Emploi des jeunes et crise Covid - l'enquête de la CGE
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L’emploi des jeunes diplômés se maintient malgré la crise Covid

29e édition pour la traditionnelle enquête de la Conférence des Grandes Ecoles (CGE) sur l’insertion professionnelle des jeunes diplômés. Une enquête marquée cette année bien sûr par l’impact de la crise Covid sur l’employabilité des jeunes, mais aussi par des marqueurs de stabilité encourageants pour les prochains mois. Retour sur les grandes lignes de l’enquête présentée à la presse le 15 juin 2021.

« L’employabilité et la qualité de l’emploi sont des forces des écoles de la CGE qui, de fait, ont bien résisté à la crise » introduit Nicolas Glady, Président de la Commission Aval de la CGE et Directeur de Télécom Paris. Une année pour le moins exceptionnelle mais marquée par des résultats encourageants. « Si l’employabilité des diplômés des grandes écoles est en baisse, cette baisse est moins forte qu’attendue. Cette année, le taux d’emploi à moins de six mois s’élève ainsi à 79.1 % (vs 88.1 % en 2020) et reste au-dessus des chiffres des dernières crises, notamment celle des subprimes en 2010 (76.5 %) » constate-t-il.

Emploi des jeunes diplômés face à la crise Covid : les écoles se mobilisent

Si 54 % des personnes interrogées pour l’enquête constatent une baisse du nombre d’offres d’emploi en raison de la crise, ce phénomène est particulièrement ressenti au niveau de stages de fin d’étude. « Pour pallier à cela, la plupart de nos écoles ont mis en place ou renforcé des dispositifs spécifiques visant à accompagner les étudiants dans la recherche d’un stage. Elles ont très vite mobilisé les alumni et leurs partenaires, alors même qu’au début de la crise, beaucoup d’éléments étaient encore incertains pour les entreprises qui ne savaient pas, par exemple, si elles pouvaient prendre des stagiaires en télétravail ».

S’il est encore trop tôt pour mesurer l’impact à long terme de cette mobilisation conjointe, « cette crise a véritablement transformé le lien entre nos écoles et les entreprises. Nous avons travaillé encore plus étroitement ensemble pour anticiper la transformation des compétences dont les entreprises ont besoin pour se relancer et se réinventer. Cela a sans doute été le plus grand facteur de résilience de notre modèle et de l’insertion professionnelle de nos diplômés » ajoute Anne-Lucie Wack, présidente de la CGE

Reculer pour mieux sauter ?

Face à un monde du travail en crise, la tentation a pu être forte chez les étudiants de repousser leur entrée sur le marché du travail. « Beaucoup d’écoles de management ont proposé de retarder la diplomation de six mois et 45 % des étudiants ont décidé de poursuivre leur stage » indique Alice Guilhon, présidente du Chapitre des écoles de management de la CGE et directrice de SKEMA BS. Est-ce un risque que deux cohortes s’entrechoquent et qu’un goulot d’étranglement se forme ? « Au regard des défis auxquels les entreprises sont confrontées et du volume de leurs besoins en termes de jeunes diplômés pour les aider à les relever, je ne l’espère pas » prévoie-t-elle.

Emploi des jeunes vs crise Covid : des indicateurs positifs

Si les offres d’emploi sont moins nombreuses, les emplois proposés sont toujours de qualité. En baisse cette année, la part des CDI reste toutefois largement majoritaire (77.1 % vs 82.2 % en 2020). Même constat au niveau de la rémunération avec un salaire moyen (hors prime) de 35 433 euros. « Le salaire d’embauche étant déterminant pour la suite de sa carrière, cette stabilité est un signal positif pour l’avenir » précise Nicolas Glady. Autre indicateur encourageant : la durée de recherche d’emploi. 57.4 % des diplômés ont trouvé un emploi avant la fin de leurs études, 77.7 % en moins de deux mois après l’obtention de leur diplôme et 91 % en moins de 4 mois. « Des signes de robustesse et de résilience de nos écoles » insiste le Président de la Commission Aval de la CGE avant de s’inquiéter d’un autre constat de cette enquête : « la crise a impacté plus fortement les femmes et a accentué les écarts (salaires, conditions de travail, télétravail…) en leur défaveur et nous devons nous mobiliser sur ce point ». 

Où travaillent les jeunes diplômés des grandes écoles en 2021 ?

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L’apprentissage : LA solution pour l’emploi des jeunes face à la crise Covid ?

Alors qu’il fait désormais partie de l’ADN des écoles, la dernière enquête insertion de la CGE constate que l’apprentissage s’est révélé plus que jamais pertinent pendant la crise. Les étudiants ne s’y sont d’ailleurs pas trompés : 18.9 % des diplômés 2020 ont réalisé leurs études en apprentissage (vs 15.1 % l’année précédente). «  Un vrai facteur de résilience, une force pour nos écoles, nos partenaires entreprises, nos étudiants et nos futurs diplômés. Nous y voyons un nouveau modèle pédagogique, un levier d’ouverture sociale et un vrai passeport pour l’emploi. C’est un cheval de bataille pour la CGE que de défendre ce modèle et de le renforcer aujourd’hui » indique Anne-Lucie Wack.

Les raisons d’être optimistes pour le deuxième semestre 2021 !

« Lorsqu’on voit ce qui est fait au niveau du Plan de relance, les prédictions de reprise avec un taux de croissance des économies française et européennes qu’on n’a pas vus depuis 30 ans et les déclarations des recruteurs sur le soutien au premier emploi il y a de quoi trouver des signes encourageants » conclut Nicolas Glady.