Rejoindre une entreprise familiale qui vise le progrès pour l’humanité, avec toujours un coup d’avance technologique, c’est ce que vous propose Philippe Guérin-Boutaud (CentraleSupélec 87), SVP, Head of the Global Product Director Office de Hyundai Motor Company.
Comment Hyundai Motor Company est-il devenu le 3è groupe automobile mondial sur un marché pourtant très concurrentiel ?
Depuis sa création en Corée en 1967, le groupe a toujours conservé la vision de son créateur Chung Ju-yung : progress for humanity. Aujourd’hui, son petit-fils poursuit cette ambition et cela crée une énorme différence par rapport aux autres constructeurs. Etre le 3è groupe automobile mondial est une conséquence de cette vision d’avenir. L’entreprise croît car ce qu’elle offre correspond à ce que les clients attendent. Notre principale force est l’innovation, afin d’avoir toujours une génération d’avance sur le marché. Par exemple notre véhicule électrique Ioniq 5 dispose d’une plateforme révolutionnaire qui permet une charge ultra-rapide à 800 Volts. En moins de 5 minutes, les clients rechargent 100km d’autonomie ! A cela vient s’ajouter l’excellence de gestion de notre chaîne de valeur : en tant que groupe intégré, nous en maîtrisons toutes les étapes, de l’approvisionnement en minerais à la production des véhicules. La plus grande partie des pièces est fabriquée en interne, tout comme nos robots d’assemblage.
Pionnier de la mobilité éco-responsable, de quelle façon les jeunes diplômés pourront-ils vous accompagner ?
Hyundai Motor Company s’est en effet engagé à ne plus proposer que des modèles à batterie électrique ou à pile à combustible à partir de 2035, avec un objectif de neutralité carbone en 2045. Nous sommes également le premier vendeur de véhicules à hydrogène dans le monde. Notre groupe compte de nombreuses startups dans ses filiales ou ses prises de participation, les jeunes talents y sont les bienvenus, ainsi qu’au siège. Nous aimons leur goût pour l’innovation et leur envie d’approfondir les sujets, que ce soit sur le plan technologique, commercial ou design. Vouloir aller toujours plus loin nous rassemble.
Quels sont les principaux défis qui vous stimulent en tant que top manager ?
Ma carrière dans l’automobile n’a pas été linéaire. J’ai travaillé au corporate et dans les filiales, à l’ingénierie, dans les usines, dans les directions de programmes… J’ai ainsi gagné une vision transversale tout en développant mon expertise. J’ai une responsabilité mondiale. Chaque mois, je vais sur le théâtre des opérations, aux Etats-Unis, en Corée du Sud, en Europe sans compter les autres déplacements. Faire travailler ensemble des cultures différentes est un défi culturel de taille. Et plus on monte les échelons, plus il faut être humble… Notre travail est un travail d’équipe. Depuis mon arrivée, je mets en place une nouvelle façon de travailler afin de maximiser l’impact d’une gamme véhicule sur les marchés. Je dois donc être à l’écoute du terrain et intégrer un savoir-faire nouveau dans des cultures différentes. La clé est de ne pas chercher à plaquer son expérience, mais à la diffuser, pour qu’elle rassure. Enfin, mon dernier défi est de faire avancer tout le monde ensemble, en étant attentif à chaque homme et chaque femme.
Vous avez travaillé au Japon, en Corée du Sud, au Venezuela, en Espagne… Des conseils pour vivre une carrière internationale ?
L’essentiel est d’oser. Et de ne pas voir les autres pays comme des risques, mais comme des opportunités. Avoir une vision ouverte sur le monde et les différences, aller à la rencontre des gens et laisser ses habitudes de côté, tout cela permet d’accéder à une richesse inestimable. Ne partez pas en colon mais avec l’envie de découvrir et de comprendre. Une troisième langue mondiale est un atout (espagnol, portugais, mandarin…), mais quand vous arrivez dans un pays, faites l’effort d’apprendre quelques mots locaux, cela vous donnera un capital sympathie.
Mes années CentraleSupélec
J’ai choisi cette école pour son côté pluridisciplinaire, gage d’agilité et d’adaptabilité. Elle m’a donné un très solide bagage, à la fois technique et culturel. Et surtout j’y ai senti une mission : celle d’écrire une partie de l’histoire de la technologie. A chacun ensuite de faire de ce qu’il veut avec ce bagage. Mais il est certain que ce diplôme donne confiance aux recruteurs et permet de monter plus facilement les échelons.
Sans votre passage à CentraleSupélec vous n’auriez jamais… ?
…rencontré ma femme, qui étudiait à l’Ecole Polytechnique Féminine près de Chatenay-Malabry. Et je n’aurais pas non plus eu la carrière que j’ai eue.
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