Bonne nouvelle ! 48 % des associations étudiantes (Selon la Conférence des Grandes Écoles (CGE) (5e baromètre de l’égalité Femmes-Hommes 2019) auraient mené des actions en faveur de l’égalité femmes-hommes en 2019. Une belle progression puisqu’elles n’étaient que 31,8 % en 2018. Sensibilisation, formation, campagnes d’affichage, féminisation des équipes… Les assos ne lésinent pas sur les moyens pour lutter contre les discriminations ou violences faites aux femmes et favoriser la mixité dans leurs équipes. La preuve par quatre avec des associations engagées.
Favoriser la mixité, ils en font leur affaire !
Le sport aux hommes, les activités artistiques aux femmes. Un cliché qui se vérifie malheureusement encore dans les chiffres. En effet, au sein des associations étudiantes en 2019, les bureaux des sports comptaient 29,4 % de femmes en leur sein contre 45,1 % pour les bureaux des arts, selon la Conférence des Grandes Ecoles (CGE). Un stéréotype que certaines associations cherchent à démonter, à l’image d’ESCP Tigers et Fast Rennes.
« Cela peut être difficile à croire mais le cheerleading a longtemps été réservé aux hommes ! » rappelle Lucie You, présidente d’ESCP Tigers. L’association de cheerleading fait face aux clichés et tente de faire évoluer les mentalités sur ce sport et attirer des hommes. « L’année dernière, en début d’année, nous avions réussi à en avoir cinq, mais il ne nous reste désormais plus qu’un seul survivant ! Réussir à attirer des hommes est l’un de nos principaux défis à chaque début de saison. »
« Casser les codes »
Même défi pour Fast Rennes. Mais pour cette asso, ce sont les femmes qu’il faut réussir à convaincre ! Le bureau de l’association d’automobile de Rennes School of Business ne compte en effet cette année qu’une femme, Marine Langevin, la secrétaire. En revanche, lorsqu’on élargit à tous les membres de l’association, le compte est bon ! « Au-delà du bureau, la parité s’établit, se réjouit Hugo Constantin, son président. Les responsables des pôles communication, événementiel, développement commercial, RSE et partenaires sont des femmes. Ainsi, la moitié des postes à responsabilité sont féminins ». L’association a même compté deux femmes présidentes, dont Romane Dujardin, à la tête de l’association lors du précédent mandat.
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Comment les associations étudiantes favorisent-elles l’égalité ?
Pour favoriser la mixité, pas de secret, il faut mouiller le maillot ! Chez ESCP Tigers, on mise sur la pratique. « En septembre, comme à chaque rentrée, nous présentons le cheerleading au forum des sports de l’école. Et cette fois, nous avons permis à des garçons d’essayer, pour qu’ils se rendent compte de ce en quoi ça consiste vraiment, explique Lucie. Je crois que ceux qui se sont prêtés au jeu ont vite compris que c’était un sport bien plus physique que ce qu’ils imaginaient! C’est peut-être à travers plus d’initiatives comme celle-ci, en montrant l’aspect physique de notre sport et son lien avec la muscu et la gym qu’on pourra leur donner envie de nous rejoindre. Mais malheureusement, il n’y a pas de formule magique. » Du côté de Fast Rennes, on ne lésine pas non plus sur les moyens pour accueillir des femmes. « Pour garantir une équité des genres, nous mettons en place des « quotas » lors des entretiens de recrutement. Nous voulons être sûrs que l’association sera portée par des personnes dynamiques et engagées et que parmi elles, bon nombre seront des jeunes femmes. Nous n’effectuons aucune discrimination genrée et incitons au contraire les jeunes femmes à passer le cap et à venir tenter leur chance dans notre association » expose Hugo. Et si cela peut sembler évident, les deux associations insistent sur les avantages que constitue une équipe mixte. « Il est très important pour nous de compter des femmes parmi nos membres, nous avons pour volonté de casser les codes et de démonter l’idée selon laquelle le sport automobile serait masculin » assure Hugo. « Avoir une équipe mixte changerait totalement l’image du cheerleading. On gagnerait en crédibilité parce que les gens considèreraient enfin ça comme un « vrai » sport et nous verraient comme une équipe d’athlètes, au lieu de nous réduire à un groupe de filles en jupette, martèle Lucie. Ensuite, par expérience, certaines figures sont parfois plus simples ou mieux réussies avec des hommes, généralement plus grands. Et puis d’autres se laisseraient convaincre beaucoup plus facilement l’année d’après, et la suivante… ça voudrait dire que nos efforts ont payé. » Alors, convaincu(e)s ?
Fières et Sœurs, l’association féministe de Paris-Saclay fête ses 1 an
L’association Fières et Sœurs a fêté son premier anniversaire en octobre, à la Faculté de droit Jean-Monnet (Université Paris-Saclay). Rencontre avec Noémie, en 3e année de droit, ex-vice-présidente, aujourd’hui présidente de l’association féministe.
Comment est née l’association ?
Eloïse, la présidente, moi-même la vice-présidente, Charlotte la secrétaire et Agathe la trésorière avons commencé à penser à l’association en mars 2020 face à la recrudescence des violentes conjugales pendant le confinement. On se suivait sur les réseaux sociaux et nous connaissions les idées féministes de chacune. Fières et Sœurs existe officiellement depuis octobre 2021.
Quel est son but ?
Nous sommes une association féministe intersectionnelle : nous nous concentrons sur les inégalités de genre mais aussi d’autres discriminations : le racisme, la grossophie, la LGBT-phobie…
Après un an d’existence, quels sont vos objectifs pour cette nouvelle année scolaire ?
Etre une véritable association. Puisque l’année dernière, nous avons surtout été actives sur les réseaux sociaux, sur notre Instagram notamment, en raison du contexte sanitaire. Cette année nous souhaitons faire plus d’actions en présentiel pour les membres de l’asso : apprendre à se connaitre et créer une vraie solidarité et sororité autour d’un espace de débat, où l’on pourrait se sentir bien, en sécurité et où chacun pourrait parler de ce sujet librement. Nous souhaitons aussi sensibiliser le public par l’action, en organisant des conférences pour débattre des violences faites aux femmes, ou organiser des collectes pour récolter de l’argent à destination d’associations comme EndoFrance ou des organismes comme La Maison des femmes.
Pourquoi une association comme la vôtre a-t-elle toute sa place à la fac ?
Nous sommes une fac de droit. A ce titre, il est primordial de sensibiliser les futurs juristes, policiers et commissaires à la cause des femmes et aux violences sexistes et sexuelles. Car ce sont eux qui prendront un jour en charge ces femmes-là. Nous lions véritablement notre action au droit.
HeForShe KEDGE BS Bordeaux s’attaque à toutes les inégalités
Association internationale engagée pour l’égalité femmes-hommes, HeForShe essaime dans plusieurs business schools, parmi lesquelles KEDGE BS Bordeaux. Focus sur une antenne particulièrement dynamique.
Depuis 2017, HeForShe KEDGE BS Bordeaux sensibilise et promeut l’égalité femmes-hommes sur le campus. Et depuis un an, l’association a fait le choix d’élargir les sujets abordés autour de l’égalité en incluant la communauté LGBT + et les personnes non binaires. Pour diffuser ses messages, l’association s’empare notamment des réseaux sociaux. « Dans un but informatif et éducatif, avec pour objectif de démontrer l’importance de ce sujet à ceux qui nous suivent, que ces personnes se sentent concernées ou non », précisent le président Abel Chevalier et Joséphine de Lasteyrie, vice-présidente.
Des événements pour promouvoir l’égalité femmes-hommes dans les associations étudiantes
HeForShe mise aussi sur des évènements phares comme la Semaine de la femme, un gala de charité, Octobre Rose ou encore la Course solidaire. « Le but est de faire participer toujours plus d’étudiants et de les impliquer. » En effet, un des buts premiers de l’association est d’avoir de l’impact. « Nous avons créé des sondages et des formulaires qui révèlent que, s’il y a une augmentation de l’implication des étudiants de KEDGE BS, ce sont surtout des étudiantes qui nous suivent et nous soutiennent, puisque que ce sont, de près ou de loin, les principales concernées, analysent Abel et Joséphine. Le problème principal reste que le sujet n‘est pas toujours pris au sérieux en école de commerce et que des amalgame peuvent être faits. »