Bientôt des touristes dans l'espace ? Les données issues des satellites sont en tout cas déjà dans votre poche - Crédit NASA

Le tourisme a la tête dans les étoiles

Un petit weekend au-dessus de la stratosphère ça vous tente ? 50 ans après le premier pas de l’homme sur la Lune, le tourisme de l’espace met en ébullition les plus grands milliardaires américains. Mais si le pique-nique sur la Voie Lactée n’est pas encore d’actualité, l’espace s’impose pourtant déjà comme le meilleur allié de vos vacances. Explications.

 

Démocratiser les voyages dans l’espace. Tel est le but de Blue Origin, la société fondée par Jeff Bezos, actuel patron d’Amazon. Un objectif qui se rapproche un peu plus à chaque essai de sa fusée New Shepard qui a décollé pour la 10e fois depuis 2015 en janvier dernier. Conçue pour accueillir 6 passagers et voler à plus de 100 km d’altitude, la navette n’est pas pour autant seule sur le marché. Le SpaceShip Two de Virgin Galactic s’est mis sur les rangs en allant même jusqu’à afficher le prix du billet : 250 000 $ la place. Un tarif exhorbitant qui ne rebute pas les plus riches des space addicts : une centaine de billets auraient déjà été vendus. Autre acteur  à suivre, Space X d’Elon Musk, dirigeant de Tesla. D’autres sociétés vont même plus loin en développant une offre autour du tourisme spatial. C’est notamment le cas de Bigelow Aerospace qui conçoit des « hôtels de l’espace » depuis plus de 10 ans.  

L’espace, c’est dans la poche !

Mais si un voyage dans l’espace n’est pas encore à portée de main (et de toutes les bourses), la galaxie est peut-être déjà dans votre poche. C’est en tout cas le souhait du CNES qui organise le concours ActInSpace depuis 2013. L’objectif ? Concevoir des projets innovants s’appuyant sur les technologies du spatial, mais pour une application en dehors du domaine de l’espace.

Et pour la première fois cette année, le tourisme a été mis à l’honneur lors du Hackaton « Tourisme et Spatial » co-organisé par le CNES et La Rochelle Tourism & Hospitality School. 2 jours et 60 étudiants pour développer des applications touristiques innovantes.

Unis vers demain

Car si on parle beaucoup du tourisme spatial, il ne faudrait pas oublier que les données issues des satellites sont déjà très utiles dans le tourisme du quotidien.  « Bien sûr, nos élèves ont d’abord été surpris de cette initiative : travailler sur l’espace, avec des étudiants d’autres écoles (dont l’EIGSI, l’école d’ingénieurs voisine), ce n’était pas évident.  Mais ils ont joué… et se sont pris au jeu ! » indique Marie-Virginie Connac, Directrice du Bachelor, La Rochelle Tourism & Hospitality School – Excelia Group.  Prêts à relever le défi, ils se sont lancés en mode projet et en équipe pour concevoir en 24h et from scratch, l’appli qui pourra changer vos vacances.  

Le spatial c’est l’avenir du tourisme ?

« On développe en tout cas beaucoup d’applications, de produits, de supports ou de services innovants issus du digital. Or, plusieurs téraoctets de données sont produits chaque jour par les satellites. Des données très peu exploitées alors même qu’elles peuvent nous être très utiles au quotidien pour analyser et gérer la mobilité et les flux touristiques, les modes de consommation, les aléas météorologiques… ».  Ou quand l’espace révolutionne l’expérience touriste.

Quand l’espace vous évite les files d’attente

Parmi les projets primés lors du Hackaton, le calendrier intelligent Optimea. « L’utilisateur entre ses informations personnelles, sa destination, ses dates de séjour et ses centres d’intérêt et l’application lui propose un planning d’activités idéal. L’application repose sur la technologie GeoFlux qui utilise des données spatiales. En fonction des horaires d’ouverture et de l’affluence des lieux de visite, de la météo… elle calcule, à votre place, le meilleur moment pour chaque activité » indique Lorette Dupuis, membre de l’équipe et élève en 2A  à La Rochelle Tourism & Hospitality School. Un projet ambitieux que Lorette aimerait voir dans toutes les poches d’ici 5 ans. « Nous avons réalisé une étude de marché auprès de certains offices de tourisme et il y a vraie une demande » conclut-elle, des étoiles plein les yeux.