business model
Bâtir un business plan canon
Les marchés de niche qui ont du nez en 2023
Comment bien choisir ses associés
Le budget idéal pour lancer sa startup
Créer son identité et bien communiquer : branding mode d’emploi
Devenir l’as du pitch
Look & wording : as-tu déjà adopté le lifestyle du startuper ?
Les startups les plus influentes sur les réseaux
Le top des régions où on entreprend le plus
Les 3 événements startups à ne pas rater
Let’s get it started !
Se lancer dans l’entrepreneuriat, oui, mais comment ? Vous le savez, la vie d’un startupeur n’est pas un long fleuve tranquille. Alors pour éviter que le voyage ne tourne au naufrage, voici les points essentiels pour bâtir votre navire en toute sérénité. Business model, business plan et accompagnement : parés à l’abordage !
Bien construire son business model : l’étape N°1 du guide du startuper
Parmi les mots clés de l’univers startup, le business model est souvent confondu avec son grand frère : le business plan. Le business model, ou modèle économique pour les entrepreneurs chauvins, est un document expliquant comment l’entreprise compte se positionner sur le marché et ainsi rentrer de l’argent. C’est un descriptif détaillé qui identifie notamment vos principaux clients, ce que vous allez leur vendre, et comment vous allez vous y prendre pour y parvenir et réaliser des bénéfices. Pour cela, vous devez vous poser un bon nombre de questions ! Lesquelles ? Réponses avec Patrice Schoch, enseignant-chercheur spécialisé en stratégie et entrepreneuriat et responsable de la spécialisation Entrepreneuriat et Innovation à l’EDC. « Le premier conseil, c’est déjà de se poser la question du métier qui concerne le projet. C’est-à-dire formaliser votre objectif sous forme de verbe comme produire ou commercialiser l’innovation. C’est important de dire clairement ce que l’on veut faire. Ensuite, il faut se poser la question “à quel besoin je pense répondre ?” Forcément, il faut ensuite formuler clairement le besoin et se questionner s’il existe réellement. »
>>>> Guide du startuper… et après ? Suivez les conseils de notre grand témoin Eric Larchevêque, serial entrepreneur, investisseur, co-fondateur de Ledger et dénicheur de talents dans la Saison 3 de Qui veut être mon associé sur M6
Le business model est important, car il explique au mieux votre concept. De plus, il est l’élément central du business plan, car sans une explication claire de votre activité et des besoins auxquels elle répond, il est impossible de se projeter sur l’étude de marché, la structure juridique ou encore les éléments financiers de votre startup ! Néanmoins, il faut avoir en tête qu’au fur et à mesure de vos recherches et avancées, le business model risque de s’affiner, ou même de complétement changer de cap. Fred Ghenassia est entrepreneur, mais aussi président de l’association des Alumni ISC Paris et responsable de la commission d’entrepreneuriat de l’école. Ses conseils sont sans appel : « je pense qu’on a un vrai business model après avoir foiré le premier ou le second ! Je n’ai pas encore vu de BM qui tienne la route dans le temps sans modification. En revanche, l’avantage d’une startup, c’est que l’on agit au lieu d’étudier. Pas la peine de passer trop de temps sur le business model, car de toute manière on va le remettre en question. Et on va ensuite avancer avec le POC, la rencontre avec les clients ou avec le marché. Souvent, l’innovation elle-même provoque des réactions que l’on ne peut pas anticiper. »
POC, POC, POC, qui est là ?
Vous n’avez quand même pas cru que nous allions vous laisser avec cette abréviation barbare sans explication ! Le POC, ou Preuve de Concept (Proof of Concept en anglais) est une phase permettant de montrer que votre produit ou service développé fonctionne sur le terrain. Le but : proposer une première version ou maquette (souvent avec peu de fonctionnalités) de votre produit à un client pour valider les hypothèses formulées jusqu’à présent. « A partir de là, si certaines tendances se dégagent, on va pouvoir travailler pour aller plus loin sur le marché et sur la structuration du business plan » explique Pierre Durand, directeur de l’incubateur Centrale Audencia ENSA.
Attention moussaillon ! Il ne faut pas pour autant confondre le POC avec le prototypage. Il s’agit ici d’une phase de création du premier modèle de votre produit. Ce prototype peut survenir après un POC satisfaisant, ou parfois bien plus tôt dans le processus, lorsque la startup est née d’une idée de prototype à tester et améliorer. Enfin, quitte à être dans les définitions, vous trouverez certainement sur votre chemin l’abréviation MVP. Signifiant Minimum Viable Product, soit le produit minimum viable, il est le premier produit incluant toutes les fonctionnalités de la future version finale. Il naît après avoir passé le POC et créé un prototype concluant. Cette version minimale vous permettra de la partager au maximum pour la tester auprès d’un plus grand nombre de clients. Mais tout ça, ça apparaîtra bien plus tard dans votre aventure !
>>>> Guide du startuper… et après ? – Suivez l’exemple de startupers qui réussissent : Martin Rennert est le CEO de Highco Merely, la startup martech qui booste le retail. Son ambition ? Devenir le premier hub promotionnel du marché.
Bâtir un business plan canon, LE must-have du guide du startuper
Avant de trop se projeter dans la réalisation concrète des différents modèles de votre produit ou solution, revenons dans le concret : le business plan de votre startup ! Ce document complet comprend votre présentation ainsi que celle de vos associés, votre business model, une étude de marché, un plan stratégique, le plan de financement de votre startup avec des prévisions, son statut juridique… Il est également possible d’y joindre un plan d’évolution en fonction de vos recherches. Pour cela, il ne faut pas hésiter à faire appel à toutes les ressources possibles, mais surtout à confronter rapidement votre idée au terrain afin d’affiner votre business plan.
Le conseil de Christophe Garonne, professeur d’entrepreneuriat à KEDGE BS et directeur académique de KEDGE Entrepreneurship, va tout à fait dans ce sens. Fort de ses moult travaux de recherche et d’accompagnement dans le domaine de l’entrepreneuriat, il précise : « le business plan dans sa globalité contient à la fois la partie stratégique (« où est-ce que je veux aller ? De quelles ressources j’ai besoin ? ») mais aussi comment je mets cela en place, donc la partie opérationnelle. La base de l’entrepreneur dans les premiers mois, c’est de se demander ce dont il a besoin, pour qu’ensuite des experts d’entrepreneuriat lui expliquent comment s’en passer ! Au départ, ils ont tous besoin de gros financements. Pourtant, mieux vaut d’abord se concentrer sur toutes les choses que l’on peut faire dès maintenant sans argent. Aller voir les premiers clients, prendre son téléphone et expliquer le projet, faire une preuve de concept… Tout cela permet de relativiser et de prouver que l’on peut faire beaucoup de choses avec peu de moyens. Très vite, il faut aussi tester pour voir si ça fonctionne ou pas. Du coup, vous n’avez pas besoin de beaucoup de choses à part de la motivation, de l’huile de coude et un bon accompagnement ! »
« Avoir un plan ne veut pas dire que vous avez l’entreprise. Il ne faut pas confondre le business plan et l’entreprise ! Certains passent beaucoup de temps sur cette partie, mais ils n’ont jamais rencontré un seul client. Il est nécessaire de faire la part des choses entre la partie qui demande de la réflexion et celle qui demande à tester votre produit sur le terrain avec les premiers clients. »
Christophe Garonne
Des organisations sont là pour vous aider !
Parmi tous les experts que nous avons interviewés pour vous, tous s’accordent sur le même point : l’accompagnement est primordial pour réussir votre aventure entrepreneuriale. Pour Pierre Durand, directeur de l’incubateur Centrale Audencia Ensa, « la clé, c’est l’équipe. C’est même dans les critères de l’incubateur ! Avoir une équipe dédiée sur le projet, et notamment avoir plusieurs co-fondateurs, est un critère de réussite d’un projet. Être solo entrepreneur peut être une difficulté. » Même constat pour Oriane Kerléguer, responsable de l’incubateur Paris-Dauphine. « En tant que chef d’entreprise, il faut bien s’entourer. L’une des grandes raisons de l’échec d’une startup réside dans le fait de ne pas être assez bien entouré. Il est donc important d’avoir à faire aux bonnes personnes, à un ou plusieurs mentors et de se rapprocher d’un incubateur. Notre incubateur est gratuit et ouvert aux non-dauphinois. On est là pour vous aider à vivre dans une synergie avec les autres entrepreneurs et ainsi prendre des conseils auprès d’autres étudiants qui vivent la même chose que vous » explique-t-elle.
Guide du startuper : les sites web de référence
Parce que le startupeur de 2023 est forcément l’as de la recherche Google, nous vous avons concocté une liste de trois sites web de référence pour vous accompagner dans vos démarches et répondre à vos interrogations :
Bpifrance, une banque publique d’investissement française qui a créé de nombreux contenus écrits et vidéos pour accompagner les startups.
La French Tech, le réseau de startup françaises montantes qui vous permet de vous informer sur les actualités du réseau et vous fournit de nombreuses aides, en particulier côté financement.
Le Blog du Dirigeant et ses nombreux articles pour vous épauler à chaque étape de votre projet, du business model au financement.
En outre, se tourner vers un incubateur semble inévitable. Mais comment choisir ? En effet, un bon nombre d’incubateurs existent : les publics, financés par le ministère de l’Enseignement supérieur de la Recherche, les privés, ceux d’entreprises… Et bien sûr, les incubateurs de grandes écoles et universités. Ces derniers sont les plus intéressants pour plusieurs raisons. Souvent gratuits, ils vous proposent des locaux, mais surtout un réseau d’étudiants-entrepreneurs et d’alumni mentors. De plus, du personnel académique et des professeurs d’entrepreneuriat sont également là pour vous épauler.
C’est particulièrement vrai au sein de KEDGE Entrepreneurship, comme l’explique Feyrouz Tripotin, responsable des programmes startups et du pôle financement de KEDGE BS. « Aujourd’hui, nous avons plusieurs programmes d’accompagnement. Un programme de préincubation avec 150 étudiants. C’est un coaching en collectif. L’objectif : qu’en 12 semaines ils puissent être capables d’avoir un premier prototype. Nous avons aussi un programme d’incubation dans lequel on accompagne tous types projets des startups et un autre d’accélération d’entreprises qui ont déjà entre 4 et 10 collaborateurs pour les aider dans leur croissance rapide, comme sur les sujets de levées de fonds. » Les incubateurs sont ainsi à vos côtés pour vous aider dans votre projet, quel que soit votre stade d’avancement !
Et si vous ajoutiez des assos dans votre guide du startuper ?
Autre option d’accompagnement : les associations. Il en existe un très grand nombre dans le domaine de l’entrepreneuriat, qui répondent souvent à une double fonction : vous accompagner, mais aussi vous faire bénéficier d’un réseau d’entrepreneurs qui vous ressemblent. C’est notamment le cas d’Action’elles, une asso qui promeut l’entrepreneuriat au féminin, ou encore de l’association Les Déterminés qui aide les startups qui se développent dans les quartiers prioritaires de la ville ou dans les milieux ruraux, ou encore Positive Planet France qui œuvre également dans les quartiers prioritaires pour des projets d’économie positive. Evidemment, ce ne sont que des exemples et il y en a bien d’autres !
Guide du startuper, Etape 2 – Développez votre business
Votre startup a désormais une feuille de route claire. « Ok… Super… », comme dirait Orelsan, mais ensuite ? Quelles sont les grandes étapes à franchir pour que votre business prenne de l’ampleur et surtout, fonctionne ? Voici nos conseils pour ne pas naviguer à vue !
Les marchés de niche qui ont du nez en 2023
Vous en êtes à un stade de développement où l’étude de marché est votre meilleure amie. C’est une bonne nouvelle ! Mais il faut tout de même prendre garde à éviter certains pièges. Ici encore, Fred Ghenassia vous livre de précieux conseils, tirés de son expérience. « Certains fondateurs de startup qui changent de métier ou qui veulent transformer un hobby en business, rencontrent des difficultés à déterminer le potentiel de leur produit. Une niche, c’est justement la capacité de rentrer dans un marché encombré. S’il n’y a pas une faille dans un marché, donc une niche, vous ne le pénétrerez pas. Vous pouvez donc flairer une niche par l’innovation ou une approche marketing différenciante. Ça peut arriver d’avoir l’instinct pour quelque chose qui va marcher, mais je fais beaucoup plus confiance à l’expérience. Il faut qu’au moins un des associés connaisse le marché. Tous les marchés semblent simples quand on les regarde d’un œil extérieur. Le produit est une partie de la réussite mais le vrai succès, c’est la pénétration de marché » insiste-t-il.
Maintenant que vous êtes avertis des dangers qui découlent d’une mauvaise connaissance du marché, voyons ceux qui ont la cote en 2023. Sans grande surprise, les startups tech cartonnent toujours autant. Pour preuve : huit des 27 licornes françaises exercent dans le domaine de la FinTech, aka les technologies financières. Les MarTech, alias les technologies permettant d’améliorer les stratégies marketing d’entreprises, cartonnent également, avec une croissance de 5 233 % depuis 2011 d’après le cabinet de conseil spécialisé en la matière, Saas Advisor. Enfin, la plupart des directeurs d’incubateurs que nous avons interrogés constatent que les étudiants se lancent de plus en plus sur le marché de la GreenTech, autrement dit des startups à impact. La prise en compte de l’urgence climatique fait grimper l’entrepreneuriat à impact, et c’est plutôt rassurant !
Comment bien choisir ses associés, la partie du guide du startuper à ne pas louper
Y a-t-il une recette magique pour ne pas se planter en choisissant ceux qui vous accompagneront le plus loin possible dans l’aventure ? Peut-être bien que oui. A ce stade de lecture, vous savez déjà l’importance capitale de se faire accompagner par une structure et des mentors. Mais le bon choix d’associés, du premier comme des suivants, est aussi primordial. Voici trois points sur lesquels s’attarder avec votre associé :
- Votre feeling. Même si c’est difficilement palpable, il est nécessaire que vous vous sentiez à l’aise avec votre binôme. Créer une startup implique des phases up et des phases down. Cependant, il n’est pas nécessaire d’être meilleurs amis dans la vie personnelle, il suffit d’être à l’aise avec lui en toutes circonstances professionnelles !
- Votre vision business. Vous devez être alignés sur la startup que vous souhaitez développer, et sur son avenir. Bien sûr, cela va changer au fil du temps. Mais il est nécessaire de partager la même vision au départ et la même envie d’avancer et de s’adapter au fil de votre aventure entrepreneuriale.
- Votre complémentarité. L’un est plus technique, l’autre est plus business ? L’un est plus à l’aise à l’oral que l’autre ? Tant mieux. Si vous devez être alignés sur certains points-clés de la startup, la différence sera aussi une force durant votre parcours. Sans oublier d’avoir au moins un des associés qui connaît bien le marché visé, comme expliqué précédemment !
Zoom sur le statut d’étudiant-entrepreneur
Être bien entouré, c’est une chose, mais avoir le temps nécessaire pour faire avancer votre business, s’en est une autre ! Et pour vous allouer le temps nécessaire à votre projet, il existe des aides, comme le statut national d’étudiant-entrepreneur. Pour en bénéficier, il suffit d’avoir un bac ou un diplôme équivalent, et d’être inscrit dans un établissement d’enseignement supérieur ou d’en être diplômé. Vous pouvez ainsi adresser votre candidature au réseau Pépite qui vous accompagnera tout le long de votre aventure entrepreneuriale. A noter que le statut dure un an, mais qu’il peut être renouvelé à votre demande.
C’est une bonne situation, ça, startuper ?
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise situation en tant que startuper… Sauf quand on sent le surmenage pointer le bout de son nez ! Oriane Kerleguer vous conseille donc de jouer cartes sur table et de prévenir vos professeurs de votre double-vie d’étudiant et d’entrepreneur. « C’est super important de se manifester auprès de vos responsables académiques en leur expliquant la situation. Ça ne vous dédouanera pas de vos devoirs, mais cela vous permettra peut-être de bénéficier d’un planning aménagé. Il est important de ne pas perdre de vue vos études et de ne pas tout lâcher pour votre projet entrepreneurial. D’ailleurs, il ne faut pas hésiter à demander le statut national d’étudiant-entrepreneur. Si vous avez un stage à faire en fin d’année, vous pourrez par exemple demander à le faire dans votre propre entreprise grâce à ce statut » conseille la directrice de l’incubateur de Paris-Dauphine.
Quel budget idéal pour lancer sa startup selon notre guide du startuper ?
D’accord, le titre est un peu osé. Car en réalité, chaque startup, en fonction de son secteur et du produit développé, a un budget qui lui est propre. Tous les spécialistes que nous avons interrogés s’accordent à dire que l’erreur typique à absolument éviter, c’est de demander plus d’argent qu’il n’en faut. « Certains ont envie de tout de suite faire une levée de fonds, mais ce n’est pas une finalité, c’est un moyen ! Si vous êtes capables de développer un produit avec vos propres moyens pour créer un prototype et le tester, ce sera plus facile par la suite. La perpétuelle recherche de fonds, c’est la facilité » explicite Patrice Schoch. Effectivement, beaucoup d’entreprises ont d’autres moyens que la levée de fonds pour grandir.
Alors, quelles alternatives pour obtenir votre budget ? Il y a tout d’abord les fonds propres. Ce sera d’autant plus facile de convaincre des investisseurs ou business angels si vous avez vous-même investi dans votre entreprise. C’est une preuve tangible que vous croyez en votre business ! Vous pouvez également toquer à la porte de vos proches qui seraient potentiellement intéressés pour vous donner un coup de pouce, ou vous tourner vers les banques. Certains incubateurs peuvent aussi vous soutenir financièrement, ou en tout cas vous aiguiller vers des organismes qui pourront vous financer une partie de votre projet. Ainsi, plusieurs bourses existent, à l’image de la Bourse French Tech de Bpifrance qui vous lance dans votre projet aussi bien financièrement que du côté de votre produit. Enfin, des concours de startups peuvent vous permettre de remporter une belle aide financière pour votre projet, ou en tout cas être un bon tremplin pour vous faire connaître par des potentiels investisseurs ou des structures d’accompagnement. Alors, avant de courir à la recherche de business angels, n’hésitez pas à demander conseil pour un financement sans dilution de vos parts !
>>>> Guide du startuper… et après ? Suivez les conseils de notre grand témoin Julie Chapon, cofondatrice de Yuka, l’appli incontournable des consommateurs attentifs à leur santé et à l’environnement.
Convaincre pour grandir : la dernière – mais néanmoins cruciale – étape du guide du startuper
Vous en avez désormais la certitude : votre petit navire deviendra grand ! Les premiers recrutements ont été faits avec brio et vos potes vous considèrent comme les nouveaux ambassadeurs de la startup nation. L’étape d’après : la fame. Mais avant d’y arriver, il est l’heure de se poser les bonnes questions pour mener votre équipage à bon port.
Créer son identité et bien communiquer : branding mode d’emploi
Maintenant que vous avez un projet entrepreneurial solide, la communication fait partie des sujets essentiels de votre quotidien. Quelle identité de marque voulez-vous créer ? Quelles sont vos cibles principales ? Quels leviers de communications activer ? Pour répondre à ces questions, vous avez trois choses à checker dans votre guide du startuper :
- Construire un véritable plan de communication. Deux ou trois réunions autour de la table avec vos associés ne suffiront pas. Vous devez avoir une ligne directrice claire pour vous-mêmes et pour tous ceux qui vous accompagnent.
- S’entourer de professionnels de la communication. Parce que tout le monde est désormais familier des réseaux sociaux et du digital, vous pouvez avoir la tentation de gérer tout le volet communication et branding vous-même. Erreur ! Ces métiers demandent tout autant de compétences que les autres et vous tourner vers des mentors ou startups spécialisées en communication vous fera gagner en temps et en efficacité.
- Réfléchir à votre plan de communication en parallèle de votre stratégie globale. Le plan de communication en dit souvent long sur la tournure de votre projet. Vous n’aurez pas les mêmes idées si vous pensez créer une petite structure ou si vous visez une croissance rapide. Réfléchir à votre branding et à votre communication pourra donc vous aider à être au clair dans votre vision business.
Le conseil du pro
« Il est nécessaire de trouver le canal de communication le plus approprié à vos différentes cibles, car c’est le cœur de la stratégie. Pour cela, vous pouvez faire appel à des spécialistes du marketing et de la communication digitale. Si vous êtes dans un incubateur, certaines entreprises incubées dans ce domaine pourront vous aider ! »
Christophe Garonne, professeur d’entrepreneuriat à KEDGE BS et directeur académique de KEDGE Entrepreneurship
Ce guide du startuper vous transforme en as du pitch
Et s’il y a bien un aspect de la communication sur votre startup qu’il faut bichonner, c’est le pitch ! Pour cela, il n’y a pas de secret, il faut vous entraîner devant votre miroir, voire même en vous filmant pour corriger certains tics de langage ou mauvaises habitudes orales dont vous n’aurez pas conscience sans vous voir. Des cours et des coachings sont aussi envisageables, surtout si vous faites partie d’une asso, d’un incubateur, ou que vous suivez un master spécialisé en entrepreneuriat.
Mais nous n’allons pas vous laisser comme ça ! Nous avons recueilli pour vous les conseils de Mikaël Ptachek, responsable de l’enseignement de la FinTech du Master 224 de l’Université Paris Dauphine-PSL et président de l’Observatoire de la FinTech. Un expert dans le domaine, puisqu’il consacre des cours à l’art de pitcher au sein de ce master. « D’abord, il s’agit d’être concis. On retient trois idées maximums d’un pitch quand on l’écoute. Il faut donc être clair sur vos messages pour que le public soit convaincu, plutôt que noyé d’informations. Une présentation nécessite beaucoup de réflexion et d’informations, et certains ont tendance à vouloir trop en montrer. Aujourd’hui, une startup vient rarement inventer quelque chose qui n’existe pas. Il est donc nécessaire de bien expliquer comment vous solutionnez le problème. Mettre en avant le point de friction et votre solution pour y répondre. Un dernier conseil personnel enfin : croyez en vous, ne vous laissez pas démonter par ceux qui critiquent sans donner de bons conseils. Même s’il faut rester humble pour pivoter si vous n’êtes pas sur le bon produit. On ne vend pas toujours ce qu’on croit vendre au départ, il faut s’adapter au fur et à mesure » conseille-t-il.
Le secret du guide du startuper : comment convaincre des investisseurs à tous les coups ?
La question du financement peut parfois être difficile à aborder, d’autant plus si vous adressez votre pitch à de potentiels investisseurs ! Mais pas de panique, respirez profondément avant votre passage et rappelez-vous toutes les étapes que vous avez franchies avec succès jusqu’ici. Néanmoins, il ne faut pas omettre d’exprimer clairement vos besoins de financements. Comme l’indique Mikaël Ptachek, il s’agit de « quantifier le besoin de financement et d’impliquer directement votre interlocuteur pour lui demander de quoi vous avez besoin. » Hervé Alexandre, le directeur du Master 224 Banque et Finance de l’Université Paris Dauphine-PSL, complète : « il faut y croire et montrer que vous êtes une équipe ambitieuse, positive et pas uniquement technique. N’hésitez pas à mettre en avant le dynamisme collectif plutôt que la technicité du projet pour convaincre vos investisseurs. »
Style vestimentaire & wording : as-tu déjà adopté le lifestyle du startuper 2023 ?
L’habit ne fait pas le moine… Mais un peu quand même ! Lorsque vous pitchez votre entreprise, votre auditoire ne pourra pas s’empêcher de juger votre apparence et votre manière de vous exprimer. D’ailleurs, il se fera sans doute une idée de vous dès les premières secondes de votre présentation. Comme vous n’aurez pas deux fois l’occasion de faire une première bonne impression, voici trois conseils pour soigner votre image :
- Adoptez un style vestimentaire qui vous correspond. Pas besoin de mettre un costard cravate si ce n’est absolument pas dans vos habitudes. En revanche, un effort sur la tenue est de mise, surtout si vous parlez à de potentiels investisseurs, ou lors d’un concours de pitch où la concurrence est rude. Chemise, veste de blaser, pantalon foncé : des basiques confortables mais professionnels feront l’affaire. Côté chaussures, on imagine souvent des startupers en baskets… C’est OK, mais veillez tout de même à ce qu’elles soient bien propres !
- Parlez lentement, avec un wording adapté à votre milieu… Sans trop d’anglicismes non plus. Là encore, il est normal de parler de MVP, de BP ou autre jargon de startuper. Mais le mieux reste d’utiliser des phrases simples, avec des mots ou abréviations connus de tous. En bonus : évitez les tics de langage et les longues hésitations. Et pour cela, encore une fois, il faut s’entraîner…
- Répétez en amont avec vos associés. Si vous êtes plusieurs à vous exprimer dans votre présentation, n’hésitez pas à faire des répétitions et à vous conseiller entre vous (en toute bienveillance !). C’est génial d’avoir un CTO qui explique l’aspect technique à l’oral… Sauf s’il utilise un langage familier ou trop technique et perd ainsi votre auditoire. Tenue, style de langage utilisé, temps de parole… Mettez-vous d’accord en amont, et votre pitch n’en sera que meilleur.
>>>> Guide du startuper… et après ? – Suivez l’exemple de startupers qui réussissent : Margo Millet et Marion Giannelli ont créé Poline, la première marque de confitures de légumes en France. Découvrez cette startup qui met les légumes en pot !
Help me, I’m famous – Les tips bonus du guide du startuper
Ça y est, vous faites partie des startups lancées. Prochaine escale, la scale up ? Ou bien tout simplement continuer à faire avancer votre navire au rythme de croisière ? Si vous êtes en manque d’inspiration, voici quelques points d’ancrage sur l’écosystème startup afin de vous permettre de prolonger le voyage.
Les startups les plus influentes sur les réseaux sociaux
S’inspirer des meilleurs est souvent gage de réussite. Nous vous avons donc sélectionné spécialement pour ce guide du startuper, des startups ou CEO très actifs sur LinkedIn, à suivre d’urgence pour vous tenir au courant des dernières tendances. Sans grande surprise, bon nombre de licornes se retrouvent dans cette sélection. C’est notamment le cas de Doctolib, qui poste régulièrement et cumule un grand nombre de likes auprès de ses 150 000 abonnés. Autre pépite à suivre : Back Market. Sa page sur LinkedIn montre à la fois ses dernières campagnes de pub et des formats vidéo innovants.
Certains préfèrent user de leur influence sur leur page personnelle. Jean-Charles Samuelian-Werve, fondateur de la licorne FinTech Alan, cumule ainsi des centaines de likes sur des posts variés concernant l’écosystème startup et FinTech. Une personnalité à suivre de près ! Dans le même genre, Frédéric Mazzella, président fondateur de BlablaCar, rédige régulièrement des posts influents sur son aventure de startupeur devenu grand. Enfin, si l’univers bitcoin et cryptomonnaie est au cœur de votre projet, nous vous invitons à suivre Eric Larchevêque, notre Grand Témoin, sur son compte LinkedIn truffé de bonnes infos.
>>>> Guide du startuper… et après ? Suivez les conseils de notre grand témoin Pauline Laigneau, cofondatrice de Gemmyo, mais aussi podcasteuse, coach… Rencontre avec cette entrepreneuse aux multiples facettes.
Les tops régions où l’on entreprend le plus
Connaissez-vous le label Métropole French Tech ? Depuis sa création en 2014, ce mouvement permet de rassembler toutes les startups numériques françaises, au sein de notre pays, mais aussi aux quatre coins du monde. Si Paris est évidemment membre des métropoles reconnues par la French Tech, la capitale est accompagnée de Lille, Lyon, Grenoble, Aix-Marseille, Montpellier, Toulouse, Bordeaux, Nantes et Rennes. Ainsi, le sud de la France est particulièrement actif dans l’écosystème startup. Une bonne nouvelle si vous en avez marre de la grisaille parisienne. Cela étant dit, le réseau French Tech se compose de 121 entités à travers le monde, dont 13 capitales, 45 communautés en France, ainsi que 63 communautés à l’international… L’entrepreneuriat n’est donc pas une histoire de région, mais plutôt de motivation et de réseau !
Les trois événements startup à ne pas rater
Avant de vous laisser vaquer à vos occupations de startuper, sortez vos agendas pour noter ces trois grands événements sur l’entrepreneuriat à ne pas louper à la fin de votre guide du startuper ! Et comme nous aimons voyager, nous vous en proposons deux en France et un en Espagne. Ce sera l’occasion idéale pour étendre votre réseau, vous inspirer de licornes ou pitcher votre startup pépite :
- Le SHOP! (anciennement MPV), aka le salon des professionnels du marketing (création de contenu, digital retail, agencement…). Il se tiendra du 4 au 6 avril 2023 au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Un incontournable si vous êtes dans le domaine des technologies digitales !
- Le grand salon Go Entrepreneurs, les 5 et 6 avril à Paris La Défense Arena. Un événement de référence sur l’entrepreneuriat collectif, avec notamment comme invités phares Tony Parker et Pauline Laigneau, notre Grand Témoin !
- Le South Summit 2023 à Madrid, du 7 au 9 juin. Avec plus de 20 000 participants de plus de 120 nationalités, 1 300 investisseurs et plus de 160 entreprises, c’est THE événement startup à ne pas rater ! Petit bémol tout de même : le prix du ticket d’entrée. Le tarif business est particulièrement élevé mais vous donne accès à tous les meetings. Le prix simple d’accès au salon comprenant tout de même l’accès à l’outil de mise en réseau de l’événement coûte quant à lui 199 €.
Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter une merveilleuse réussite dans votre voyage entrepreneurial. En espérant que les vents vous soient favorables, mais après la lecture de ce guide du startupeur, nous comptons sur votre motivation.
Et n’oubliez pas : croyez en votre projet !