L’engagement des jeunes en 2022 : mythe ou réalité ?

engagement des jeunes en 2022
Crédit Unsplash

A l’occasion de son 10e anniversaire, l’Institut de l’Engagement s’est intéressé à l’engagement des jeunes en 2022. Pourquoi s’engagent-ils ? Jusqu’où sont-ils prêts à aller pour concrétiser leur engagement ? Quelles sont leurs attentes vis-à-vis des dirigeants ? Quel est l’impact de l’engagement dans leurs choix de vie ? Autant de questions auxquelles 800 jeunes de 18 à 24 ans ont répondu dans un sondage publié le 12 décembre 2022.  

C’était mieux avant ? Pas si sûr ! Car non, l’engagement des jeunes en 2022 n’est pas moins important que celui de leurs ainés. Même si une différence notable est à pointer : aujourd’hui, l’engagement des jeunes Français est plus individuel, ponctuel et ciblé autour de causes bien identifiées. S’ils sont de moins en moins nombreux à s’engager de façon régulière dans un parti (14 %), un syndicat (15%) ou une entreprise de l’économie sociale et solidaire (19%) par exemple, 40 % signent régulièrement des pétitions, 41 % relaient les posts d’influenceurs sur les réseaux sociaux sur des causes qui leur tiennent à cœur et 51 % boycottent ou choisissent des marques en fonction de leurs convictions. Des actions engagées donc, mais qu’ils ne voient pas forcément comme telles. Pour preuve, 45 % des jeunes déclarent ne pas se sentir particulièrement engagés, alors même que 67 % s’impliquent dans au moins une de ces actions individuelles.

Je m’engage où ?

Une perception renforcée par le fait que les jeunes s’interrogent beaucoup sur l’efficacité de leur engagement. Avec une question centrale : où s’engager pour avoir vraiment de l’impact ? Et sur ce sujet, les avis sont partagés. Si 51 % pensent qu’il vaut mieux être in, c’est-à-dire agir de l’intérieur pour être au cœur du pouvoir, 46 % estiment qu’il est préférable d’être out, c’est à dire agir en dehors du système pour rester libre et fidèle à ses convictions. Des chiffres qui varient en fonction de données socio-culturelles. Alors que les jeunes titulaires d’un Bac+5 ou plus considèrent à 61 % qu’il vaut mieux agir à l’intérieur du système pour changer les choses, 61 % des jeunes non diplômés et 50 % des jeunes issus de foyers plus populaires déclarent ne plus y croire et préférer agir de l’extérieur.

L’engagement des jeunes en 2022 s’exprime dans leur vie perso… et pro !

Mais quelle que soit leur perception de l’engagement, celui-ci n’est pas sans conséquence sur leurs choix professionnels. En effet, un jeune Français sur cinq déclare avoir déjà renoncé à un travail ou à une proposition d’emploi en raison de ses convictions ou de son engagement. Un chiffre qui grimpe même à 30 % chez les diplômés Bac+5, qui ont sans doute plus de moyens et d’options pour aller au bout de la démarche.

Mais dans cet état d’esprit, qu’attendent-ils vraiment de leurs employeurs ? Une implication des entreprises bien sûr, mais aussi, une implication personnelle de leurs dirigeants. Pour preuve, lorsqu’ils ont renoncé à un travail ou à une proposition d’emploi pour être fidèles à leurs convictions, les jeunes interrogés déclarent l’avoir fait avant tout parce qu’ils déploraient un manque d’engagement personnel de la part des dirigeants de l’entreprise (38 %), puis pour des raisons environnementales (36 %). Leurs attentes sont donc claires : ils veulent non seulement que les entreprises en tant qu’entités soient exemplaires, mais aussi que leurs dirigeants eux-mêmes, en tant que personnes, soient exemplaires. Particulièrement exigeants lors de la phase de recrutement, les jeunes Français voient toutefois leur engagement s’étioler une fois qu’ils entrent dans le monde de l’entreprise. La moitié des jeunes actifs considèrent en effet que le travail n’est pas le lieu pour s’engager et afficher ses opinions personnelles. En revanche, 10 % estiment qu’il faut s’engager et prendre part à des actions collectives sur son lieu de travail, quand 43 % adoptent une position médiane : oui à l’engagement mais en affichant ses convictions avec modération !

>>>> Envie d’en savoir plus sur la relation des jeunes avec leur travail ? Découvrez notre article Bonheur des jeunes au travail, mode d’emploi

L’engagement des jeunes en 2022… et pour toujours ?

S’ils sont plus frileux à s’engager une fois en entreprise, l’engagement des jeunes en 2022 reste toutefois un axe structurant de la vie d’un jeune sur deux. Au-delà du monde du travail, certains font en effet de l’engagement un axe central de leur vie amoureuse (56 % déclarent que leur engagement a compté dans le choix de leur couple) ou de leur vie amicale (54 % des personnes concernées en ont tenu compte dans le choix de leurs amis). 29 % ont même renoncé à une relation amoureuse et 36 % à une relation amicale pour cette raison ! Un engagement qui impacte également leur consommation : aussi bien dans le choix de leurs loisirs (56 %) qu’au travers du boycott ou du choix spécifique de certaines marques (55 %). 29 % ont ainsi par exemple déjà renoncé à une destination de vacances en raison de leurs convictions.

S’engager, c’est que du + ?

Engagés donc, les jeunes Français voient dans ce choix de vie un véritable impact positif. 61 % y voient en effet un impact positif, et uniquement positif, dans leur vie. En revanche, 38 % nuancent le propos, soulignant certains effets négatifs de l’engagement sur leur vie. Parmi eux : les critiques qu’ils peuvent recevoir de la part de leur entourage, voire la mésentente que cela peut engendrer (28 %), mais aussi le développement d’un important sentiment de frustration (34 %), notamment chez ceux qui sont sensibles à des causes géopolitiques (48 %) ou environnementales (43 %).

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