L’alternance a le vent en poupe du côté des étudiants ! La preuve ? 353 000 nouveaux contrats d’alternance ont été signés en 2019. Elle a aussi toutes les faveurs des entreprises : 57 % des patrons qui ont accueilli un apprenti renouvellent l’expérience dans les deux ans. Tous les atouts de cette expérience professionnalisante.
#1 Une vraie expérience professionnelle
L’alternance, c’est un pas dans l’emploi. « On parle de salarié en alternance. Un statut qui atteste de compétences acquises et démontrées en situation de travail et non d’un potentiel à acquérir des compétences. Plus qu’un atout, c’est une évidence et c’est même étonnant que cette question fasse encore débat ! » affirme Eric de Maria, directeur du CFA Sup 2000. Une entrée dans le monde du salariat qui change la donne. « Avec des contrats de un à trois ans, les missions et les responsabilités ne sont pas les mêmes qu’avec un stagiaire. L’entreprise attend une progression plus importante, des résultats et une réelle évolution des compétences et des savoir être » indique Xavier Révérand directeur CESI Ecole de formation des managers et CESI Ecole supérieure de l’alternance. De fait, l’apprentissage requiert « une préparation forte, en particulier sur les contrats les plus longs. Le besoin d’anticiper est plus important, apprendre à gérer son emploi du temps est essentiel et il faut savoir profiter de cette expérience pour tisser des liens et commencer à forger son réseau » prévient Jacques Guilluy, en charge de l’alternance à SKEMA BS.
#2 Une preuve qu’on croit en vous
En investissant du temps, de l’argent et des ressources humaines sur ses alternants, l’entreprise atteste d’une vraie confiance pour ces jeunes salariés encore en formation. « Intégrer un jeune en alternance c’est prouver qu’on a déjà fait un pari gagnant ! L’entreprise a détecté un potentiel humain et s’engage à le former à ses métiers pour un bénéfice mutuel sur le long terme. L’alternance est désormais vue comme un axe RH de recrutement à part entière et répond à une logique de gestion des compétences prévisionnelles. Un effort calculé pour lequel elle met sa confiance sur la table » insiste Eric de Maria.
#3 Une porte ouverte vers le CDI
Une confiance qui se concrétise dans plus d’un cas sur deux par la signature d’un CDI à l’issu de la période d’alternance. « Les alternants développent une maturité professionnelle sans équivalent. Ils maîtrisent déjà les codes et les attentes de l’entreprises (hiérarchie, horaires, sens du client…), ils ont déjà rempli des missions ciblées, tout en étant connectés aux résultats de l’entreprise. La différence est palpable, tant sur les savoir-faire que sur les savoirs être » affirme Xavier Révérand.
#4 La garantie d’un CV en or
Choisir l’alternance c’est être quasiment assuré que son CV va sortir de la pile ! « Un alternant occupe un vrai emploi qui lui permet d’acquérir des savoir-faire métier et des méthodologies bien sûr, mais aussi des savoir-être qui ne peuvent pas vraiment s’apprendre à l’école. Le travail en équipe, la compréhension des relations humaines avec des clients internes ou externes à servir… » précise le directeur du CFA Sup 2000.
#5 Un atout financier sans équivalent
Lorsqu’elle accueille un salarié alternant, l’entreprise lui règle évidemment un salaire mais prend également en charge l’intégralité de ses frais de scolarité. « S’il ne faut pas que l’aspect financier l’emporte sur la logique de l’alternance dans un parcours » insiste Jacques Guilluy, il s’avère être un atout indéniable pour ceux qui font ce choix. D’autant plus que le statut salarié ouvre souvent à des avantages complémentaires de type mutuelle, tickets-restaurant, primes…
ROI garanti pour l’entreprise ! Engager un alternant, c’est s’engager pour un, deux, voire trois ans. Un investissement financier et humain que les entreprises ne regrettent généralement pas. « Cela permet au collaborateur de mener des projets dans la durée, de s’inscrire complètement dans les perspectives de développement de l’entreprise et ainsi de devenir une force de proposition. Autre gros avantage pour l’entreprise à choisir l’alternance plutôt que le stage : elle fait l’économie d’une remise en situation à répéter tous les 3 à 6 mois » affirme le responsable de SKEMA BS. « Dans les secteurs en croissance et en fort besoin de ressources humaines, l’alternance fait pleinement partie du recrutement, ce n’est plus une variable d’ajustement » conclut Xavier Révérand.
Le chiffre
26,3 milliards € ont été alloués à l’apprentissage et à la formation professionnelle en 2017
Y a pas que Paris dans la vie
Si l’alternance a progressé de 12.8 % en Île-de-France en 2019, c’est du côté des régions que la croissance a été le plus forte. + 17.2 % en Bretagne, + 23.8 % en Auvergne-Rhône-Alpes et même + 27,3 % en Corse.
« Elève à EM Normandie, je suis alternant à Dubaï »
Une alternance à l’étranger c’est possible ! La preuve avec Thibault Routel, élève en M2 à EM Normandie et sales officer en alternance chez Gulf Industrial Supply, spécialiste du trading de pièces détachées pour l’industrie pétrochimique et agroalimentaire, basé à Dubaï.
L’alternance : une expérience à ne pas rater ?
C’est en tout cas une expérience qui permet de se démarquer parmi les diplômés de business schools qui ont tous fait des stages. C’est une expérience plus longue (au moins un an vs six mois pour un stage) qui nous permet de comprendre l’activité de l’entreprise, d’y participer pleinement et donc d’être plus performant. C’est aussi un vrai avantage financier : en plus de mon salaire mensuel, ma formation est intégralement payée par mon employeur. C’est clairement une opportunité à ne pas laisser passer si on veut se différencier très tôt dans sa carrière.
Vos missions ?
Mon entreprise répond à des appels d’offres en trouvant les meilleures pièces possibles partout dans le monde. En tant que sales officer, j’ai pour mission de répondre aux besoins de mes clients en trouvant la pièce qu’il leur faut et de faire du développement commercial auprès de mes clients d’Afrique du Nord et du Golf de Guinée.
L’alternance à l’étranger : un parcours atypique ?
C’est même très atypique car nous avons un contrat de droit français. Mais sur un CV, ça fait vraiment la différence. De plus en plus d’entreprises ont une stratégie d’internationalisation et recrutent des collaborateurs qui ont déjà travaillé à l’étranger. Cette expérience va me faire gagner plusieurs années. D’autant que Dubaï est au carrefour de l’Asie et de l’Europe : un vrai melting pot. Au bureau nous sommes 15, de 5 nationalités différentes. Ici, c’est la meilleure place pour travailler à l’étranger et apprendre à s’adapter.
Pas trop compliqués à gérer les A/R Le Havre – Dubaï ?
Avec un rythme de trois semaines en entreprise pour une semaine de cours, je passe pas mal de temps dans les avions ! Ce qui me sauve c’est qu’à Dubaï, on ne travaille pas le vendredi et le samedi. Du coup ça me laisse deux jours pour souffler avant de reprendre les cours le lundi au Havre. En revanche c’est moins facile dans l’autre sens : je termine les cours le vendredi soir pour reprendre le boulot dès le dimanche matin. Heureusement, le décalage horaire n’est pas trop important.