Le prof du mois. Martial Caroff, géologue le jour, maître du polar la nuit

© Thierry Charpentier Le Télégramme

Martial Caroff, Maitre de Conférences en géologie à l’Université de Brest, a reçu le prix du Quai des Orfèvres 2024 pour son roman Ne me remerciez pas ! Il y met en scène un prof en géologie qui meurt empoisonné dans sa salle de classe.

Dalida voulait mourir sur scène… et vous en plein cours ?

Je n’ai pas assez la vocation pour vouloir mourir en plein cours ! Ça ne me fait pas vraiment rêver, à choisir je préfère mourir devant un bon bouquin et une tasse de café. C’est rare que mes romans s’inspirent de ma vie. En général je préfère m’évader de mon quotidien grâce à l’écriture. Dans ce roman, j’ai fait une description caricaturale et ironique de mon environnement de travail et du monde de la recherche avec la mise en avant des egos surdimensionnés, des conflits, etc.

Depuis, vous vous entendez toujours bien avec vos collègues ?

J’ai fait en sorte que personne ne se reconnaisse dans mes personnages ! Je craignais les réactions car je ne suis pas tendre avec l’institution, mais étonnement ça s’est très bien passé. Mes collègues sont assez intelligents et malins pour faire la part des choses.

Votre discours lors de la remise du prix du Quai des Orfèvres était-il digne de celui des César ?

J’avais tout préparé sauf que peu de temps avant de me rendre à Paris, la tempête Ciarán est survenue, faisant beaucoup de dégâts en Bretagne. Je n’avais plus d’électricité et je n’ai pas pu imprimer mon discours. J’ai du tout réécrire à la main… et réussir à déchiffrer mon écriture une fois au micro devant tous les grands pontes de la police/justice, dont le préfet de police de Paris !

Comment êtes-vous tombé dans la marmite de l’écriture ?

La chute s’est faite en plusieurs étapes ! En CE2 j’ai remporté un concours dont le prix était une petite imprimerie. Jamais je n’ai reçu un cadeau qui m’a fait autant d’effet ! Puis, ce n’est qu’à la veille des années 2000 que je suis tombé brutalement dans la marmite en écrivant quatre romans d’un coup. J’ai ensuite eu de grosses périodes sans écrire, avant de m’y remettre. Bref, je suis toujours accroché au bord de la marmite et la loi de la pesanteur fait que je n’en sors jamais vraiment.

Vous êtes expert du magma : quel volcan pourriez-vous être ?

Sans hésitation les volcans d’Ouessant dans la péninsule armoricaine. Jusqu’à peu ils n’étaient pas considérés comme volcaniques. Mais avec mes collègues, nous avons mis en évidence un volcanisme très ancien dans la partie sud : véritable défi de mettre cela en évidence avec des preuves solides.

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